Marina Cartiant, la fable et le réel

Marina Cartiant, la fable et le réel

Exposition à l’Hôtel Concorde Montparnasse à Paris jusqu’au 9 avril 2017

Son exposition Liberté ton goût est aigre-doux* déploie des peintures au langage fabuleux pour mieux contrer le contexte actuel chaotique.

Les peintures de Marina Cartiant délimitent un espace fictionnel où débordent certains éléments narratifs issus de contes.

« Les histoires pour enfants reflètent toujours les sentiments des adultes sous une forme symbolique. »

L’atmosphère particulière du conte est parfaitement évoquée grâce une technique mixte sur papier, une masse vibrante où les couleurs rivalisent, s’unissent intimement. La présence récurrente du blanc, forme de pureté et d’innocence, se dilue dans le jus de tonalités vives et plus froides. Une sensation aigre-douce qui laisse percevoir de l’acerbité sous une apparente bienveillance.

 

L’artiste a cette manière subtile de mêler figuration et abstraction, de poser à nouveau la question de l’équilibre. Le corps humain est rarement présent physiquement mais son absence en creux est tout aussi prégnante. Parmi les éléments identifiables, des images s’imposent. On peut distinguer le visage d’une jeune fille, un couple, un poisson, une colombe… Autant de figures poétiques suspendues dans un espace de liberté qui n’aspirent, comme les personnages d’un conte, qu’à la venue d’un regard ou d’une main qui viendra leur redonner vie.

La mutation constante de ces paysages mentaux, véritables états transitoires d’un cycle sans fin, laissent se nicher des mystères proches du rêve éveillé.

Mais le rêve ne devient-il pas enfer, quand on ne sait plus le reconnaître ? La relation entre le fond et la figure extraite révèle sans doute la marque d’une relation ambivalente de la mémoire avec des scènes de vie situées entre le souvenir personnel d’instants vécus et les images d’un inconscient collectif tourmenté proche de l’enfance.

Les réminiscences se confrontent en permanente déconstruction. Réinterprétées et rejouées, elles révèlent une certaine violence d’un monde en proie aux conflits où l’enfance n’a plus d’existence. Douceur ou stupeur, les yeux s’écarquillent vers un hors-champ qui constamment nous échappe.

Plusieurs vitesses et époques se côtoient. L’artiste recueille des changements d’état.

Les histoires qu’elle raconte sont des portes successives qui s’ouvrent et se découvrent. Chacune d’entre elles referme quelque chose, une âme, un secret qui témoigne d’une joie ou d’une peur liée à l’évolution de la société.

Marina Cartiant invite l’enfant qui est en chacun de nous à reconsidérer le monde dans lequel nous vivons.

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