Michel Winock nous offre sur quelque vingt années du 20^e siècle une entrée riche d’aperçus neufs et inattendus. À la perspective de l’historien, soucieux de remonter aux sources, aux archives, s’ajoutent celle de l’ethnographe plongé dans l’époque qu’il tente de comprendre et celle du biographe des personnes mêmes qu’il côtoie, de près ou de loin, au quotidien.

Histoire, ethnographie et biographie se rejoignent donc ici pour éclairer de l’intérieur la société française et ses mutations. C’est ainsi qu’on verra le regard de l’auteur changer petit à petit sur de Gaulle ; ou qu’on suivra simultanément, et de très près, la montée en puissance inattendue de Mitterrand, l’évolution du Seuil et de la revue Esprit, la naissance tumultueuse de l’université de Vincennes, le lent déclin du parti communiste…

Le livre

Roland Barthes fait désormais partie du panthéon intellectuel. Mais en le transformant en mythe, sa mort puis son œuvre posthume ont figé l’élan de ses recherches dont bénéficiaient ses contemporains, et recouvert leur dynamique imprévisible.

C’est ce Barthes anthume, innovant et fécond, que Jean-Marie Schaeffer  a voulu retrouver “en lui-même” : le déclencheur de vocations, l’ouvreur de champs iconoclaste, le théoricien des arts et de la science des mini-jupes…« Le “vous en moi” à qui je m’adresse ici, dans cette lettre, n’est pas l’auteur classique que vous êtes devenu, mais la trace vive de l’écrivain dont les ouvrages ont rythmé ma vie — comme celles d’innombrables autres personnes de ma génération. »

Entre l’essai et le dialogue imaginaire, cette Lettre à Roland Barthes propose une autre forme d’intelligibilité où l’intime et le savant ne s’excluent pas, mais au contraire s’appellent, se fécondent l’un l’autre.

« Un Dagobert Optique ? répéta Jalila étonnée. Tu veux dire comme le bon roi, un appareil photo qui a mis son optique à l’envers ? »Avec ce premier roman culotté, Isabelle Bergoënd rend accessible – à tous – la physique de la Lumière et l’énigme des couleurs.
Elle nous embarque dans l’aventure de la « photographie interférentielle », dont on  suit tour à tour l’invention et les péripéties d’un exemplaire unique, du 19e siècle à nos jours, passant par le Vietnam et l’Algérie.Par extraordinaire, ce procédé, qui a valu à Lippmann le Nobel en 1908, reste encore à ce jour le seul capable de reproduire la réalité des couleurs.Une lecture éclairante pour 2015, proclamée par les Nations Unies Année internationale de la lumière et des techniques utilisant la lumière.

Le livre

Un père et sa fille parlent. Ils ne se parlent pas, ils ne se parlent plus depuis vingt ans. Ils parlent chacun pour soi, se renvoyant la balle sans le savoir.

Auraient-ils d’ailleurs quelque chose à se dire ? Max est mourant, hanté par ses échecs, où se mêlent son histoire de Juif apatride, ses rendez-vous manqués avec l’Histoire et sa passion du jeu. Nina se trouve au milieu de sa vie, entièrement occupée, pense-t-elle, par sa carrière, par tout ce qui peut remplir aussi l’existence d’une jeune mère divorcée.

Une part d’eux-mêmes leur est pourtant commune, une part dont le nœud obscur tient dans leur rêve toujours recommencé, inextinguible, « d’autre chose ».

Verbatim

« Nicolle Rosen a le don à la fois machiavélique et émouvant de mettre à nu les blessures cachées, les rancœurs, les faux-semblants » 
Psychologies