Emmanuelle Ravel

Emmanuelle Ravel

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SQUARE DE VERGENNES
ATELIER BARILLET PAR MALLET-STEVENS

DE LA COULEUR AU TRAIT,
UNE ARCHITECTURE DU PAYSAGE SE DISTILLE
Artiste plasticienne, Aude BORROMÉE est aussi architecte. Là où son art éclot alors, ce n’est pas
dans l’objet fini comme aboutissement de l’oeuvre, mais c’est le trajet qui la conduit de son
intuition à la mise en espace de ses émotions qui est le plus sûr chemin de l’art.
De cette capacité intuitive, elle tire une propension rigoureuse à mettre en ordre son
monde intérieur. De l’architecture, elle puise les lignes de force, paradigmes et conception que
nécessite tout projet. Seulement dans ses compositions picturales, l’élément décisif n’est plus le
concept mais le percept.

Et s’il convient de distinguer conception et exécution, c’est pour mieux
réserver le terme d’art à tout ce qui fait partie du processus. Cette approche a eu ses tenants, et
nul ne dénierait à un Sol LeWitt sa conviction théorique pour appréhender le sensible. « Cet art
n’est ni une théorie, ni l’illustration de théories : il est intuitif, il engage de différentes façons le processus
mental, sans finalité » écrit-il.
Chez Aude BORROMÉE, la construction mentale vacille au contact du paysage: bien que la
structuration soit le prélude à la composition, jamais elle n’impose de système ou de série.
Chez elle aussi, l’art est dans le plan, et le corps à corps avec la planéité du support est
l’instigation des tensions qui structurent les masses colorées.

