FLORIAN SCHNEIDER nous a quittés RIP

FLORIAN SCHNEIDER

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kraftwerk [ˈkʀaftvɛʁk]6 Écouter est un groupe de musique électronique allemand originaire de Düsseldorf. Il joue un rôle prépondérant dans le développement de cette musique. Ses productions novatrices et expérimentales ont influencé un certain nombre de groupes new wave des années 1980 et bon nombre de leurs titres sont samplés dans le hip-hop des années 1980, la house et la techno du début des années 19907,8,9,10.

La sonorité du groupe se caractérise par la combinaison d’une ligne de basse et d’une rythmique électroniques à une structure harmonique et des mélodies répétitives faites à partir de synthétiseurs, accompagnée de paroles minimalistes chantées ou vocodées dans plusieurs langues (allemand, français, espagnol, anglais, russe, japonais, italien, polonais).

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts dans le krautrock (1970-1973)[modifier | modifier le code]

Kraftwerk à Zurich en 1976, avec de gauche à droite : Ralf HütterKarl BartosWolfgang Flür et Florian Schneider.

Le groupe est formé en 1970 par Florian Schneider-Esleben et Ralf Hütter11. Le premier joue de la flûte et du violon, le second du piano et de l’orgue12. Ils se sont rencontrés en classe d’improvisation pendant leurs études au Conservatoire de Düsseldorf en 196813. Leurs goûts partagés pour la musique expérimentale électronique que la presse qualifiera plus tard de mouvance krautrock scellent définitivement leur amitié.

Après une première expérience au sein du groupe allemand Organisation jugée insatisfaisante, le duo sort les albums Kraftwerk (1970), Kraftwerk 2 (1971) et Ralf und Florian (1973). Sa musique très avant-gardiste rencontre un succès mitigé.

Le groupe recrute ensuite deux nouveaux musiciens aux percussions électroniques, Wolfgang Flür en 1973 et Karl Bartos en 1975 (ce dernier succédant à Klaus Röder, qui jouait du violon sur l’album Autobahn paru en 1974). Très fortement influencé par les vastes complexes industriels de leur région (la Ruhr), le groupe reproduit dans ses disques l’atmosphère industrielle faite de sons répétitifs et sa vision du monde autour du béton des grandes villes et de la modernité technologique : Nous avons forcément été influencés par le rythme de notre langue maternelle, par les sons industriels d’un environnement comme la Ruhr14, explique Ralf Hütter, en 2002 pour Le Monde.

Passage à la musique électronique et percée internationale (1974-1978)[modifier | modifier le code]

Sorti en , l’album Autobahn (autoroute, en allemand) rencontre un succès mondial l’année suivante. Soucieux de tout contrôler, les deux membres fondateurs se séparent alors de leur ingénieur Conny Plank et créent leur propre studio d’enregistrement Kling Klang à Düsseldorf en Allemagne.

La composition du groupe a beaucoup fluctué à ses débuts, entre 1970 et 1974. Florian Schneider et Ralf Hütter ont ainsi travaillé en quatre ans avec une demi-douzaine de musiciens différents, présents essentiellement pour jouer en concert, beaucoup moins pour l’enregistrement des albums. Les musiciens les plus notables de cette époque ont été le guitariste Michael Rother et le batteur Klaus Dinger, qui formèrent ensuite le groupe Neu!. L’apport, l’expérience et l’influence du producteur et ingénieur du son Konrad « Conny » Plank sont aussi significatifs. Konrad Plank collaborait alors avec plusieurs groupes allemands d’importance tel que CanCluster et Harmonia. Grâce à son travail avec Kraftwerk, son studio de musique près de Cologne est devenu un des studios les plus prisés de la fin des années 1970. Il œuvre sur les quatre premiers albums de Kraftwerk (dont Kraftwerk et Kraftwerk 2 en tant que coproducteur) puis cesse toute collaboration avec le groupe après la finalisation de l’album Autobahn.

