RETROMOBILE ET LES MILLE ET UNE VOITURES DE MAHARADJAS

Isotta Fraschini, Delage, Delahaye, Rolls-Royce, Swan car,

les mille et une voitures débarquent à Rétromobile

 En Inde, les années 20 et 30 ont permis l’éclosion d’extravagances automobiles : formes, couleurs accessoires. Pour se démarquer, les princes indiens, ont eu toutes les audaces et ont tout tenté pour être les plus originaux.

 Réunis pour la première fois en Europe, quinze joyaux roulants apportent leur part d’histoire, de rêve et d’évasion au Salon Rétromobile.

Parmi ces témoins hors normes : l’incroyable Swan Car du Maharadja de Nabha, les Rolls-Royce en aluminium poli, la voiture pour la chasse aux tigres ou les voitures d’apparat.

Brooke Swan de 1910 et Cygnet de 1930

 

 

 

 

 

  

«Les femmes hurlent. Les carrioles quittent la chaussée. À sa vue, les buffles, les bœufs, les chèvres, les ânes, les éléphants, les chameaux et les autochtones déguerpissent à toutes jambes». Telle fut la description, en avril 1910, d’un journal de Calcutta à propos de la Brooke Swan. Fruit de l’imagination débordante d’un riche et excentrique résident de Calcutta, Robert Nicholl “Scotty” Matthewson, la « voiture-cygne » est une véritable folie. Elle est finalement interdite de circulation dans la ville ! Matthewson, qui a dépensé la coquette somme de 10 à 15 000 livres sterling (l’équivalent à l’époque de six Rolls-Royce Silver Ghost), prend la décision de revendre son bijou qui est alors acquise par le Maharadja de Nabha. Peu après, celui-ci en développe une version électrique monoplace baptisée la « Cygnet » (bébé cygne), pour circuler dans les allées de son domaine.

 

Elles font désormais partie de la prestigieuse Collection Louwman à La Haye.

 

 

 

 

 Delage D8 de 1930

 

« On conduit naturellement une Alfa Romeo ; on se fait conduire en Rolls, mais on offre une Delage à sa maîtresse préférée.» a déclaré l’acteur Peter Ustinov, grand amateur de la marque. 

Cette automobile a été achetée en 1930 par le Maharadja Yashwantrao Holkar d’Indore qui la fait repeindre à ses couleurs ocre et noir.

 

À la mort du prince, son fils, Richard Holkar, l’entrepose dans une fabrique de glaces. Au fil des ans, le sel et les produits corrosifs ont raison de cette magnifique voiture. Richard tente, en vain, de la faire restaurer.

Le Docteur Ravi Prakash, grand collectionneur indien, acquiert la voiture. Avec l’aide de son chef mécanicien Paul D’Souza, en s’appuyant sur des manuels et des catalogues, il passe cinq années à rechercher, acheter et fabriquer les pièces manquantes, la voiture renaît en 2006 et incarne de nouveau l’apothéose de l’élégance à la française.

Mercedes-Benz SS de 1930

 

Produite entre 1928 et 1933, la Mercedes-Benz type SS est la « Supercar » de son époque. Achetée directement au salon de Paris en 1930 par le Maharadja de Jammu et du Cachemire, Sir Hari Singh. Convertie par l’usine en conduite à droite, elle est exposée en 1931 au Salon de Berlin avant d’être transportée en Inde.

Elle reste dans la famille jusqu’en 1972, acquise par un vendeur, elle quitte l’Inde.

Elle est achetée par le Musée Mercedes-Benz lors d’une vente en Australie.

 

Delahaye 135 Figoni & Falaschi de 1938

 

Commandée par Paul Jourde, homme d’affaires et ami personnel de Joseph Figoni carrossier à Boulogne Billancourt, elle est l’une des 3 survivantes de ce type. Celui-ci l’exporte en 1939 à Bombay et la revend rapidement à un prince indien vraisemblablement le Maharadja de Dawanager, puis devint plus tard la propriété du Maharadja de Jaipur.

 

Après avoir changé de main, à plusieurs reprises, elle est retrouvée en 1982 sur cales, dans un abri de jardin dans l’Etat d’Indore.

Un négociant anglais la rapatrie en Grande Bretagne et entreprend sa restauration.

