Françoise Arnoul nous a quittés RIP

Françoise Arnoul

 

Françoise Gautsch, dite Françoise Arnoul, est une actrice française née le 1 à Constantine en Algérie française2 et morte le 3 à Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Elle et ses deux frères sont les enfants du général Charles Lionel Honoré Arnoul Gautsch (1882—1969)4, un polytechnicien, à qui elle empruntera plus tard un prénom pour en faire son nom d’artiste.

Sa mère, devenue femme au foyer après s’être mariée, avait auparavant suivi les cours d’art dramatique du conservatoire de Lyon et paru sous le nom de Jeanine Henry5 sur la scène du Théâtre des Célestins aux côtés de Charles Vanel.

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Mme Gautsch a très tôt incité sa fille à se former dans le domaine artistique : « Tu dois penser à l’art, la seule chose réellement belle. Si tu n’aimes pas le piano autant que moi, fais de la danse. »

Françoise est donc inscrite aux cours de danse à Rabat où son père est en poste au début de la Seconde Guerre mondiale. Vers l’âge de sept ans, elle fait ses débuts sur les planches dans le rôle d’un papillon du Carnaval de Robert Schumann, dans un ballet donné au profit de la Croix-Rouge. Ce spectacle va aussi être présenté dans les grandes villes du Maroc.

Elle commence ses études secondaires au lycée de Casablanca, où la famille a déménagé. Elle continue ses cours de danse classique. C’est à cette époque qu’elle découvre le cinéma, ses magazines et ses stars, Shirley TempleErrol Flynn ou Gary Cooper.

En 1945, Charles Gautsch reste au Maroc, retenu par ses obligations professionnelles, mais le reste de la famille rentre en France, s’installant un moment à Bagnères-de-Bigorre, puis à Paris dans le XVIe arrondissement.

Françoise entre au lycée Molière et partage sa passion naissante pour la composition française avec ses deux nouvelles amies : Yvonne Roussel, la sœur de Michèle Morgan, et Danièle Heymann, fille du réalisateur Claude Heymann et future journaliste. Les trois amies, entre le lycée et la lecture de Cinémonde, organisent de petites représentations entre elles, le goût de la déclamation leur ayant été inculqué par leur professeur de français.

Un jour, Yvonne Roussel obtient deux places pour assister, dans la loge de sa sœur Michèle Morgan au Théâtre de l’Empire, à la projection de son dernier film, La Symphonie pastorale de Jean Delannoy (1946). C’est le premier contact de Françoise avec une star.

Quelque temps plus tard, devant cette même salle de L’Empire, elle est abordée par le réalisateur Marc Allégret qui recherche deux jeunes filles pour son prochain film, Les lauriers sont coupés. Elle est reçue par le jeune assistant d’Allégret, Roger Vadim, qui lui annonce que l’autre jeune fille, une certaine Brigitte Bardot, est déjà engagée ; mais finalement le film ne se fera pas.

Débuts au cinéma[modifier | modifier le code]

Ayant peu de goût pour les études, Françoise quitte le lycée en classe de seconde, déclarant à sa mère : « Je veux faire du cinéma. » Elle est inscrite aux cours d’art dramatique dispensés dans le IXe arrondissement par l’une des connaissances de sa mère, madame Bauer-Thérond. Elle y a pour condisciples Michel DrachRoger Carel et Roger Hanin. Lors d’une audition au théâtre de la Potinière, elle signe un contrat avec l’agence artistique Besnard, qui compte déjà parmi ses jeunes acteurs Magali Noël et Renée Cosima.

Elle est pressentie par Robert Dhéry pour une pièce qu’il est en train de monter avec pour vedette BourvilLe Bouillant Achille de Paul Nivoix (1948), mais le rôle est finalement confié à une autre débutante, Nicole Courcel.

Françoise fait une première figuration en 1948 dans Rendez-vous de juillet de Jacques Becker, où Nicole Courcel tient l’un des rôles principaux.

L’apogée des années 1950[modifier | modifier le code]

Françoise Arnoul à Beït-Shéarim en 1958.

Allant sur ses 18 ans, elle est engagée par Willy Rozier qui lui confie son premier grand rôle dans L’Épave (1949). Elle est « Perrucha », une belle garce qui, avec quelques scènes déshabillées, lance le personnage de Françoise Arnoul.