Le peintre et graphiste Emil Schult participe à la conception de la pochette de l’album Ralf & Florian en 1973 et demeure par la suite un collaborateur régulier du groupe. Au début, il joue de la guitare basse et du violon électrique. Très vite, son rôle dépasse celui du simple concepteur visuel, il participe à l’écriture des paroles de certaines chansons, discute des concepts et accompagne le groupe lors de ses tournées. La composition du groupe se forge de manière plus définitive à partir de 1975, pour la tournée de l’album Autobahn. Durant cette période, le groupe se présente comme un quartet électronique composé des fondateurs Ralf Hütter et Florian Schneider-Esleben, rejoint par les percussionnistes Wolfgang Flür et Karl Bartos. Wolfgang Flür avait déjà intégré le groupe en 1973 en tant que batteur, dans le cadre d’une apparition télévisée du groupe pour la promotion du troisième album. Cette première apparition de leur instrument de percussion, une batterie électronique qu’ils avaient eux-mêmes construite et jouée par Flür, a contribué à les faire remarquer. Bartos a collaboré à l’écriture de nombreux morceaux de Kraftwerk, parmi les plus mémorables.

Ils sortent par la suite des titres célèbres comme RadioactivityTrans-Europe Express ou le morceau The Robots en 1978 sur l’album The Man Machine, qui feront de Kraftwerk l’un des groupes les plus samplés après James Brown15.

Années 1980-1990 : Computer WorldElectric Café et The Mix[modifier | modifier le code]

En mai 1981, la sortie du nouvel album Computer World, coïncide avec le départ pour une mémorable tournée mondiale de concerts. En même temps qu’il travaillait sur l’album, le groupe en a profité pour moderniser son studio, le rendant mobile et transportable. Le niveau de performance de Kraftwerk en concert, dont l’équipement est optimisé, monte alors d’un cran et impressionne au-delà de la communauté de la musique électronique. À l’instar des albums précédents, Computer World sort en deux versions, anglaise (pour l’international), et allemande (Computerwelt). Ce qui est nouveau, en revanche, c’est la déclinaison en d’autres langues de l’une des chansons, Pocketcalculator (anglais) / Taschenrechner (allemand) : Minicalculateur en français (édition francophone), Dentaku en japonais (édition japonaise). La version italienne (Minicalculatore) existe également mais n’a jamais été publiée.

Dans Electric Café, sorti en 1986, Kraftwerk utilise cette fois l’espagnol, démontrant à nouveau cette envie de diversité dans leur musique.

L’album suivant, The Mix, ne sort qu’en 1991 et compile une reprise des morceaux les plus marquants de Kraftwerk. Il s’agit d’une compilation conceptuelle qui en fait un album à part entière : en effet, tous les morceaux ont été retravaillés, restructurés au cours d’un long processus de numérisation des sonorités analogiques originales de Kraftwerk qui prit plusieurs années et provoqua, directement ou indirectement, le départ de deux des membres du groupe.

En 2003, Kraftwerk sort de son studio Kling Klang le dernier album composé par leurs soins intitulé Tour de France Soundtracks.

Le groupe est connu pour avoir toujours conservé un certain anonymat, apparaissant peu en public. Après des années d’absence de la scène, Kraftwerk recommence des tournées plus régulières à partir de 1990. Pendant cette décennie d’absence, le groupe a souvent affirmé qu’il travaillait sur de nouveaux projets, mais ils ne sont jamais arrivés à échéance. Le temps passant entre la sortie des albums, la rareté de leurs concerts, le caractère astreignant et prolongé de leur processus d’enregistrement sont les raisons du départ de Wolfgang Flür et Karl Bartos, lesquels apportent beaucoup aux premiers enregistrements du groupe par leurs improvisations.

À la suite de ces départs, la composition du groupe a été fluctuante de 1992 à nos jours, mais on compte parmi les nouveaux membres réguliers Fritz Hilpert et Henning Schmitz, qui faisaient déjà partie du personnel du studio Kling Klang.

Tournées mondiales (2000–2009)[modifier | modifier le code]

Kraftwerk à Stockholm, en février 2004.

Les progrès de l’informatique musicale remettent Kraftwerk sur le devant de la scène au début du nouveau millénaire. La possibilité d’intégrer les instruments électroniques (sous forme virtuelle) dans un environnement audio-numérique tenant sur des ordinateurs portables redonne le gout de la mobilité à Kraftwerk, libéré de contraintes techniques (les instruments encombrants et fragiles peuvent, désormais, rester au studio). Après des essais concluant, en 2002, le groupe effectue, en 2004, une longue tournée mondiale à partir de laquelle sera réalisé, en 2005, le DVD liveMinimum-Maximum.

