Daevid Allen nous a quitté RIP

Daevid Allen

DAEVID ALLEN

Daevid Allen (né à Melbourne le 13 janvier 1938, et mort le 13 mars 20151) est un guitariste et chanteur australiensurtout connu pour avoir été un des membres fondateurs de Soft Machine et le leader de Gong.

§Biographie[modifier | modifier le code]

Christopher David Allen modifie son prénom pour devenir Daevid Allen, poète et guitariste. À 22 ans, il s’installe en Angleterre, à la Wellington House non loin de Canterbury :

J’avais mis de l’argent de côté, suffisamment pour tenir un an en Europe. Je voulais expérimenter une forme de free jazz dans le style d’Ornette Coleman.

§Soft Machine[modifier | modifier le code]

Il se lie d’amitié avec le fils de sa logeuse, Robert Wyatt, qui participe à son premier groupe, le Daevid Allen Trio, avec le bassiste Hugh Hopper. Cette formation ne dure pas, mais d’elle va éclore The Soft Machine. Daevid Allen à la guitare, Robert Wyatt à la batterie et la voix, forment le groupe britannique Soft Machine en 1966 avec Mike Ratledge, claviers, Kevin Ayers, guitare, basse et voix2, l’un des premiers à mêler le rock, le jazz et l’improvisation. Après une tournée en France en 1967, où le groupe fait fureur sur la Côte d’Azur, Daevid Allen, citoyen australien, n’obtient pas la permission de rentrer en Angleterre avec ses collègues. Il aura passé à peine un an avec Soft Machine, mais l’ombre du groupe le suit encore partout et l’homme ne s’en plaint pas : « Robert Wyatt est un génie, et les années 60, c’était une époque formidable ! »

Le seul enregistrement auquel il ait participé avec Soft Machine était une démo (disponible sous diverses formes depuis toujours sous le titre Jet-propelled Photographs) et il a été revisité récemment par Allen :

Je l’ai complètement réenregistré pour Cuneiform Records en 2004 avec mon groupe University of Errors, et beaucoup préfèrent la nouvelle version… Évidemment, il ne s’agit pas d’une copie conforme : Je crois en l’évolution de la musique. Elle est peut-être plus circulaire que hiérarchique. J’ai personnellement évolué dans mille directions différentes, d’une manière multidimensionnelle plutôt que séquentielle.

§Le Gong[modifier | modifier le code]

Allen fonde, en 1967, en France, Gong, un groupe à géométrie variable autour de sa compagne Gilly Smith (chant, rires et soupirs), Didier Malherbe (saxophone et flûtes), Christian Tritsch (basse) et de Pip Pyle (batterie), qui va être un creuset d’influences multiples concentrées dans ce que l’on appellera le space rock, et qui donnera naissance à une nuée d’incarnations. Daevid Allen est, en soi, un drôle d’ovni dans le paysage musical. Le projet de Gong s’est métamorphosé de nombreuses fois, et Allen ne rate pas une occasion de faire évoluer sa créature. En 1971, il enregistre Bananamoon, sorte de manifeste psychédélique et participe à l’Obsolete de Dashiel Hedayat, mais se concentre sur Gong, qui enchaîne les albums : Camembert Electrique, Flying Tea Pot, Angel’s Egg et You. Le guitariste Steve Hillage et le percussionniste Pierre Moerlen rejoignent le groupe auquel ils apportent un nouveau souffle.

En avril 1975, Daevid et Gilly quittent Gong.

§L’après-Gong[modifier | modifier le code]

A New York Daevid rencontre le bassiste et producteur Bill Laswell et le batteur Fred Maher, forme le “New York Gong”, dont un disque sort en 1979, About Time. Allen travaille aussi, seul, avec des rythmiques pré-enregistrées, parcourt les Etats-Unis, et trouve des engagements au jour le jour. En 1981, il rentre en Australie, pour une « retraite » de plusieurs années :

J’ai étudié les enseignements de la Tibetan Mystery School. Je me suis éloigné de la musique, je jouais parfois en solo, ou selon les rencontres. Pour compléter, je faisais de petits boulots à côté.