Même si elle joue quelquefois des rôles légers, comme dans Nous irons à Paris (1950) ou de midinette comme dans French Cancan (1954), elle incarne le plus souvent des personnages peu conventionnels, troubles et destructeurs, voire pervers : Le Fruit défendu (1952), La Rage au corps (1954), et la série des films d’Henri DecoinLa Chatte (19581960), où son visage félin d’espionne perdue séduit les spectateurs. Plus que Brigitte Bardot à laquelle on a voulu quelquefois l’opposer[Qui ?]elle incarne des personnages souvent énigmatiques chez qui apparaît une sensualité pernicieuse[réf. nécessaire]. Elle dit à Vadim sur le plateau de Sait-on jamais… (1957) : « Si tu cherches Brigitte à travers moi, tu ne la trouveras pas. Elle n’est pas moi, je ne suis pas elle ! » Avec ce film et avec celui de Pierre KastLa Morte-Saison des amours (1960), elle a l’occasion de montrer l’étendue de ses talents pour allier intellectualisation des sentiments et passion charnelle.[réf. nécessaire]

Dans les années 1950, elle travaille sous la direction de Carlo RimHenri DecoinHenri VerneuilPierre BillonGeorges LacombePierre Chenal et figure dans un film de Sacha Guitry : Si Paris nous était conté ; par contre, la scène qu’elle a tournée pour son Napoléon a été coupée au montage.

Elle connaît ses premiers vrais triomphes d’actrice à partir de 1955, face à Jean Gabin dans Des gens sans importance d’Henri Verneuil et French Cancan de Jean Renoir. Elle fait un caméo dans En effeuillant la marguerite de Marc Allégret, dont Brigitte Bardot, à la veille de l’explosion mondiale de sa notoriété, est la vedette, et trouve un de ses plus beaux rôles aux côtés de Robert Hossein dans Sait-on jamais… de Roger Vadim, dont l’action se déroule à Venise, sous la neige, au son du Modern Jazz Quartet. Elle s’épanouit aussi, entre Bernard Blier et Roger Hanin dans le diptyque La Chatte et La Chatte sort ses griffes, mis en scène par Henri Decoin, et son imperméable noir entre dans la mythologie du cinéma de cette époque.

Cette décennie brillante s’achève avec Le Chemin des écoliers de Michel Boisrond, adaptation de Marcel Aymé par Jean Aurenche et Pierre Bost, où elle joue la maîtresse d’Alain Delon, star naissante.

Semi-confidentialité[modifier | modifier le code]

La carrière de Françoise Arnoul marque le pas durant la décennie suivante. À quelques exceptions près, les films qu’elle tourne ne lui offrent que des rôles conventionnels. Cependant la maturité lui offre l’occasion de diversifier ses emplois au cinéma et à la télévision, mais elle ne tient plus le premier rôle6.

Dans les années 1960, elle tourne plusieurs films de Pierre KastLucky Jo de Michel Deville (1964), Le Dimanche de la vie de Jean Herman (1965), où elle retrouve Danielle Darrieux. Elle tourne ensuite un sketch de Julien Duvivier pour Le Diable et les Dix Commandements, où elle rivalise avec Micheline Presle auprès de Claude Dauphin et de l’Américain Mel Ferrer, puis la production internationale Le Congrès s’amuse, avec Curd Jürgens en tsar Alexandre Ier de RussieLilli Palmer et Paul Meurisse. Elle effectue aussi des caméos non crédités dans Le Testament d’Orphée de Jean Cocteau et Compartiment tueurs du jeune Costa-Gavras. En 1970, elle retrouve Jean Renoir pour le sketch Le Roi d’Yvetot, avec Fernand Sardou et Jean Carmet, du très beau dernier Renoir, Le Petit Théâtre de Jean Renoir, diffusé à la télévision.

En 1974, Françoise Arnoul retrouve son vieux complice Daniel Gélin dans Dialogue d’exilés de Raoul Ruiz, puis elle interprète la mère d’Isabelle Adjani dans Violette et François de Jacques Rouffio (1977), et apparaît dans Dernière sortie avant Roissy de son compagnon Bernard Paul. En 1984, le thriller Ronde de nuit de Jean-Claude Missiaen (1984), où elle joue la journaliste, connaît le succès. Depuis, Guy GillesJean MarbœufBrigitte Roüan et Claude Faraldo ont su mettre en valeur une comédienne exigeante et discrète. En 1992, elle incarne l’épouse de Charles Aznavour dans Les Années campagne de Philippe Leriche, et en 2011 elle tient l’un des premiers rôles de Beau rivage de Julien Donada. Elle revient au cinéma en 2016, dans un film de Paul Vecchiali (rôle de Mimi dans Le Cancre).