En , le groupe se produit pour une tournée de quatre dates aux États-Unis. Florian Schneider ne participa pas à ces concerts. Aucune raison officielle n’est divulguée. Il est remplacé par Stefan Pfaffe, également responsable des effets visuels du groupe. En , le groupe se produit également pour cinq dates en Europe, puis pour quatre dates en Australie au mois de novembre16.

Le , le site de fans officiel du groupe annonce le départ de Florian Schneider17, l’un des deux cofondateurs du groupe. Dans les concerts donnés dans les années 2010, Kraftwerk est composé de Ralf Hütter, Henning Schmitz, Fritz Hilpert et Stefan Pfaffe, où ils arborent leur emblématique costume quadrillé à LED tels des robots.

The Catalogue (depuis 2009)[modifier | modifier le code]

Kraftwerk à Paris, en juillet 2019.

En sept ans, ils jouent sur plus de 125 sites dans le monde. En 2013, lors d’une interview pour The Guardian, Ralf Hütter annonce que le groupe se concentre à présent sur un nouvel album, sans préciser la date de sortie.

En 2014, dans des endroits parfois aussi prestigieux qu’atypiques tels que le MOMA de New York, ils présentent une série de huit concerts à la suite en un même lieu, rejouant les huit albums de leur Catalogue, dans l’ordre chronologique à raison d’un album par jour. Cette tournée à guichets fermés fait l’objet d’un marché noir spéculatif (certains billets achetés 25 dollars ont pu atteindre jusqu’à 40 000 dollars au MOMA18). Ils tournent aussi au Walt Disney Concert Hall de Los Angeles19, au Cirkus de Stockholm, en Suède et au festival Summer Sonic de Tokyo, au Japon20. En , leur live set 3D de Catalogue est joué à Paris, en France, à la fondation Louis Vuitton à Paris du 6 au 1421.

Annoncée dès l’été 2015, la sortie de la nouvelle production de Kraftwerk est effective au printemps 2017 : il s’agit de 3-D The Catalogue, un coffret album, en version audio ou DVD-video, comprenant les huit albums officiels de leur catalogue tels que rejoués en concert depuis 2014 dans leur version modernisée. Contrairement au précédent album live Minimum-Maximum de 2005 qui comprenait un mixage de sons d’ambiance du public, 3-D The Catalogue en est dépourvu et présente donc à l’écoute les caractéristiques d’un album studio normal. Il est finalement disponible le  dans tous les formats22.

Style musical[modifier | modifier le code]

Plus connu pour ses albums électroniques, Kraftwerk a cependant débuté comme dans la musique d’improvisation krautrock dans la veine de groupes tels que Can ou Neu!. Ses trois premiers albums étaient donc plus près de la musique d’expérimentation rock de l’époque des années 1970 et n’avaient pas encore l’accroche pop, la structure et la dynamique rythmique que connaîtront leurs albums suivants.

Les albums Kraftwerk et Kraftwerk 2, sortis en 1970 et 1972, de l’exploration musicale, joués avec des instruments traditionnels : la guitare, la basse, l’orgue électrique, la flûte et le violon. Des modifications en post-production étaient ensuite faites pour ajouter de la distorsion aux instruments, en particulier par la manipulation des bandes audio et par la multiplication d’un instrument sur une même piste. Les deux albums sont totalement instrumentaux.

Avec l’album Ralf und Florian sorti en 1973, le groupe commence à progresser en direction de son propre style, faisant un usage plus intensif de synthétiseurs (Minimoog, EMS Synthi AKS) et de boîte à rythmes, dont Kraftwerk est l’un des pionniers13. Essentiellement instrumental, l’album révèle cependant la première utilisation de vocoder par Kraftwerk, ce qui deviendra par la suite sa marque de fabrique.

Leur percée, à la fois en termes de musique et de popularité, s’est faite en 1974 avec l’album Autobahn et son morceau éponyme de 22 minutes présentant une rythmique appelée par la suite motorik. Ce morceau a été un succès mondial et démontrait bien leur utilisation maintenant massive des synthétiseurs et autres instruments électroniques. Les sons produits par Kraftwerk ont été plus tard numérisés. Depuis le début des années 2000, les membres de Kraftwerk jouent désormais en concert avec leurs seuls ordinateurs14.