Dans les années 1990, Allen enregistre plusieurs albums avec les moyens du bord3.
« En 2001, j’ai rencontré un journaliste par hasard au supermarché, et il m’a fait l’éloge du groupe japonais Acid Mothers Temple. Quelques jours plus tard, au Royal Albert Hall, Gong partageait l’affiche avec AMT, et j’ai pu rencontrer le guitariste Kawabata Makoto ; en les entendant, j’ai immédiatement ressenti une vibe qui me rappelait le vieux Soft Machine. » L’affaire est devenue Acid Mothers Gong, dont deux disques sont parus jusqu’à maintenant chez Voiceprint. « C’est la version la plus cutting edge de la tribu Gong. » N’allez cependant pas attendre d’extraits de Camembert Électrique ou de Radio Gnome: « On fait dans la composition spontanée. »

Il a participé avec Dashiell Hedayat à l’album Obsolete en 1971 et a aidé à produire Book of Am, l’album du groupe Can am des puig, collectif hippie installé dans le village de Deià (Majorque) où Daevid Allen a résidé en 1978.

Il a travaillé avec Klimperei en 2008-2009.

Le 12 juin 2014 Daevid Allen subit une opération chirurgicale pour retirer un kyste cancérigène de sa nuque. Le 5 février 2015, Allen expliqua dans une note que son cancer se développait toujours et qu’il s’était étendu désormais aux poumons. Il y fit part également de son intention de ne plus subir “d’interminables opérations chirurgicales”, son espérance de vie est, à cette date, évaluée à six mois4,5. Il meurt le 13 mars 2015.

Daevid Allen à Hyde Park (Londres) le 29 juin 1974.

§Discographie[modifier | modifier le code]

§Avec Soft Machine[modifier | modifier le code]

  • 1967 : Jet Propelled Photographs

§Avec Gong[modifier | modifier le code]

§En solo[modifier | modifier le code]

  • 1971 : Bananamoon
  • 1975 : Fred the Fish
  • 1976 : Good Morning
  • 1977 : Now is the happiest time of your life
  • 1979 : N’existe pas!
  • 1982 : Death of Rock and Other Entrances
  • 1982 : Divided Alien Playbax 80
  • 1982 : Ex/Don’t Stop (w/David Tolley)
  • 1983 : Alien in New York
  • 1989 : The Owl and the Tree (Mother Gong)
  • 1990 : Australia Aquaria
  • 1990 : Stroking the Tail of the Bird (w/Gilli Smyth & Harry Williamson)
  • 1991 : The Australian Years
  • 1991 : The Seven Drones
  • 1992 : Who’s Afraid (w/Kramer)
  • 1993 : 12 Selves
  • 1993 : Je ne fum’ pas des bananes (Avec Banana Moon Band et Gong)
  • 1995 : Dreamin’ a Dream
  • 1995 : Hit Men (w/Kramer)
  • 1998 : 22 Meanings (w/Harry Williamson)
  • 1998 : Eat Me Baby I’m a Jellybean
  • 2001 : Nectans Glen (w/Russell Hibbs)
  • 2001 : Sacred Geometry (w/Micro Cosmic)
  • 2004 : BMO Vol 1: Studio Rehearsal Tapes 1977 (w/Euterpe)
  • 2004 : BMO Vol 10: Melbourne Studio Tapes (w/Invisible Opera Company of Oz)
  • 2004 : BMO Vol 2: Live in the UK (w/Brainville)
  • 2004 : BMO Vol 3: Self Initiation
  • 2004 : BMO Vol 4: Bards of Byron Bay (w/Russell Hibbs)
  • 2004 : BMO Vol 5: Live in Chicago (w/University of Errors)
  • 2004 : BMO Vol 6: Live @ the Knit NYC (w/Nicoletta Stephanz)
  • 2004 : BMO Vol 8: Divided Alien Playbax Disk 1
  • 2004 : BMO Vol 9: Divided Alien Playbax Disk 2
  • 2004 : Gentle Genie
  • 2004 : Live Spring ’88: The Return
  • 2004 : Makoto Mango (w/Guru & Zero)
  • 2005 : Sacred Geometry II (w/Micro Cosmic)

§Notes et références[modifier | modifier le code]

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