En 1989, elle gagne le 1er prix du Concours d’Elégance de Bagatelle à Paris.

 

Après sa présentation au concours de Pebble Beach en 1992, cette Delahaye rejoint l’exceptionnelle collection de Peter Mullin qui la déplace dans les grands concours d’élégance tels que Los Angeles, Schwetzingen, …

 

Ce tourer « à flancs de tonneau », carrossée par Barker & Co, est l’une des premières voitures en aluminium poli commandée par des princes indiens. Le Nawab Wali-ud-Dowla, membre de la famille noble des Paigarh, peut-être descendants du deuxième Calife de l’Islam, fut Nizam (Premier Ministre) d’Hyderabad. Il est le premier commanditaire de cette voiture. La passion de cet homme  pour les Rolls ne s’arrête pas là.

En 1925, il commande une Rolls-Royce Phantom I, (en accord avec le prestige de son rang). Livrée en 1926, la Phantom couleur argent est luxueusement équipée : habillage des portières en teck verni, deux tables pliantes en placage de bois dans le compartiment arrière, et un cabinet spécial en teck entre les strapontins avec appareil photo, jumelles, et bouteilles pour l’eau. Mais l’extérieur est plus spectaculaire encore. La voiture est entièrement réalisée en aluminium poli ! Cette automobile est alors considérée comme la plus belle voiture de l’État.

 

En 1964, l’amateur anglais William Meredith-Owen cherche à acquérir une Rolls-Royce ancienne d’exception. Il publie une annonce dans The Times of India et reçoit une réponse de la famille du Nawab. Meredith-Owen doit d’abord gagner la confiance et l’amitié de la famille Wali-ud-Dowla. Suit une correspondance de plus de 200 pages avant que la Rolls-Royce ne revienne en Angleterre en 1966 afin d’être restaurée. Depuis 2000, elle constitue l’un des joyaux du musée national néerlandais Louwman.

Rolls-Royce Phantom I de 1926

 

Une Rolls-Royce Phantom I de 1926, appartenant, celle-ci au Maharadja de Cooch Behar, Jagaddipendra Narayan Bhup Bahadur est également exposée. Cette voiture était destinée à l’usage de la mère du Maharadja, la Maharani Indira Raje. Dans les années 70, elle passe entre les mains de collectionneurs suédois, allemand, puis reviendra en Inde, en 2010,  achetée par le Docteur Ravi Prakash.

Rolls-Royce Phantom I-17EX de 1928

  La Rolls-Royce Phantom I-17EX n’est pas le fruit d’une lubie flamboyante née dans l’esprit d’un client excentrique, mais bien le résultat d’un projet commandé par le plus conservateur des conservateurs, Sir Henry Royce, qui souhaite développer une version sport de la Rolls-Royce pour concurrencer les Bentley. Trois modèles expérimentaux seront commandés, la 17EX est la dernière version, définitive, des « Phantom sport ». La voiture est vendue au Maharadja du Cachemire, Hari Singh. Elle est acquise par P.K Mitter à Calcutta. Dans les années 60, elle est redécouverte chez un expert Rolls-Royce, Protab Roy avant de quitter l’Inde. Elle est ensuite acquise par un collectionneur italien qui la restaure. Achetée par Victor Muller, propriétaire de Spyker cars et Président de Saab, la voiture est vendue aux enchères pour tenter de sauver la marquie suédoise. Depuis 2009, elle apppartient à Alexander Schaufler. La voiture a participé à de nombreux rallyes et tours, parcouru quelque 24 000 kms ; c’est la vedette de l’édition 2012 de Pebble Beach.

 

 

Rolls-Royce Phantom II (Neurmaeker) de 1930

 

Livrée neuve au Maharadja de Rewa, en février 1930, avec une carrosserie ouverte réalisée par Hooper. Insatisfait, son propriétaire demande au carrossier Park Ward de la transformer en limousine. Fin des années 30, la voiture ne répond toujours pas aux exigences de ce formidable chasseur. Il fait enlever le toit pour la transformer en cabriolet à quatre portes spécialement équipé pour la chasse. Les sièges avant sont «customisés» afin de dégager un espace pour installer des rangements pour fusils de chasse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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