Après une longue absence seulement interrompue par le single Tour de France en 1983, l’album Electric Café sort en 1986. Ce sera leur dernière composition originale pour une période de 14 ans. En 1991, le groupe reprend d’anciens morceaux et les rejoue avec des sonorités nouvelles dans l’album The Mix. Le single Expo 2000 sort en décembre 1999 puis, en , le groupe sort l’album Tour de France Soundtracks, premier album de nouveaux titres depuis Electric Café, sorti en 1986. En , le groupe a publié son premier album live, Minimum-Maximum, compilé à partir de la tournée mondiale effectuée tout au long de l’année 2004. La plupart des chansons choisies pour cet album avaient été considérablement retravaillées et remodelées à partir de leur version studio originale. Cet album a été nommé en tant que meilleur album dance/électronique aux Grammy Awards. Il est sorti accompagné d’un DVD présentant des vidéos de leur tournée à travers le monde. Pendant l’été 2015, un nouvel album du groupe est annoncé à la suite de leur tournée prestigieuse avec des concerts notamment au MOMA, à la fondation Louis-Vuitton. Cet album sera développé autour de la technologie 3D. De plus, ce dernier propose des sons modernisés. L’album sort le  en format CD / Digital et en Blu-ray pour l’édition deluxe23.

Paroles[modifier | modifier le code]

Les paroles de Kraftwerk traitent de la vie urbaine et technologique de l’Europe de l’après-guerre – voyager en automobile dans Autobahn, en train, utiliser des ordinateurs personnels… Ses paroles en apparence simplistes montrent une position à la fois candide et critique face au monde moderne, en même temps qu’elles jouent un rôle important dans la structure rythmique des morceaux. Plusieurs morceaux de Kraftwerk expriment la nature contradictoire de la vie urbaine moderne : une forte sensation d’aliénation et une célébration des joies de la vie moderne (et de ses avancées technologiques).

Kraftwerk a été l’un des premiers groupes pop à enregistrer les sons et les instruments électroniques. La plupart des voix présentes dans leur albums sont retraitées par des vocoders ou générées à partir de logiciel de synthèse vocale.

Tous leurs albums à partir de Radio-Activity ont été produits en deux versions, allemande pour le marché allemand et anglaise pour le marché international. Les versions allemandes illustrent la volonté de Kraftwerk d’offrir une alternative au modèle dominant anglophone dans la musique pop et rock. Ralf Hütter explique, lors d’un entretien avec le magazine Creem, en  : Vous voyez, un autre groupe, comme Tangerine Dream, même [s’il est] allemand, [il a] un nom [en] anglais, [ce qui sous-entend] une identité anglo-américaine, ce que nous dénonçons complètement. Nous voulons que le monde entier sache que nous sommes originaires d’Allemagne, parce que la mentalité allemande — qui est plus évoluée — fera toujours partie de notre comportement. Nous créons à partir de la langue allemande, notre langue maternelle, qui est très mécanique ; nous utilisons cela comme base de notre musique. […] Après la guerre, l’industrie du spectacle en Allemagne était détruite. Le peuple allemand s’est vu dépossédé de sa culture, au profit de la culture américaine. Je pense que nous sommes la première génération née après la guerre à renverser tout ça, à savoir où ressentir la musique américaine et où nous ressentir nous-mêmes. Nous ne pouvons pas nier le fait que nous sommes allemands.

Kraftwerk a aussi expérimenté avec l’utilisation des images générées par ordinateur comme décor pour leurs clips et apparitions sur scène. Sur ces dernières, il y aurait des parties improvisées. Pour certains de leurs concerts, ils ont créé des robots pour les représenter sur le devant de la scène (sur le morceau The Robots). Après plusieurs années sans nouveautés, Kraftwerk réapparut à la fin des années 1990 avec Expo 2000 et, en août 2003, sortit l’album Tour de France Soundtracks.

Le groupe accorde une grande importance à l’esthétique sonore autant que visuelle, ce qui les met en rupture avec la majorité des groupes de l’époque et leur insuffle beaucoup de modernité. Dès les années 1970, ils s’avéreront être ce que l’on appelle aujourd’hui des designers sonores et visuels. Ils travaillent au groupe et à leur musique en tant que « concept » en cherchant à maîtriser leurs visuels. Leur démarche tient autant de la démarche de l’art contemporain que des avant-gardes représentées alors par des artistes comme CanBrian Eno ou David Bowie. La nouveauté dans leur esthétique sonore se trouve notamment dans la froideur apparente des sons utilisés (synthétiseurs, boîtes à rythmes) et dans leur apport dans la musique pop des sons proches de ceux générés par les machines et la technologie industrielle. Les techniques introduites et l’équipement développé par le groupe sont désormais courants en musique contemporaine. Beaucoup de DJ de la musique techno se réfèrent au groupe comme à une de leurs influences les plus importantes.