À la télévision, sa carrière semble au diapason : après Carlo Rim et Michel Drach dans les années 1960, elle travaille avec Serge MoatiGuy GillesPierre KastBernard QueysannePierre TcherniaJean Marbœuf, dans des adaptations littéraires notamment (Maupassant, Marcel Aymé de nouveau, ExbrayatL’Herbe rouge avec Jean SorelJean-Pierre Léaud et Jean-Claude Brialy d’après VianUn garçon de France d’après un roman de Pascal Sevran), voire des scénarios originaux d’Éric-Emmanuel Schmitt (Temps de chien) ou Jacques Dacqmine ; dans ce parcours sans réelle surprise, sinon relatives (ses rencontres avec Jany Holt et Gérard Klein), elle tient des emplois de mère comme dans L’Automate de Jean-François Claire (1981) et elle joue la vieille femme vengeresse de L’Étrange Histoire d’Émilie Albert de Claude Boissol (1988). Enfin les téléspectateurs l’aperçoivent de loin en loin dans Les Cinq Dernières Minutes et L’Instit (1998). En 2007, elle s’illustre dans Le Voyageur de la Toussaint, adaptation du roman éponyme de Georges Simenon.

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Françoise Arnoul fait la connaissance de Georges Cravenne (1914-2009) en 1954 sur le tournage de French Cancan. Ils se marient en 1956 et divorcent en 1964.

Elle rencontre le cinéaste Bernard Paul en 1964 sur le tournage de Compartiment tueurs de Costa-Gavras et devient sa compagne jusqu’à la mort du réalisateur en 1980.

Pour lui, elle met sa carrière en sommeil afin de l’assister dans le tournage de ses premiers films. Avec Marina Vlady, ils créent en 1968 la société de production « Francina » qui va notamment financer les trois longs métrages de Bernard Paul : Le Temps de vivre (1969), Beau Masque (1972) d’après le roman éponyme de Roger Vailland et Dernière sortie avant Roissy (1977), filmé à Sarcelles. Ces trois films, salués par la critique, n’ont connu qu’un faible succès en salle.

Mort[modifier | modifier le code]

Françoise Arnoul meurt le  dans un hôpital parisien à l’âge de 90 ans des suites d’une longue maladie7.

Engagements[modifier | modifier le code]

En 19738 et 19799, elle signe des appels en faveur des listes et candidats communistes aux élections législatives.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Influence[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décoration[modifier | modifier le code]

Publication[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  lesGensduCinema.com [archive]
  2.  Françoise (1931- ) Auteur du texte ArnoulAnimal doué de bonheur / Françoise Arnoul ; avec [la collab. de] Jean-Louis Mingalon
  3.  https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/francoise-arnoul-la-nini-de-french-cancan-de-renoir-est-morte_4709395.html [archive]
  4.  SERVICE HISTORIQUE DE LA DÉFENSEArmée de Terre SOUS-SÉRIE GRYDOFFICIERS GÉNÉRAUX DE L’ARMÉE DE TERREET DES SERVICES(ANCIEN RÉGIME-2010) Répertoire alphabétique, p.18 [archive]
  5.  Françoise Arnoul [archive], artsandculture.google.com/
  6.  « LA CHATTE: CANAL+, 21h Le charme profond de Françoise Arnoul », Le Monde,‎  (lire en ligne [archive])
  7.  Nathalie Simon, « Françoise Arnoul, «petit monstre sacré» du cinéma, est morte à 90 ans », Le Figaro,‎  (lire en ligne [archive])
  8.  « TROIS CENTS PERSONNALITÉS DU MONDE DES ARTS ET DU SPECTACLE SOUTIENNENT LES CANDIDATS DU P. C. F. », Le Monde,‎  (lire en ligne [archive])
  9.  « L’APPEL DES INTELLECTUELS EN FAVEUR DE LA LISTE COMMUNISTE A REÇU PLUS DE MILLE SIGNATURES », Le Monde,‎  (lire en ligne [archive])
  10.  Archives des nominations et promotions dans l’ordre des Arts et des Lettres. [archive]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

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