Pierre Bénichou est un journaliste et acteur français, né le  à Oran. Il a notamment collaboré au magazine Le Nouvel Observateur et participé à plusieurs émissions de radio et de télévision. Il est aujourd’hui un membre régulier de l’émission de radio Les Grosses Têtes sur RTL.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre Bénichou fait partie d’une famille juive séfarade4. Il passe son enfance à Oran, en Algérie française, dans une famille pied-noir ne pratiquant pas la religion.

Son père André Benichou est professeur de philosophie et dirige le cours privé le plus important de la ville. En 1941, les lois de Vichy l’ont obligé à quitter son poste et il fonde alors son école privée, où enseignera Albert Camus5. Sa mère, Madeleine, est la sœur de Georges Dayan, meilleur ami et collaborateur de François Mitterrand. Il est aussi le neveu de l’historien de la littérature Paul Bénichou6.

Le jeune Pierre est élève au lycée Lamoricière, devenu lycée Pasteur. Arrivé à Paris en 1947 à l’âge de 9 ans7, il est élève au lycée Condorcet, avant de s’inscrire à la Sorbonne, qu’il délaisse pour s’orienter vers le journalisme.

Presse écrite[modifier | modifier le code]

D’abord stagiaire à France-Soir, Pierre Bénichou entre comme rédacteur à Paris Jour en 1959. Deux ans plus tard, il est engagé comme grand reporter à Jours de France. Situé politiquement à gauche, il refuse toutefois de s’opposer aux partisans de l’Algérie française et défend les pieds noirs. Dès 1963, il préfère rejoindre comme rédacteur en chef adjoint Adam, un mensuel pour hommes axé sur l’art de vivre et la mode. Le rachat du titre par Claude Perdriel en juin 1966 et sa transformation en Nouvel Adam lui permettent d’en prendre la rédaction en chef. Il y reste un an à peine, car Jean Daniel et Claude Perdriel l’appellent au Nouvel Observateur. Cependant, l’hostilité de la rédaction de l’Obs aux prises de position de ce personnage atypique — il se définit lui-même comme un « anti-gaulliste de droite et de gauche »[réf. nécessaire] — retarde son arrivée, et il doit attendre l’automne 1968 pour intégrer l’hebdomadaire, en tant que rédacteur en chef adjoint. Il tente alors de relancer la rubrique Notre Époque, dont Katia D. Kaupp et Jean-Francis Held avaient fait les beaux jours. Il écrit lui-même des articles au rythme d’un par mois environ, durant les deux premières années. Son action ne portant pas vraiment ses fruits, il passe la main à Olivier Todd à la rentrée 1970. Toujours rédacteur en chef adjoint, il se concentre sur la réécriture et la confection de titres. Il effectue aussi épisodiquement des interviews ou des portraits, comme celui de François Mitterrand.

À partir de 1971, il écrit rarement plus de trois articles par an, principalement des hommages nécrologiques, et quelques articles sur des sujets de société (prostitution masculine, comportement sexuel des Français, etc). En , il publie dans Les temps modernes une enquête sur la prostitution et le masochisme introduite par Gilles Deleuze. Il donne aussi la parole à Bernard Kouchner lors du drame du Biafra ou à Nicole Gérard sur la condition carcérale.

Promu rédacteur en chef en décembre 1978, il pratique l’interview indiscrète où son interlocuteur perd pied, à l’exemple de Federico Fellini. Ami de Françoise Dolto — qu’il fait découvrir aux lecteurs du Nouvel Obs — il est aussi proche de Coluche qui le cite dans sa chanson Misère. À l’intérieur de la rédaction, il soutient la cause de François Mitterrand dans la course à l’investiture de 1981. Après le départ d’Hector de Galard en 1985, il devient directeur adjoint sans changer fondamentalement de fonctions. Directeur délégué en 1996, il se met progressivement en retrait de la rédaction ; il a aujourd’hui[Quand ?] le titre de conseiller de la direction.

Radio et télévision[modifier | modifier le code]

Pierre Bénichou fait ses débuts à la radio aux côtés de ses amis Jean YanneJacques Martin et Carlos dans l’émission Les Grosses Têtes de Philippe Bouvard sur RTL.