Samples, reprises et influences[modifier | modifier le code]

De nombreux artistes déclarent avoir été fortement influencés par Kraftwerk, et à commencer dès le milieu des années 1970 par David Bowie, qui n’a jamais manqué de rappeler l’influence de leur travail dans sa fameuse aventure berlinoise (1977-79). Il faut citer aussi Vince Clarke, fondateur de Depeche Mode et musicien actuel du groupe britannique Erasure. C’est aussi le cas des pionniers de l’electro/hip-hop, comme Afrika Bambaataa, mais surtout à Détroit où le duo Cybotron puis les pionniers de la Techno (Juan AtkinsDerrick May et Kevin Saunderson) feront toujours référence à Kraftwerk comme une influence déterminante, découverte permise par l’émission Midnight Funk Association du DJ Charles Johnson (The Electrifying Mojo). Une seconde vague d’artistes de Détroit, parmi lesquels Underground ResistanceDrexciya ou Aux 88, se revendiquera de ce même héritage non seulement au niveau stylistique mais aussi dans l’esthétique de l’anonymat visuel développé par Kraftwerk.

Kraftwerk sera aussi une source d’inspiration pour des musiciens d’univers plus new wave ou rock tels Simple MindsOMDRide ou Coldplay. De son côté, la chanteuse française Robert a repris Das Model sur son premier album, Sine, qui témoigne de son attachement à la musique de Kraftwerk. Bien sûr, l’influence la plus évidente se retrouve chez les producteurs d’une electro froide où l’on parle d’un monde tout technologique et aseptisé, comme chez PlastikmanAnthony RotherDopplereffekt et Arpanet ; l’autre branche influencée est celle de l’electro mélancolique et organique qui privilégie des mélodies simples et aériennes avec des instruments datant de l’époque de Kraftwerk, comme Boards of CanadaM83Marboss ou Nathan Fake.

Il y a quelques reprises de morceaux de Kraftwerk, mais leur force se retrouve essentiellement à travers tous les samples d’instrus ou de beats qu’on retrouve souvent dans les morceaux hip hop ou électro. Le morceau Trans-Europe Express est le morceau de Kraftwerk le plus samplé24. Voici quelques morceaux inspirés de Kraftwerk :

