La Librairie Lardanchet expose au Salon International du Livre Ancien au Grand Palais du 11 au 13 avril 2014

 

La Librairie Lardanchet

expose au Salon International du Livre Ancien

au Grand Palais

du 11 au 13 avril 2014

3 livres et document emblématiques

de la bibliophilie du XXe siècle

Negro, une anthologie-manifeste publiée par Nancy Cunard, l’exemplaire de son amant, le jazzman noir Henry Crowder

Les Vases communicants, l’exemplaire offert par André Breton à Lucienne Thalheimer, la relieuse préférée des surréalistes

 L’innovation majeure de Jean de Gonet, le revorim,

présentée au concours objet 2000

Librairie Lardanchet – Bertrand Meaudre

               

                              

1. Nancy Cunard, la scandaleuse

 

[CUNARD (N.)]. Negro : An Anthology. Londres, Wishart & Co., 1934, in-4, cartonnage décoré d’éditeur.

ÉDITION ORIGINALE d’une anthologie-manifeste antiraciste.

Elle rassemble quelque 255 contributions signées par 150 auteurs, abondamment illustrées de reproductions en noir et blanc. Les contributeurs – noirs majoritairement, mais aussi blancs, ce qui est une nouveauté ! – sont des plus prestigieux : Armstrong, Beckett, André Breton et des surréalistes français, Langston Hugues, Zora Neale Hurston, Leo Frobenius, Theodore Dreiser, Ezra Pound, William Carlos William…

Passé relativement inaperçu à l’époque de sa parution parce qu’il était en avance sur celle-ci, l’ouvrage initié par Nancy Cunard (1896-1965), la riche héritière des transatlantiques Cunard, constitue aujourd’hui par sa portée mondiale et encyclopédique un classique sans équivalent de l’engagement antiraciste.

En tâchant de « représenter la culture nègre dans […] ses multiples facettes, [il parvint à] exploser le cadre de la simple anthologie [pour atteindre] aux dimensions d’une véritable manifestation culturelle et d’un mouvement internationaliste » (A. Mangeon).

L’exemplaire offert par Nancy Cunard au dédicataire de l’ouvrage, son amant Henry Crowder :

 

En 1928, Nancy Cunard, qui sortait d’une liaison de deux ans avec Louis Aragon, rencontra le musicien de jazz afro-américain, Henry Crowder (1890-1955) dans un club vénitien et devint sa maîtresse. Rencontre cruciale : Crowder qui venait d’arriver en Europe allait bouleverser son existence, à tel point qu’elle dirait plus tard :
« Henry made me ».

Ainsi, dès 1931, elle répond aux positions réactionnaires de sa mère, la mondaine Lady Cunard qui déplore sa relation avec « un nègre », en faisant paraîtreBlack Man and White Ladyship, une vive critique des préjugés racistes. Mais son véritable hommage à son amant noir, ce sera Negro, sur la première page duquel elle fait imprimer : « to Henry Crowder, my first Negro friend ».

Par son double caractère, historique et intime, cet exemplaire prend une dimension émotionnelle singulière.

Des 1 000 exemplaires de l’édition, bon nombre furent détruits lors des bombardements de Londres.

35 000 €

 

2. Les Vases communicants : l’exemplaire offert par André Breton à sa relieuse, Lucienne Thalheimer

BRETON (A.). Les Vases communicants. Paris, Les Cahiers libres, 1932, in-12, plats de veau corail mosaïqué d’une grenouille gris pâle, dos lisse de même peau, doublure et gardes peintes, couverture et dos, tête dorée  ([Lucienne Thalheimer]).

ÉDITION ORIGINALE.

L’exemplaire comporte cet envoi d’André Breton :

 

Lucienne Thalheimer dessina cette reliure à l’occasion d’une exposition organisée par André Breton à la galerie Maeght.

En 1979, elle écrivait : «  Mon matériel se compos[ait] de feuilles fossilisées, de peaux de poissons et de batraciens, de pierres, de ces agathes chères à André Breton […]. Après la guerre, [il] fit avec ses amis une exposition à la galerie Maeght. Conviée à y participer, j’acceptai aussitôt cette chance qui m’était offerte. Je présentai […] Les Vases communicants [relié] en veau orange ».

L’été qui avait précédé la Seconde Guerre mondiale, Breton, Masson, Pierre Mabille et elle-même avait séjourné à La Baule : «  Je me souviens encore, dira-t-elle, de nos jeux, le portrait par analogie, le jeu des trois questions et des trois réponses et le “cadavre exquis”. Au jeu des questions, André Breton me posa par écrit “Quel sera notre hiver ?”. Je lus ma réponse : “Un biscuit dans les mains d’un enfant nu.” Ce fut presque une prémonition. Un silence tomba, coupé par l’humour d’André Masson : “Pourquoi pas ?”. “Nous ne voulons ni de leur paix ni de leur guerre” s’écria André Breton  […]. Les soirées à La Baule sont restées pour moi inoubliables […].  »

 

Proche amie d’André Breton, Lucienne Thalheimer travailla pour lui, mais aussi pour Georges Bataille, Benjamin Péret…

12 000 €

 

 

 

3. L’innovation majeure de Jean de Gonet : le REVORIM

 

GONET (J. de). Album. Concours Objet 2000.  Décembre[1985]in-4° de 38 ff., Revorim mat original avec la mention «  Objet 2000 – Proto Zéro  ».

