Alain Decaux nous a quittés RIP

Alain Decaux

Alain_Decaux_2011

Alain Decaux, né le à Lille et mort le à Paris, est un écrivain, biographe, homme de télévision et de radio et académicien français.

Il a occupé le devant de la scène médiatique pendant près d’un demi-siècle avec ses émissions de vulgarisation historique et ses nombreuses publications.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Francis Decaux, avocat, et de Louise Tiprez. Son grand-père, Henri Decaux, instituteur faisant partie des hussards noirs de la IIIe République, donnera à Alain Decaux sa vision de l’histoire de France comme celle de la construction d’un « roman national » qui mythifie le passé1.

Enfant, il va à l’école à Wattignies ; ensuite, il étudie à Lille au lycée Faidherbe, à Paris au lycée Janson-de-Sailly, puis intègre la faculté de droit. Influencé par les romans d’Alexandre Dumas et la petite histoire de G. Lenotre, il s’intéresse dès l’adolescence à l’histoire et décide de suivre des cours dans ce domaine à laSorbonne2.

Dès l’âge de 13 ans, il voue une grande admiration à Sacha Guitry, et fait sa connaissance après lui avoir demandé l’autorisation de jouer une de ses pièces dethéâtre. En 1944, alors qu’il est mobilisé comme secouriste aux Équipes nationales3, Alain Decaux apprend l’arrestation du « maître », et s’arrange pour faire partie des militaires chargés de garder la maison de ce dernier, située au 18, avenue Élisée-Reclus. En souvenir de ce geste, Guitry invita Decaux à revenir régulièrement, ce que Decaux fit quotidiennement durant plusieurs années, jusqu’au moment de la rencontre de Guitry avec Lana Marconi. Celle-ci lui offrit l’émeraude que le maître portait et qui orne par la suite la poignée de son épée d’académicien4.

Journaliste en 1944, il publie ses premiers articles en 1946 et son second livre Letizia : Napoléon et sa mère est récompensé par le prix d’histoire de l’Académie française5.

En 1951, il crée pour la radio La Tribune de l’Histoire, diffusée jusqu’en 1997 (avec André Castelot et Jean-Claude Colin-Simard, puis Jean-François Chiappe) ; et en 1957, pour la télévision (avec Stellio Lorenzi et André Castelot) La caméra explore le temps, qui se poursuivra jusqu’en 1966.

Il fonde en 1960 la revue L’Histoire pour tous et devient directeur d’Historia-Magazine de 1969 à 1971. Il collabore aussi à Miroir de l’histoire, Les Nouvelles littéraires5.

De 1969 à 1988, connu pour ses talents de conteur, il crée pour l’ORTF, puis pour Antenne 2, Alain Decaux raconte, où tous les mois, pendant quarante-cinq minutes, il traite en direct d’un personnage ou d’un événement de l’Histoire6. Cette émission forge le style Decaux : avec ses lunettes d’écaille carrées et ses costumes sobres, il « parle assis, se lève pour présenter des cartes, des photos, des croquis »7. Son travail de vulgarisateur permet « à une génération entière de se réapproprier des personnages et des événements, pas toujours faciles, grâce à sa faconde et à son sens de la dramaturgie. De façon simpliste et biaisée pour certains, qui lui ont reproché de donner dans la facilité, parfois, l’inexactitude en mettant plus en avant le roman national et ses grands hommes que l’exégèse du métier »8.

En 1966, il coécrit avec Francis Cosne le scénario du film Angélique et le Roy réalisé par Bernard Borderie.

En 1974, il signe l’« appel de chrétiens pour la libération de tous les hommes », en faveur de la candidature de François Mitterrand à l’élection présidentielle.

Parallèlement, il poursuit l’écriture d’ouvrages historiques, de pièces de théâtre et de films. Il est élu à l’Académie française le , le même jour qu’Henri Gouhier. Il succède à Jean Guéhenno au 9efauteuil. Il est reçu sous la coupole en 1980 par André Roussin. Il reçoit Bertrand Poirot-Delpech en 1987 et Max Gallo en 2008.

Du au , il est ministre délégué, dans le deuxième gouvernement Rocard, auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Francophonie.

En 1999, la fondation de Lille crée le prix Alain-Decaux de la francophonie qui se déroule tous les deux ans et récompense des nouvelles d’écrivains francophones. Alain Decaux en est le parrain à partir de 2003.