De 2000 à 2014, il est chroniqueur dans l’émission de radio On va s’gêner de Laurent Ruquier sur Europe 1. Il apparaît également à la télévision aux côtés de Laurent Ruquier dans On a tout essayé sur France 2 (20032007), dans On n’a pas tout dit sur France 2 (20072008) et dans On va s’gêner (2010) sur France 4.

De 2001 à 2003, il est aux côtés de Michel Drucker dans l’émission télévisée Vivement dimanche prochain sur France 2.

Europe 1 a été mise en garde deux fois par le CSA, le  et le 1er février 2010, pour des propos tenus par Pierre Bénichou dans l’émission On va s’gêner8,9. Pierre Bénichou avait qualifié le peuple polonais d’« antisémite »8,9. L’ambassadeur de Pologne, n’ayant pas apprécié le propos du chroniqueur, avait alors saisi le CSA.

De 2008 à 2011, il participe à l’émission Langue de bois s’abstenir présentée par Philippe Labro sur Direct 8.

De  à , il fait partie des chroniqueurs de L’Émission pour tous, diffusée sur France 2 et présentée par Laurent Ruquier.

Le , il réintègre l’émission Les Grosses Têtes, suivant ainsi la bande à Ruquier d’Europe 1 à RTL10. Il figure parmi les piliers de l’émission.

Cinéma et théâtre[modifier | modifier le code]

En 1959, à l’occasion d’une interview de Jean-Claude Pascal qui était en Bretagne pour un tournage, Pierre Bénichou se retrouve à jouer le rôle du fils de l’armateur dans Pêcheur d’Islande, film réalisé par Pierre Schoendoerffer.

En 2004, il joue au théâtre le personnage principal de la pièce Grosse chaleur, une comédie de Laurent Ruquier, mise en scène par Patrice Leconte.

En 2010, avec Manu Booz, Philippe Guillard (scénaristes de Camping) et Alain Chabat, Pierre Bénichou participe à l’écriture du scénario de Turf, une comédie dans l’univers des courses hippiques réalisée et coécrite par Fabien Onteniente11.

En 2013, Pierre Bénichou participe au tournage du film de Tonie MarshallTu veux ou tu veux pas, jouant l’amant du personnage interprété par Sylvie Vartan. La scène sera entièrement coupée au montage12.

Cours à Sciences Po[modifier | modifier le code]

À la rentrée 2011, Pierre Bénichou devient professeur associé pour 12 séances à Sciences Po, intervenant sur le journalisme. Cependant, il fait le choix de présenter des auteurs classiques aux élèves, ce qui déplaît au responsable qui l’encadre, ce dernier arguant : « Vous les avez choqués ! Ils ont l’impression que vous méprisez leur culture13. » Pierre Bénichou raconte qu’il s’était offusqué du manque de culture des 16 élèves de son cours, qui, selon lui, ne connaissaient pas Federico García Lorca, déclenchant immédiatement une vague d’indignation chez les étudiants, et conduisant ultérieurement à la réaction du responsable de Sciences Po14. D’après ce que rapporte Pierre Bénichou, au terme de l’entretien, il décide de partir14, du fait de la distance qui sépare les attentes d’enseignement du responsable du département journalisme du contenu pédagogique qu’il propose.

La chronique que Pierre Bénichou publie dans Le Nouvel Observateur à propos de son expérience suscite un droit de réponse de la part du directeur et de la directrice exécutive de l’école de journalisme de Sciences Po dans le même hebdomadaire15. Selon eux, ce qui a justifié l’arrêt des cours est l’« échec pédagogique » de Pierre Bénichou, non sur le fond, Sciences Po estimant que le journaliste avait eu raison de traiter des auteurs classiques, mais sur la forme. Ils évoquent en effet une « narration très personnelle » et des « propos imagés » qui ont choqué les étudiants. Finalement, la direction de l’école de journalisme constate « l’incompréhension survenue entre les élèves et M. Bénichou », qui justifie l’arrêt du cours après trois séances.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Pierre Bénichou se marie le  avec Alix Dufaure, descendante de Jules Dufaure, journaliste à Marie Claire, décédée le  à Paris16. Par son épouse, divorcée en premières noces de Laurent Lindon, il est devenu le beau-père de Vincent Lindon17.

Pierre Bénichou a un fils : Antoine18.

Il a été un des habitués du club parisien Castel19,20 jusqu’à sa restructuration débutée en .

