DANIEL JOHNSTON nous a quittés RIP

DANIEL JOHNSTON

 

 

 

 

 

 

 

 

né en 1961 à Sacramento et mort le 10 septembre 2019, est un auteur-compositeur-interprète américain de musique popfolk ou rock, dans un style qualifié de lo-fi1. Il est également dessinateur dans un style à mi-chemin de la bande-dessinée et des dessins d’enfants.

Son parcours, sa personnalité et ses albums atypiques lui confèrent un statut singulier, un peu mythique, auprès des auditeurs et des critiques2.

Biographie[modifier | modifier le code]

Vendeur dans un Mc Donald, Daniel Johnston aurait commencé à écrire à l’aube des années 1980 des dizaines de chansons pour séduire une fille qui finit par épouser un croque-mort. La chanson My baby cares for the dead évoquerait cette mésaventure. Quoi qu’il en soit, cela est représentatif de sa musique et de sa vie, qui sont chez lui presque indissociables. La lo-fi a parfois été décrite comme la version musicale de l’art brut, et c’est particulièrement vrai avec Daniel Johnston, à l’instar d’autres musiciens à fleur de peau tels que Syd Barrett ou Roky Erickson, auquel il rendra d’ailleurs hommage avec la complicité de Jad Fair (du groupe Half Japanese) sur la chanson I met Roky Erickson.

Daniel Johnston enregistre ses premières chansons chez lui, sur des cassettes dont il fait des copies qu’il distribue ensuite. En général un de ses dessins était collé dessus. Entre deux extraits de dialogues de série télé ou de sa mère le sermonnant, il joue du piano et chante de sa voix adolescente des choses comme GrievancesPremarital sexAn idiot’s end. Ses premiers essais sont réunis dans l’album Songs of pain, de 1981.

Par la suite, Daniel chantera également en jouant de la guitare.

Dans les années 1990, sa carrière est interrompue un temps par son instabilité mentale. Maniaco-dépressif, il doit être interné. Il revient pourtant sur la scène avec de nouveaux disques. Très changé physiquement (très mince au début, il revient presque obèse), il n’en demeure pas moins un artiste unique et immédiatement reconnaissable. Il est souvent accompagné d’autres musiciens tels que des membres des Butthole Surfers et surtout Jad Fair, avec lequel il signe plusieurs albums (dont It’s spooky).

En février 1994, il rejoint le label Atlantic Records qui sort son album Funproduit par Paul Leary de Butthole Surfers. Après l’échec commercial de cet album (5800 exemplaires vendus), Atlantic Records se sépare de Daniel Johnston en juin 19963.

En 2004 sort la compilation The Late Great Daniel Johnston: Discovered Covered composée de deux CD : le premier composé de chansons écrites par Daniel et reprises par différents artistes comme Tom WaitsBeckTV on the RadioJad FairEelsBright EyesCalvin JohnsonDeath Cab for CutieSparklehorseMercury Rev ou encore The Flaming Lips ; le second composé des versions originales enregistrées par Daniel Johnston.

En 2017, il annonce sa dernière tournée4.

En 2018, la chanson Story of an artist est utilisée par Apple dans une publicité4,5.

Style musical[modifier | modifier le code]

Comme les Shaggs ou The Godz, Daniel Johnston chante « comme ça vient », même s’il possède une réelle maîtrise du piano. Derrière la fantaisie et l’humour, mais aussi une certaine crudité, ses chansons dégagent finalement une profonde émotion, un rare sentiment d’authenticité.

De nombreux thèmes se retrouvent dans ses chansons : l’amour bien sûr, le diable, la mort, King Kong, les BeatlesCaptain AmericaCasper le gentil fantôme, les pompes funèbres…

Dessin[modifier | modifier le code]

Un de ses dessins à Austin (Texas).

Ses dessins au style enfantin sont inspirés de la culture populaire : super héros, bandes dessinées…

Il est exposé en 2006 à la Biennale du Whitney Museum à New York4.

Réception et notoriété[modifier | modifier le code]

Dans “Paris bouge”, Laetitia Macherey donne cet hommage6 :

« Cultes pour tous les fans de pop lo-fi, Daniel Johnston a réalisé une improbable collection de chansons […] Impossible de résumer sa carrière tourmentée en quelques lignes sans faire injure à son talent, la meilleure manière de comprendre son œuvre est d’écouter The Story of an Artist, une de ses plus belles chansons. Sur celle-ci, le perturbé songwriter, seul au piano chez lui, livre un texte touchant de simplicité et de justesse sur le statut de l’artiste, tout en jouant une mélodie belle à pleurer. »

Kurt Cobain, une fois célèbre, porte régulièrement un tshirt Hi, how are you? en son honneur4. D’autres artistes comme Sonic YouthBeckTV on the RadioButthole SurfersYo La TengoTom Waits, Conor Oberst (Bright Eyes), Mark Linkous de SparklehorseJean-Luc Le Ténia font également parti de ses fans.