Un document essentiel pour l’histoire de la reliure, présenté comme unique par son auteur, Jean de Gonet (« Vendredi 13 décembre 1985, exemplaire unique »).

Fraîchement auréolé du premier prix du Concours Objet 2000, le relieur a réalisé lui-même, à l’intention du collectionneur Fred Feinsilber, ce recueil de documents manuscrits, informatiques ou photocopiés, qui s’articule en trois parties :

– une introduction : un rapide coup d’œil sur la reliure telle qu’elle était jusqu’à la veille du concours,

– le cahier des charges techniques : remodeler esthétiquement autant que techniquement le paysage de la reliure pour la faire entrer dans la modernité,

– sous le titre, Concours Objet 2000 : la genèse et les étapes de l’élaboration de la reliure semi-industrielle REVORIM, réalisée en RIM souple. Le RIM (Reaction in Mold) est un élastomère composé de polyol et d’isocianate, moulé à basse pression, qui a fait ses preuves dans l’industrie automobile.

Déjà pour ses reliures artisanales ou de création, Jean de Gonet avait mis au point un procédé novateur fondé sur la dissociation des plats ; il parvenait ainsi à régler radicalement le problème de l’ouverture du livre, qui était enfin totale.

L’idée est alors pour lui de proposer aussi bien aux institutions qu’aux particuliers un système nouveau, satisfaisant sur le plan de la conservation, agréable à l’œil et d’un prix abordable, qui adapte à une fabrication semi-industrielle les techniques qu’il emploie déjà pour la création de ses reliures  cuirassées.

Avant d’être présenté au Concours Objet 2000, le projet de Jean de Gonet connaît un premier épisode : à la demande de Dominique Bozo et Daniel Abadie, respectivement directeur et conservateur de la bibliothèque du Musée d’Art moderne, le relieur se voit charger d’élaborer deux prototypes de reliures pour le musée : l’un destiné aux ouvrages courants, l’autre, à ceux de la réserve. Ce premier projet n’aboutit pas… Il est repris dans sa totalité, avec notamment la maquette du plat « Beaubourg », dont le dessin fut retenu par le conservateur et le moule gracieusement exécuté par l’un des fidèles du praticien.

Jean Toulet, conservateur à la réserve des imprimés de la Bibliothèque nationale, passionné de reliure ancienne et moderne,  suggère alors au relieur de présenter son invention au Concours Objet 2000.

Jean de Gonet y obtient le premier prix qui lui permet de financer un moule à la marque « De Gonet, Artefacts », dont les premières épreuves, chacune avec des variantes, portent les labels Proto 1, 2, 3 ou 4. Viendront rapidement ensuite les brevets, en Europe et aux États-Unis, et la création de la SARL, Jean de Gonet, Artefacts.

Une intéressante sous-partie traite de l’élaboration du moule, en époxy armé, depuis son étude graphique à sa réalisation à 4 empreintes, dans un souci d’économie.

L’album, dont la reliure est l’une des toutes premières REVORIM, comporte 9 photographies de reliures, maquettes de plats en RIM réalisées à l’ordinateur, et en colophon, L’homme-volant.

Conservé dans une boîte à dos de veau, il est monté sur onglets et enrichi de nombreuses annotations et corrections manuscrites portées à l’encre palladium.

35 000 €

 

 

 

 

 

A propos de la Librairie Lardanchet

 

 

Forte de la confiance que lui accordent de nombreux bibliophiles, la Librairie Lardanchet a développé un partenariat avec quelques maisons de ventes françaises et étrangères depuis la dispersion de la collection Feinsilber.

Attentive aux collectionneurs, elle a mis à leur profit toute sa compétence et son savoir faire : rigueur, efficacité et réactivité sont les maitres mots de cette maison qui sait donner à chaque événement un caractère particulier.

La situation de la librairie au cœur de Paris, sa présence sur tous les grands salons internationaux, son expérience acquise au fil des ans et les excellentes relations qu’elle entretien avec le monde professionnel lui ont permis de constituer un réseau très dense de collectionneurs, plus particulièrement aux Etats Unis.

L’activité de la Librairie Lardanchet est aujourd’hui assurée par les frères Meaudre, Thierry et Bertrand, et leurs collaborateurs, sarah Vaillant, Guillaume Daban, Thomas Rossignol et Stéphan Auriou.

www.lardanchet.fr

 

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