  • Planet Rock d’Afrika Bambaataa en 1982 qui en réalité ne sample pas puisque la musique a été réenregistrée en studio. La mélodie provient de Trans-Europe Express et le rythme semble provenir de Numbers. Chose intéressante, ce morceau Planet Rock est à son tour l’un des morceaux de rap les plus samplés.
  • Train Grande Vitesse de l’Est par le français Marboss est une francisation du morceau Trans Europe Express et devient, en 2007, la musique officielle de l’inauguration de la LGV Est européenne et du TGV EST.
  • Trans Europa Express par Anthony Rother, remix au goût electro allemand contemporain de Trans Europe Express.
  • Ouais gros de 113 qui sample en 1999 Trans-Europe Express (production DJ Mehdi).
  • Wake Me Up in Heaven par Mike Patton et les X-Ecutionners qui sample en 2005 The Robots.
  • Talk par Coldplay reprend la mélodie de Computerlove et les membres de Kraftwerk sont d’ailleurs crédités comme compositeurs du morceau.
  • Numbers (titre allemand : Nummern) par le beatboxer Kenny Muhammad sur l’album Make The Music 2000 du beatboxer Rahzel, en piste cachée.
  • Pour le morceau Trans-Europe Express, on retrouve encore des résurgences chez De La SoulMirwaisMissy Elliott et même Madonna (introduction de Music).
  • Señor Coconut (and his orchestra), groupe dont l’initiateur est Uwe Schmidt, a sorti en 2002 l’album El Baile Alemàn, entièrement constitué de reprises de Kraftwerk, en version cha-cha-chamambo ou bossa nova.
  • Le Balanescu Quartet, un quatuor à cordes proche de Michael Nyman, a repris sur son album Possessed (1992), cinq morceaux de Kraftwerk : The RobotsThe ModelAutobahnComputer Love et Pocket Calculator.
  • Das Modell de Rammstein est une reprise de Das Model.
  • Le groupe français Kat Onoma a joué à de nombreuses reprises sur scène une version étirée et électrique de Radioactivity.
  • The Divine Comedy et Ride ont repris The Model. The Divine Comedy a également repris Radioactivity.
  • Zrcalo Sveta de Laibach, tiré de l’album Trans Slovenia Express, reprend le fond musical de Spiegelsaal de Kraftwerk avec des paroles originales en slovène.
  • New Beats the House de Greyhouse, un must de la période « new beat » sorti en 1989 sous le label Belge R&S et reprenant la base rythmique de It’s More Fun to Compute agrémenté de plusieurs samples vocaux basiques.
  • Le groupe français Treponem Pal a repris en 1991 Radioactivity dans une version aux guitares très lourdes sur leur album Aggravation.
  • 8 Bit Operators une compilation de reprise de Kraftwerk à partir de sons de consoles Nintendo ou encore d’ordinateurs Amiga.
  • Sur leur premier album Living In A Magazine, les britanniques de Zoot Woman, dont le leader est Stuart Price (producteur de la grande majorité de Confessions on the dancefloor de Madonna) reprennent Das Modell. Le titre de l’album est d’ailleurs une citation extraite des paroles de cette chanson.
  • Le titre Neon Lights (de l’album The Man-Machine) est repris en 2000 par Jay Jay Johanson comme bonustrack sur la piste 15 de l’album Poison. Il fut également repris par Orchestral Manoeuvres in the Dark et Simple Minds.
  • On trouve une reprise de Das Modell dans l’album Voyager – The jugglers of Jusa de Sopor Aeternus & The Ensemble of Shadows qui porte le titre de Modela Est.
  • Dans le titre Private Show de l’album Can’t Take Me Home de Pink, on peut entendre l’air de Die Mensch-Maschine.
  • En 1987, Jean-Pierre Mader reprend le titre Radioactivity sur son album live Mader En Concert (Sous Influences)25.
  • En 1989, le groupe de hip-hop 2 Live Crew reprend The Man-Machine sur leur titre D.K Almighty ainsi que d’autres reprises.
  • En 2004, le DJ français Busy P du label Ed Banger sort un vinyle en édition limitée, sur lequel figure en face B un titre fondé sur la basse d’Aerodynamik, intitulé Be@rbrick Dance
  • En 2006, le groupe finlandais Eläkeläiset reprend le titre Das Modell sur leur album Das Humppawerk EP26.
  • En 2008, le groupe français Birdy Nam Nam sort un morceau intitulé Trans Boulogne Express, en hommage à Trans Europe Express.
  • En 2009, Busy P crée un remix du morceau It’s More Fun to Compute.
  • En 2009, le clip Boom Boom Pow des Black Eyed Peas est largement inspiré de Boing Boom Tschak (tête en image de synthèse).
  • En 2010, Mr Oizo et Gaspard Augé créent un morceau Tricycle Express, issu de la bande son du film Rubber, qui a le même battement que Trans-Europe Express.
  • La même année, l’artiste français Gesaffelstein sort un EP chez Turbo, s’inspirant clairement des vocales finales de Music Non-Stop tout au long de celui-ci.
  • On peut retrouver une petite partie de Sex Object dans la musique d’entrée de Booker T à la WWE.
  • Spacelab a inspiré Nobuo Uematsu pour la piste Anxious Heart de Final Fantasy VII.

Concerts[modifier | modifier le code]

Kraftwerk joue à ses débuts en marge du circuit rock ou des concerts classiques, préférant les lieux organisant des happenings14.

En janvier 2014, Kraftwerk est récompensé aux Grammy Awards pour le prix du Lifetime Achievement (littéralement : accomplissement de vie, ou de carrière). Lors de la remise du prix, Ralf Hütter (fondateur restant du groupe) dit, lors du discours en 2014 : Comme vous le savez, nous avons commencé à la fin des années 1960, au mouvement de 1968 (sorte de révolution des étudiants) et nous étions en train de travailler sur la scène expérimentale d’art visuel vers Düsseldorf, parce que les galeries d’art étaient les seules places et musées d’art qui nous laissaient jouer, parce que nous n’avions aucun répertoire27.