Honneurs[modifier | modifier le code]

Le , Pierre Bénichou, directeur adjoint du Nouvel Observateur, reçoit le prix de la Fondation Mumm, récompensant les journalistes de la presse écrite22,23.

Pierre Bénichou fait son entrée dans le Quid, à la rubrique des personnalités, le  (Quid 2006)24,25.

Publications[modifier | modifier le code]

Pierre Bénichou a écrit la préface du livre Le Pavé de Coluche, publié le  au Cherche midi26. Ce livre rassemble les meilleures répliques, pensées, anecdotes et histoires drôles de Coluche.

Le , il publie, aux éditions Grasset, un recueil de ses notices nécrologiques publiées dans Le Nouvel Observateur, et intitulé Les absents, levez le doigt !27. L’ouvrage a remporté le prix spécial du jury décerné par le Prix Jules Renard 201928.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  Émission On va s’gêner.
  2.  Il était surnommé ainsi par l’humoriste Coluche« Émission On n’est pas couché» [archive]
  3.  Décret du 29 mars 2002 portant promotion et nomination. [archive]
  4.  « [Benichou] est un nom berbère dans lequel ben est une arabisation de aït, « le fils ». Il renvoie à la tribu des Aït Ishou, vers Meknès » – cf. J. Osti, Le dictionnaire des noms [archive]
  5.  Marcela Iacub, « Pierre Bénichou, après la fête », Libération.fr,‎  (lire en ligne [archive], consulté le 18 mai 2017)
  6.  Europe1 – On va s’gêner, Pierre Bénichou évoque son oncle [archive]
  7.  Marcela Iacub, « Pierre Bénichou, après la fête », Libération,‎  (lire en ligne [archive])
  8. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Émission On va se gêner du 29 juin 2005 : lettre à Europe 1 » [archive] sur le site du CSA
  9. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Émission On va s’gêner : Europe 1 mise en garde » [archive] sur le site du CSA
  10.  Anne Demoulin, « On a testé: «Les grosses têtes» avec Laurent Ruquier », 20minutes,‎  (lire en ligne [archive])
  11.  « Fabien Onteniente multifacettes » [archive], sur leparisien.fr
  12.  « L’intégrale des Grosses Têtes du 25 août 2014 » [archive], sur RTL.fr (consulté le14 septembre 2014) : « 34:15 »
  13.  « A Sciences Po, Rimbaud est un facho » [archive]
  14. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Pierre Bénichou se moque des élèves de Sciences Po, des « abrutis » » [archive], sur ndf.fr, 15 janvier 2012
  15.  Le Nouvel Observateur, 19 janvier 2012.
  16.  « Registre des décès – PARIS » [archive], sur avis-de-deces.net (consulté le11 mai 2012)
  17.  « Sans tenue de gala » [archive], sur liberation.fr
  18.  Who’s Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte 1992
  19.  « J’ai 4 heures pour visiter… Paris by night » [archive], sur lexpansion.com
  20.  « Pierre Bénichou chez Castel » [archive], sur purepeople.fr
  21.  « Décret du 27 mars 2016 portant promotion dans l’ordre de la Légion d’honneur » [archive], sur le site de Légifrance (consulté le 27 mars 2016).
  22.  « COMMUNICATION PRIX MUMM: André Frossard parmi les lauréats. », Le Monde,‎  (lire en ligne [archive])
  23.  « Photo prise lors de la remise du PRIX DE LA FONDATION MUMM 1994 » [archive], sur Gettyimages.com
  24.  Dominique Frémy et Michèle Frémy, Quid 2006, Robert Laffont, , 2175 p.(ISBN 978-2221104484)
  25.  « On va s’gêner du 12/10/2005 » [archive], sur Podcast-onvasgener.fr
  26.  Coluche (préf. Pierre Bénichou), Le Pavé, Cherche midi, , 826 p.(ISBN 978-2-7491-1810-9lire en ligne [archive])
  27.  http://www.grasset.fr/les-absents-levez-le-doigt-9782246812661 [archive]
  28.  Jules Duchastel, « Le prix sociologie-UQAM décerné à Caroline Mac Kay », Cahiers de recherche sociologiqueno 27,‎ p. 196 (ISSN 0831-1048 et 1923-5771,DOI 10.7202/1002363arlire en ligne [archive], consulté le 8 mai 2019)

Liens externes[modifier | modifier le code]