Souvent émaillant les surfaces
afocales, les touches s’emboîtent ou se dispersent, le contenu formel est extirpé de sa gangue
abstraite et s’accorde à la largeur de vue de l’artiste.
Comme chez Nicolas de Staël par exemple, le paysage n’est pas un spectacle contemplé à
distance, mais le lieu d’une osmose physique avec la chair du monde. Ses toiles vibrent de
rythmes produits par les chocs de la forme et de la couleur; le mouvement même de la vie s’inscrit
dans l’organisation des pavés, que le vocabulaire plastique de l’artiste libère. « Chaque oeuvre
traduit un lieu avec sa propre notion de mouvement et de déplacement, en allant du fluide d’un
paysage au rectiligne d’un bâtiment. Je retranscris ces typologies en articulant pleins et vides, formes
et couleurs, lignes et structures. » confie-t-elle. À n’en pas douter il s’agit là d’un désir de donner
à la couleur la vitesse du trait. Et d’y conclure un accord vibratoire avec la lumière. Car si une
tension figurative persiste encore – par les titres notamment, Aude parle de Cartes, Faubourgs,
Toits, Coteaux, Fleuraisons, – … son langage plastique ne relève que du pouvoir évocatoire des
formes les plus simples.
Cette démarche exigeante, entre réflexion et intuition, ne se dérobe pas dans la
construction du mobilier. L’artiste crée aussi des espaces de vie où l’énergie accumulée dans ses
peintures force ici les limites du support: tables, étagères, compositions murales, mais aussi
verreries, objets… sont autant d’oeuvres qui s’enrichissent continuellement les unes des autres,
dans un dialogue incessant des formes et des couleurs, des matières et des usages, résonances de
l’imaginaire plus que quête formelle ou problème à résoudre. Le plaisir qu’elle nous offre est à la
mesure de la diversité des associations qu’elle propose.
Au contact d’une telle oeuvre, nous prenons conscience des pouvoirs de la pensée
exploratrice, et ce lieu qu’elle investit aujourd’hui ne saurait la désavouer: l’architecture de Robert
MALLET-STEVENS est plus qu’un habitacle à sa taille, c’est un écrin ouvert à l’imprévisible.
Laissons- nous surprendre et émouvoir par l’intelligence de sa fantaisie.
Emmanuelle Ravel, commissaire de l’exposition.
Aude Borromée
Instaurer un dialogue entre Art, Design & Espace:
Peintre, designer et architecte ma démarche tend à faire interagir et fusionner ces disciplines.
Le lieu que j’ai la joie d’investir fait ainsi écho à mon travail et je vous propose d’y découvrir
ensemble ces différentes strates où s’articulent formes géométriques et colorées.
Ainsi on retrouve dans mes peintures les géométries structurées de l’architecture, dans mon
mobilier les lignes de force de mes tableaux, et dans les projets de design d’espaces les formes
colorées des tableaux.
Mes peintures synthétisent mon approche et parlent de la redéfinition de territoires et d’espaces
Ce sont des représentations abstraites de cartes, bâtiments et paysages. Je transpose des tracés ou
des volumes qui m’ont interpellés, et m’en inspire pour construire de nouveaux espaces dans mes
toiles.
Au moment de la création, je me retrouve plongée au milieu de ces chemins, paysages,
architectures et les explore pour leur donner vie. Chaque oeuvre traduit un lieu avec sa propre
notion de mouvement et de déplacement, en allant du fluide d’un paysage au rectiligne d’un
bâtiment.
Dans mes créations en volume l’espace est source d’émotion et d’imaginaire.
Dans mon mobilier et mes compositions d’espaces, c’est dans l’écoute intuitive que je crée. Ce qui
me conduit à ressentir ce qui se justifie pour le lieu, ou ce que le meuble va raconter comme
histoire.
C’est de manière similaire que j’ai récemment démarré un travail sur le verre à Murano, en
m’inspirant de mes séries de peinture.
A L’Oblique
Mobilier et composition murale
Appartement à Paris
Face à Face
Table basse en deux parties assemblables
A La Verticale
Maison en verre et acier à Paris
LE LIEU
Crédit photo Lawrence Perquis
L’Atelier Barillet, construit par son ami et collaborateur Robert MALLET-STEVENS en 1932, est un
atelier destiné au travail du verre. Louis BARILLET (1880-1948) était maître verrier et mosaïste. Il a
décoré de nombreux bâtiments construits par le célèbre architecte qu’il rencontre probablement
chez Jacques Doucet en 1920. Il se fait connaître au début des années 20 grâce à la diffusion du
vitrail au verre blanc, vitrail qui n’est pas polychrome mais qui joue sur du verre translucide et
blanc, associant l’opacité et la transparence avec des miroirs, ce qui lui rapporte un franc succès. Il
a alors besoin de plus d’espace pour honorer ses commandes, et demande à MALLET-STEVENS de
lui construire un atelier. Il choisit ce lieu au fond d’une impasse, pour des raisons pratiques, car les
camions avaient besoin de stationner pour transporter des matériaux sans créer d’embouteillages.
L’espace situé sans vis-à-vis permettait de recevoir la lumière naturelle indispensable pour la
création des vitraux. Comme un atelier d’artiste, il est orienté plein nord.
Pour ce bâtiment, Mallet-Stevens choisit une architecture lisible: la partie ateliers avec les grandes
verrières, et deux niveaux souterrains invisibles, moins un et moins deux, lieux de stockage, et
aujourd’hui lieu d’exposition et réserve d’oeuvres.
À chaque palier se trouve une mosaïque conçue par Barillet ainsi qu’un vitrail intérieur inspiré de
l’histoire de Psyché. Le grand vitrail signale l’entrée de la clientèle, au bas se trouve, comme une insigne,
Athena, qui représente Athènes et l’art occidental, puis au centre se trouve l’impératrice Theodora, avec
une coupe et représente Ravenne, berceau de de la mosaïque, et cité chrétienne, et en haut on voit un
souffleur de verre, c’est-à-dire Chartres et le vitrail. Le lieu restera en activité jusqu’en 1941, année du
départ en Provence de Barillet. Il faudra attendre 2001 pour qu’un mécène et admirateur remette ce
lieu dans son état d’origine et le consacre aux expositions d’art et de design.
INFORMATIONS PRATIQUES
Emmanuelle Ravel – Commissaire d’exposition
Email: emmanuelleravel@yahoo.fr

Aude Borromée – Artiste plasticienne
Email: contact@audeborromee.com

Site: www.audeborromee.com
Atelier Barillet
https://www.facebook.com/Atelier-Barillet-par-Mallet-Stevens-152007308638790
Exposition du 10 juin au 02 juillet 2017
Entrée libre du mercredi au dimanche de 12h à 19h
Vernissage le mardi 13 juin de 18h à 21h – Presse dès 16h
Exposition et activités gratuites
Visites De groupe sur réservation
Pour venir au Square de Vergennes
15 Square de Vergennes – 75015 Paris
(entrée au niveau du 279 rue de Vaugirard)
Métro Vaugirard – Ligne 12

 

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