Décès[modifier | modifier le code]

Johnston est mort le 10 septembre 2019, de ce qui semble être une crise cardiaque.7

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Songs of Pain (Stress Records cassette, 1981)
  • Don’t Be Scared (Stress Records cassette, 1982)
  • The What of Whom (Stress Records cassette, 1982)
  • More Songs of Pain (Stress Records cassette, 1983)
  • Yip/Jump Music (Stress Records cassette, 1983; CD Homestead, 1989)
  • Hi, How Are You (Stress Records cassette, 1983; avec Continued Story Homestead, 1989)
  • Retired Boxer (Stress Records cassette, 1984)
  • Respect (Stress Records cassette, 1985; 10″ Spain’s Munster label)
  • Continued Story avec Texas Instruments (Stress Records cassette, 1985; avec Hi, How Are You Homestead, 1989)
  • Merry Christmas (Stress Records cassette, 1988)
  • Live at South by Southwest (Stress Records cassette, 1990)
  • 1990 (Shimmy Disc, 1990)
  • Artistic Vice (Shimmy Disc, 1991)
  • Frankenstein Love live 1992 (Stress Records cassette, 2000)
  • Fun (Atlantic, 1994)
  • Why Me live en Berlin 1999 (Trikont, 2000)
  • Rejected Unknown (Gammon Records/Pickled Egg Records, 2001)
  • Fear Yourself produit par Mark Linkous (Gammon Records, 2003)
  • Lost and Found (Sketchbook Records, UK, 2006)
  • Is and Always Was (Eternal Yip Eye Music, 2009)
  • Beam Me Up! (2010) (avec Beam)
  • Space Ducks (2012)

EP et singles :

  • Casper The Friendly Ghost (1988)
  • The River Of No Return (1991)
  • Big Big World recorded 1986 (Seminal Twang, UK, 1991)
  • Laurie (Seminal Twang, UK, 1992)
  • Happy Time (1994)
  • Dream Scream (Pickled Egg Records, 1998)
  • Impossible Love (2001)
  • Sinning Is Easy (Pickled Egg Records, 2002)
  • Mountain Top (Rough Trade, 2003)
  • Fish (Sketchbook Records, UK, 2003)

Collaborations :

  • avec Jad FairIt’s Spooky (50 Skidillion Watts, 1989; Jagjaguwar, 2001)
  • avec Yo La TengoSpeeding Motorcycle single (1990)
  • Danny and the Nightmares (Eternal Yip Eye Music, 1999)
  • avec Ron English et Jack MedicineHyperjinx Tricycle (Important Records, 2000)
  • avec Chris Bultman et Jad Fair The Lucky SpermsSomewhat Humorous (Jagjaguwar, 2001)
  • Danny and the Nightmares: Natzi single (2001)
  • avec Hyperjinx Tricycle: Long Lost Love single (2002)
  • avec Hyperjinx Tricycle: Alien Mind Control 3″ CD (Important Records, 2003)
  • Danny and the Nightmares: The End Is Near Again (Cool Beans, 2003)
  • avec Rule of Thirds: “Rin Tin Soldier” (Eternal Yip Eye Music, 2003)
  • Danny and the Nightmares: Freak Brain (Sympathy Records, 2005)
  • avec Jack Medicine: The Electric Ghosts (Important Records, 2006)

Compilation et les albums tributes :

  • The Lost Recordings (Stress Records, 1983) cassette
  • The Lost Recordings II (Stress Records, 1983) cassette
  • Please Don’t Feed The Ego (Eternal Yip Eye Music, 1994)
  • Dead Dog’s Eyeball by Kathy McCarty (1994)
  • The Early Recordings of Daniel Johnston Volume 1 (Dualtone, 2003) – Songs of Pain et More Songs of Pain
  • The Late Great Daniel Johnston: Discovered Covered (Gammon Records, 2004) – Tribute
  • White Magic: From The Cassette Archives 1979-1989 (Eternal Yip Eye Music, 2004)
  • Welcome To My World (Eternal Yip Eye Music, 2006)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  Hihowareyou [archive]
  2.  Stéphane Deschamps, « Rejected unknown – Les Inrocks », Les Inrocks,‎  (lire en ligne [archive], consulté le 3 janvier 2017)
  3.  (en) The Devil and Daniel Johnston [archive] [Documentaire], Jeff Feuerzeig ()
  4. ↑ Aller à :a b c et d « Daniel Johnston, le destin incroyable d’une icône de la contre-culture américaine » [archive], sur Télérama.fr (consulté le 25 août 2019)
  5.  Musique de la publicité Apple MAC 2018 [archive]
  6.  Daniel Johnston et Jad Fair par Laetitia Macherey, Paris, Gaîté Lyrique, 8 avril 2012 [archive]
  7.  (en-US) Kevin Curtin et 2:45PM« Austin Songwriting Genius Daniel Johnston Dead at 58 » [archive], sur www.austinchronicle.com (consulté le 11 septembre 2019)

Liens externes[modifier | modifier le code]

[1] [archive] HEIDIGALERIE

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