MICHAEL CIMINO nous a quittés RIP

Michael Cimino

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Michael Cimino, né le à New York, et mort le 1,2 à Los Angeles, est un réalisateur, scénariste, producteur et écrivain américain.

Il est notamment connu pour être le réalisateur de Voyage au bout de l’enfer, l’un des premiers films américains à traiter de la guerre du Viêt Nam et pour le western La Porte du paradis qui critique les mythes fondateurs américains. Ce fut un échec commercial qui conduisit la société United Artists à la faillite au début des années 1980.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le jeune Michael grandit à New York et à Old Westbury (Long Island). Considéré comme un prodige à l’école, il est en conflit avec ses parents du fait de ses fréquentations, de bagarres. Diplômé en peinture de l’université Yale (Bachelor of Fine Arts en 1961 et Master of Fine Arts en 1963), il s’engage, durant ses études, dans l’armée de réserve. Après celles-ci, Cimino travaille dans une agence de publicité en tant que réalisateur de spots publicitaires pour la télévision. Il y rencontre Joann Carrelli, directrice commerciale, qui devient sa compagne.

Cimino débute dans le cinéma en tant que scénariste. On lui doit en particulier les scénarios de Silent Running, drame de science-fiction réalisé par Douglas Trumbull, ainsi que du deuxième volet de la saga del’Inspecteur Harry, Magnum Force, réalisé par Ted Post.

Il passe à la réalisation en 1974 avec Le Canardeur, un film d’action produit par Clint Eastwood et mettant en vedette Eastwood et Jeff Bridges. Cette première réalisation remporte un succès honnête. Le deuxième film de Cimino sera d’une tout autre ambition. Vaste fresque de plus de trois heures, Voyage au bout de l’enfer (The Deer Hunter) est un des premiers films à traiter de la guerre du Viêt Nam, sujet jusqu’alors ignoré par le cinéma américain. Le film sort en 1978 et rencontre un immense succès critique et commercial. L’œuvre récolte également cinq Oscars dont celui du meilleur film ; Cimino lui-même reçoit l’Oscar du meilleur réalisateur.

Fort de ce succès, Cimino obtient d’United Artists le contrôle total pour son film suivant, le western La Porte du paradis (Heaven’s Gate). Le tournage est beaucoup plus long et coûte beaucoup plus cher que prévu. La première est désastreuse et le film est retiré de l’affiche après une semaine. Une nouvelle version, considérablement raccourcie, est présentée six mois plus tard et ne suscite guère plus d’enthousiasme. Le film, un fiasco financier qui conduit United Artists à la banqueroute, est néanmoins considéré aujourd’hui comme un film important. Au cours de l’été 1989, une version longue de 3 heures 40 sera distribuée et viendra réhabiliter ce film mais de façon assez confidentielle et il faudra attendre le 30 août 2012 pour voir une nouvelle version Director’s cut restaurée et remasterisée de 216 minutes, présentée à la Mostra de Venise et enfin encensée par la plupart des critiques professionnels. « C’est un chef-d’œuvre absolu. |…| La version intégrale avait été massacrée par ses producteurs », déclare notamment le directeur du festival Alberto Barbera3.

Pour se relancer après le désastre de 1980, Cimino signe alors deux adaptations. En 1985, il réalise L’Année du dragon (Year of the Dragon), une adaptation du roman de Robert Daley produite par Dino De Laurentiis. Polar violent sur la mafia chinoise, L’Année du dragon suscite un accueil mitigé aux États-Unis. On lui reproche notamment sa représentation négative de la communauté asiatique. Le film est mieux reçu en Europe et sera même en nomination pour le César du meilleur film étranger. Puis, en 1987, Cimino réalise Le Sicilien (The Sicilian), adaptation du roman de Mario Puzo. Biographie du hors-la-loi Salvatore Giuliano, dont le destin avait déjà inspiré le cinéaste Francesco Rosi, Le Sicilien fait l’objet de deux versions : une destinée au marché européen et une seconde, plus courte et désavouée par Cimino, exploitée aux États-Unis.

En 1990, il réalise La Maison des otages (Desperate Hours), remake du film réalisé par William Wyler en 1955. Il préside l’année suivante le Festival international du film fantastique d’Avoriaz.

The Sunchaser, réalisé en 1996, est son dernier film. Récit initiatique mettant en vedette Woody Harrelson, le film participe à la compétition du festival de Cannes 1996, mais sa sortie en salles passe pratiquement inaperçue.

En 2001, Cimino publie son premier roman Big Jane, traduit dans la collection La Noire chez Gallimard. Il obtient pour ce livre le prix littéraire Lucien Barrière lors du festival du cinéma américain de Deauville.

En 2007, il réalise le segment No Translation Needed du film Chacun son cinéma réalisé à l’occasion des 60 ans du Festival de Cannes.

Il meurt le 2 juillet 2016, retrouvé inanimé dans sa maison de Los Angeles. Les causes de son décès sont encore inconnues.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Comme réalisateur[modifier | modifier le code]

Comme scénariste[modifier | modifier le code]

Comme producteur[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Big Jane (2001)
    Publié en français sous le titre Big Jane, traduction d’Anne Derouet, Paris, Gallimard, coll. « La Noire », 2001
  • A Hundred Oceans/Shadow Conversations
    Publié en français sous le titre Conversations en miroir : Mythique mésaventures à Hollywood suivi d’A Hundred Oceans, traduction de Francesca Pollock, Paris, Gallimard, coll. « Hors-série », 2004

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Annonce par [archive] Thierry Frémaux, sur son compte Twitter, 2 juillet 2016.
  2. « Michael Cimino, vers les ténèbres » [archive], Le Temps, 2 juillet 2016.
  3. « “La Porte du paradis” de Michael Cimino réhabilité à Venise » [archive], sur lci.tf1.fr, 31 août 2012.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Baptiste Thoret, Le Cinéma américain des années 1970, éditions des Cahiers du cinéma, 2006
  • Jean-Baptiste Thoret, En route avec Michael Cimino in Cahiers du Cinéma, octobre 2011
  • Jean-Baptiste Thoret, Michael Cimino, les voix perdues de l’Amérique, Flammarion, coll. « PopCulture », 2013
  • (en) John Andrew Gallagher, Film Directors on Directing, Praeger Publishers Inc, 1989

Liens externes[modifier | modifier le code]

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