En 2005, il est avec Frédéric Beigbeder, Mohamed Kacimi, Richard Millet, Daniel Rondeau et Jean-Pierre Thiollet, l’un des participants du Salon du livre de Beyrouth et contribue au renouveau de cette manifestation.

Le , il reçoit, dans l’enceinte de l’UNESCO, le 34e prix de la fondation Pierre-Lafue pour l’ensemble de son œuvre.

Il est membre du comité d’honneur du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), président-fondateur de la Société des amis d’Alexandre Dumas et membre étranger de l’Académie roumaine.

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Il épouse en premières noces, en 1957, Madeleine Parisy, puis se remarie, en 1983, avec Micheline Pelletier, journaliste et photographe, proche d’Anne Sinclair9,10. Il a deux filles et un fils.

De confession catholique, il se réclame de la « gauche Victor Hugo11 ».

Mort[modifier | modifier le code]

Il meurt le 27 mars 2016 à l’âge de 90 ans, à l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP)12, dans le 15e arrondissement parisien.

Décorations[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

  • 1947 : Louis XVII retrouvé, L’Élan
  • 1949 : Letizia : Napoléon et sa mère, SFELT, puis Perrin
  • 1952 :
    • La Conspiration du général Mallet, Perrin
    • La Médaille militaire, Perrin
  • 1953 : La Castiglione : Dame de Cœur de l’Europe, Amiot et DumontRéédité en 1964 à la Librairie académique Perrin et, en 1967, à la Bibliothèque du Club de la Femme.
  • 1954 :
    • De l’Atlantide à Mayerling, Perrin
    • La Belle histoire de Versailles, Perrin
  • 1957 : Cet autre Aiglon, le Prince impérial, Perrin
  • 1958 : L’Empire, l’amour et l’argent, Perrin
  • 1961 : Les Grandes Heures des châteaux de France (en collaboration avec J.-F. Chiappe)
  • 1964 : Les Heures brillantes de la Côte d’Azur, Perrin, réédité en livre de poche chez Presses Pocketen 1969, no 708
  • 1966 : Grands secrets, grandes énigmes, Perrin
  • 1967 : Nouveaux dossiers secrets de l’Histoire
  • 1968 :
    • Les Rosenberg ne doivent pas mourir, Perrin
    • Grandes aventures de l’Histoire, Perrin
  • 1969 : Le Livre de la famille impériale, Perrin
  • 1971 : Dumas le magnifique
  • 1972 : Histoire des Françaises, Perrin
  • 1977 : Le Face à Face de l’Histoire, Perrin
  • 1979 : Danton et Robespierre (en collaboration avec S. Lorenzi et G. Soria)
  • 1981 : Dictionnaire d’histoire de France, Libraire académique Perrin
  • 1984 : Victor Hugo, Perrin
  • 1986 : Les Assassins, Perrin
  • 1987 :
    • Destin fabuleux, Perrin
    • La Curieuse histoire du Vésinet préface du livre de Georges Poisson, réédité en 1998
    • Alain Decaux raconte l’Histoire de France aux enfants, Perrin (réédité en 1995)
  • 1988 : Alain Decaux raconte la Révolution française aux enfants, Perrin (réédité en 2001)
  • 1989 : Alain Decaux raconte la Révolution française et l’Empire, Perrin
  • 1991 :
    • Alain Decaux raconte Jésus aux enfants, Perrin
    • Jésus était son nom
  • 1992 : Le Tapis rouge, Perrin (livre de souvenirs)
  • 1993 : Mille neuf cent quarante quatre, Perrin
  • 1994 : Nouvelles histoires extraordinaires
  • 1996 :
    • Alain Decaux raconte la Bible aux enfants, Perrin
    • L’Abdication, Perrin,
  • 1996-1999 : C’était le xxe siècle (4 tomes), Perrin et Pocket
  1. 1996 : De la Belle Époque aux Années folles
  2. 1997 : La Course à l’abîme
  3. 1998 : La Guerre absolue
  4. 1999 : De Staline à Kennedy

Télévision et radiodiffusion[modifier | modifier le code]

Spectacles[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

facebooktwittergoogle_plusredditpinterestlinkedinmail

Vous pourriez aussi aimer...

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Translate »