L’exposition Mise en intrigue d’Armand Scholtès est présentée au Musée de La Cour d’Or jusqu’au 13 octobre 2014

Armand Scholtès

L’exposition Mise en intrigue d’Armand Scholtès est présentée au Musée de La Cour d’Or jusqu’au 13 octobre 2014

Le Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole accueille une trentaine d’œuvres de l’artiste d’origine lorraine Armand Scholtès en les inscrivant au sein du parcours permanent en dialogue avec les collections du Musée.

Né en 1935 à Moyeuvre-Grande en Moselle, Armand Scholtès vit et travaille à Nice depuis 1986. S’il est bien un artiste du XXIe siècle, sa modernité est singulière, accessible, concentrée et minimale. Dans Mise en intrigue, les œuvres d’Armand Scholtès sont mises en correspondance avec les collections des trois sections du Musée – époque gallo-romaine, époque médiévale et beaux-arts. Elles renouvellent l’attention que le visiteur porte sur ces objets chargés d’histoire et aux significations complexes. En retour, ces rapprochements donnent aux œuvres de l’artiste une nouvelle dimension ; elles sont exposées sans souci des classements muséaux pour se mélanger aux collections permanentes du Musée comme dans un intérieur privé.

Mais il s’agit aussi, en complément des côtoiements intimes, de produire un effet d’ensemble en suscitant chez le visiteur un sentiment de compréhension, d’émerveillement ou de délectation. Certaines installations d’œuvres s’imposent en se servant des éléments architecturaux du Musée, en utilisant comme cadre ses lieux remarquables : le Grenier de Chèvremont du XVe siècle, le chancel de l’église Saint-Pierre-aux-Nonnains du Haut Moyen Âge, les plafonds peints sur bois du XIIIe siècle ou les œuvres des galeries de peintures.

 

Les toiles libres

 

Dans ses Toiles libres, l’artiste allie intimement la matière et la couleur de ses tissus. Dans la salle du chancel de l’église Saint-Pierre-aux-Nonnains, une bande de tissu de 900 par 96 cm se déploie tout en hauteur depuis le sommet des cimaises : le tissu clair zébré de stries semble vibrer avant de rejoindre les plaques sculptées du chancel, établissant un lien entre Ciel et Terre.

Pour Scholtès, les éléments naturels, les matières et les choses seront observés et sentis à la même hauteur de vue, avec la même probité et la même sobriété.

Ces toiles sont aussi des tentures, avec la « tenue » que cela suppose. Le textile joue un rôle plus important que ne le ferait la toile fixe d’un tableau de chevalet. La toile n’est pas le simple support de la couleur ; une nouvelle substance naît de leur union. Et même si ces tentures peuvent être installées dans des appartements où une toile est placée dans une encoignure, près d’un escalier, etc., cela n’en fait pas un art décoratif. Ainsi qu’il en fut toujours le cas pour la tapisserie, la toile est accrochée aux murs comme le serait un tableau.

L’association des formes et des couleurs se développe d’une toile à l’autre sans à-coups, sans revirements, selon une constante progression. Si chaque toile libre a sa particularité, son originalité, en envisageant la totalité de la série on découvre l’unité de ce qui a été d’abord édifié comme « work in progress ». À mesure que l’œuvre se déploie, ce qui de façon générale apparente ces toiles est la vibration colorée du fond où l’on découvre une discrète écriture de « signes ». L’« air de famille » qui apparente toutes ces œuvres ne tient pas seulement à une analogie visuelle, mais à un partage de propriétés et de qualités.

 

Les « boîtes » : l’objet magnifié

 

Mise en intrigue présente plusieurs installation de bois, de tissus peints ou de pierres. « Bois flottés, étoffes froissées, pierres usées témoignent de ce que le temps a su faire. À lui seul, il a anobli la matière, comme le font avec patience l’eau et le soleil » (Alain Tourneux). L’artiste collabore en quelque sorte à l’action de la nature. Il montre en même temps que « l’objet le plus simple peut acquérir un statut d’œuvre d’art ». Bien que non conceptualisée, argumentée, c’est une sorte de  leçon écologique qui est donnée ici. Alors que le ready-made de Duchamp était constitué d’objets fabriqués, chez Armand Scholtès les produits de l’artisanat et ceux de la nature sont associés et d’égale valeur. L’artiste attire le regard du spectateur sur ces  « éléments premiers » par là-même magnifiés.

Parmi les boîtes, on peut distinguer une « sous-série », celle des rouleaux de tissus peints à l’acrylique, présentés dans la salle de l’Hôtel Le Gronnais ; ils constituent des exemples d’éléments associés à l’artisanat, comme l’étaient les rouleaux de cuir que Scholtès avait vus autrefois chez un aïeul bottier.

 

 

Les carreaux de pavement

 

Le Musée de La Cour d’Or conserve dans ses collections des carreaux de pavement du Moyen-âge et de la Renaissance. Objets peu spectaculaires, abîmés, usés ou brisés, ces pièces sont souvent reléguées dans le secret des réserves où elles ne sont visitées que par quelques spécialistes. Pourtant, ces carreaux sont de précieux témoignages du décor dans lequel évoluèrent plusieurs générations de nos ancêtres. Ils accompagnaient les peintures et les vitraux multicolores des églises. Ils mettaient en valeur les riches tapisseries tendues aux murs des châteaux. Ces carreaux de pavement méritaient une meilleure considération. Armand Scholtès leur a consacré une cinquantaine de peintures sur papier dont les couleurs et les motifs lui ont été suggérés par les fragments et croquis d’archéologues. Une partie de cette série est présentée dans la section médiévale du Musée, à proximité du Grenier de Chèvremont.

 

Informations pratiques :

Le Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole est ouvert tous les jours de 9h à 18h, sauf le mardi

Jours de fermeture : 1er janvier, Vendredi Saint, 1er mai, 14 juillet, 1er et 11 novembre, 24, 25, 26 et 31 décembre.

Tarifs

–    4,60 € : individuel, plein tarif

–    3,30 € : groupes de plus de 15 personnes, seniors dès 65 ans, UTL et FRAC

–    2,30 € : étudiants de moins de 26 ans

–    1,50 € : personnes à mobilité réduite (gratuité pour l’accompagnateur)

 

Gratuité

–    les premiers dimanche du mois

–    les moins de 18 ans, demandeurs d’emploi, bénéficiaires de minima sociaux, journalistes, guides-conférenciers, détenteurs des cartes ICOM-ICOMOS, AGCCPF, SAMM

–    Accessibilité aux personnes à mobilité réduite

 

Publication

Un catalogue a été réalisé à l’occasion de cette exposition :

Armand Scholtès – Mise en intrigue, Metz, Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole, 48 pages,

22 x 26 cm. En vente à la boutique du Musée.

Renseignements : Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole – 2 rue du Haut Poirier – 57000 Metz

03 87 20 13 20musee.metzmetropole.fr


Objet : Exposition “Mise en intrigue”

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