Les concerts ont toujours occupé une partie importante dans les activités de Kraftwerk. Même si les spectacles s’articulent autour de morceaux et de compositions préconçus, l’improvisation y joue un rôle important.

En , Kraftwerk fait l’objet d’une exposition à la Philharmonie de ParisElectro, De Kraftwerk à Daft Punk. En parallèle, groupe joue au festival Days Off en lien avec l’exposition, les  et 28. Ils effectuent par la suite leur tournée mondiale, « 3-D », et annoncent de nouvelles dates en France29.

Affaires en justice[modifier | modifier le code]

Depuis 1999, les membres du groupe Kraftwerk accusaient deux producteurs de hip-hop d’avoir utilisé sans autorisation un extrait de leur morceau Metall Auf Metall. En 2019, la Cour européenne de justice statue finalement pour en faveur du groupe allemand. L’institution a confirmé que les producteurs Moses Pelham et Martin Hass avaient échantillonné un extrait clairement identifiable dans leur morceau Nur Mir. Le parquet souligne alors que les échantillons reconnaissables prélevés sur un enregistrement existant, même s’ils sont très courts, doivent être autorisés par le producteur original30.

Membres[modifier | modifier le code]

Membres actuels[modifier | modifier le code]

Les quatre membres du groupe (2018).

Anciens membres[modifier | modifier le code]

  • Florian Schneider : synthétiseurs, chœurs, vocoder, samples, flûte, saxophone, percussions, guitare électrique, violon, technicien vidéo (1970-2008)
  • Houschäng Néjadepour : guitare électrique (1970)
  • Plato Kostic : guitare basse (1973)
  • Peter Schmidt : batterie (1970)
  • Karl Charly Weiss : batterie (1970, mort en 2009)
  • Thomas Lohmann : batterie (1970)
  • Andreas Hohmann : batterie (1970)
  • Eberhard Kranemann : guitare basse (1970-1971)
  • Klaus Dinger : batterie (1970-1971, mort en 2008)
  • Michael Rother : guitare électrique (1971)
  • Emil Schult : guitare électrique, violon électronique (1973)
  • Wolfgang Flür : percussion électronique (1973-1987)
  • Klaus Röder : guitare électrique, violon électronique (1974)
  • Karl Bartos : percussion électronique, claviers (1975-1991)
  • Fernando Abrantes : percussion électronique, synthétiseur (1991)
  • Stefan Pfaffe : technicien vidéo (2008-2012)

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums studio[modifier | modifier le code]

Année Album Charts
Drapeau de la France Drapeau de la Belgique Drapeau de la Suisse Drapeau de l'Allemagne
1970 Kraftwerk 30
1971 Kraftwerk 2 36
1973 Ralf und Florian
1974 1 Autobahn 7
1975 2 Radio-Activity 1 22
1977 3 Trans-Europe Express 2 32
1978 4 The Man-Machine 14 12
1981 5 Computer World 7
1991 6 The Mix 27 6
1986 7 Electric Café 23
2003 8 Tour de France Soundtracks 84 25 1

Catalogue (albums 1 à 8)[modifier | modifier le code]

Année Album Charts
Drapeau de la France Drapeau de la Belgique Drapeau de la Suisse Drapeau de l'Allemagne
2009 The Catalogue 34

Albums live[modifier | modifier le code]

Année Album Charts
Drapeau de la France Drapeau de la Belgique Drapeau de la Suisse Drapeau de l'Allemagne
2005 Minimum-Maximum 123 45 26
2017 3D-The Catalogue

Singles[modifier | modifier le code]

Année Single Charts
Drapeau de la France Drapeau du Canada Drapeau de la Suisse Drapeau de l'Allemagne Drapeau du Royaume-Uni
1973 Kohoutek-Kometenmelodie
1974 Comet Melody 2
1975 Autobahn 12 9 11
1976 Radio-Activity 1
1977 Trans-Europe Express 11
1977 Les Mannequins
1978 The Robots 18
1978 The Model 7 1
1978 Neon Lights
1980 Pocket Calculator 63
1981 Computer Love
1983 Tour de France 47
1986 Musique Non-Stop 13
1987 The Telephone Call
1999 Expo 2000 95 35
2003 Tour de France 50
2004 Aerodynamik 95 80

Au cinéma[modifier | modifier le code]

Dans le film The Big Lebowski des frères Coen, sorti en 1998, Jeff Bridges tombe sur l’album d’un groupe de techno-pop fictif nommé Nagelbett. Le titre de l’album est Autobahn, clin d’œil à un album éponyme de Kraftwerk. La jaquette de l’album parodie celle de l’album The Man-Machine, où les membres de Kraftwerk sont représentés avec une chemise rouge et une cravate noire.

Dans Into Eternity, documentaire de Michael Madsen retraçant la construction du dépôt à déchets nucléaires Onkalo de Finlande, on peut entendre Radio-Activity.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  (en) {{{author}}}, Artist Biography by Jason Ankeny [archive] sur AllMusic. (consulté le 11 SEptembRE 2012).
  2.  (en) Arved Ashby, Popular Music and the New Auteur: Visionary Filmmakers After MTV, OUP USA,  (ISBN 978-0-19-982735-0lire en ligne [archive])p. 141
  3.  (en) John Shepherd, Continuum Encyclopedia of Popular Music of the World: VolumeII: Performance and Production, A&C Black,  (ISBN 978-0-8264-6322-7lire en ligne [archive])p. 268
  4.  (en) Chris Coplan« Video Surfaces of Kraftwerk’s Television Debut in 1970 » [archive], sur Consequence of Sound (consulté le 31 mars 2016).
  5.  (en) Steven D. Martinson et Renate A. Schulz, Deutsch Als Fremdsprache, Peter Lang,  (ISBN 978-3-03911-627-0lire en ligne [archive])p. 225.
  6.  Prononciation en allemand standard retranscrite selon la méthode de l’alphabet phonétique international (API).
  7.  (en) Petridis, Alexis. “Desperately Seeking Kraftwerk” [archive]The Guardian.
  8.  Sean Albiez, David PattieKraftwerk: Music Non-Stop, A&C Black, p. 3.
  9.  (en) Tony Naylor. “Kraftwerk: Minimum-Maximum Live” [archive]NME, 2 juin 2005.
  10.  (en) Richard Harrington« These Days, Kraftwerk is Packing Light » [archive], Washington post,  (consulté le 6 juillet 2006), WE08
  11.  « Kraftwerk Chronik » [archive] (consulté le 7 juillet 2017).
  12.  Bussy, pages 18-19.
  13. ↑ Revenir plus haut en :a et b Stéphane Jarno, « Chez nous, les batteurs ne suent pas », Téléramano 2749,‎ p. 56-57.
  14. ↑ Revenir plus haut en :a b et c Stéphane Davet, « Ralf Hütter, robot-gentleman de Kraftwerk” », Le Monde,‎ p. 33.
  15.  (en) Pascal BussyKraftwerk : Man, Machine And Music, SAF Publishing, 4e éd., 224 p. (ISBN 0946719705)p. 128
  16.  Graham Reid« Interview: Ralf Hutter of Kraftwerk » [archive]The New Zealand Herald (consulté le 27 septembre 2008)
  17.  « Florian Schneider, cofondateur de Kraftwerk, quitte le groupe », Le Monde.fr,‎  (ISSN 1950-6244lire en ligne [archive], consulté le 7 juillet 2017)
  18.  next.liberation.fr [archive].
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  23.  http://www.lavenir.net/cnt/dmf20170525_01009986/la-musique-en-3d-de-kraftwerk [archive]
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  27.  « As you know, we started in the late 60s, the movement of 68 (kind of student revolution), and we were working in the experimental visual art scene around Dusseldorf, because art galleries were only the places and art museums would let us play, because we had no repertoire. »
  28.  « Kraftwerk bientôt à Paris pour trois concerts en trois jours à la Philharmonie » [archive], sur Trax Magazine (consulté le 6 mai 2020)
  29.  « Kraftwerk annonce 2 nouvelles dates en France à Clermont-Ferrand et à Nîmes » [archive], sur Trax Magazine (consulté le 6 mai 2020)
  30.  « Kraftwerk remporte une bataille de droits d’auteur vieille de 20 ans » [archive], sur Trax Magazine (consulté le 6 mai 2020)

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Une réponse

  1. Ridoux dit :

    Bravo, c’est un article très complet.
    Voici un album hommage a Florian Schneider à découvrir : https://plonk.bandcamp.com/

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