La Galerie Maubert

La Galerie Maubert

Chandigarh, La Haute cour, Le Corbusier architecte, Inde, 1955

 

Nous avons le plaisir de vous inviter samedi 4 novembre de 15h à 21h au vernissage de l’exposition :

Lucien Hervé, bâtisseur d’ombres

En parallèle de la rétrospective Lucien Hervé au Jeu de Paume-Château de Tours du 18 novembre 2017 au 27 mai 2018, la Galerie Maubert propose une exposition personnelle : Lucien Hervé, bâtisseur d’ombres. La notion de bâtisseur est centrale dans l’œuvre de Lucien Hervé, lui qui a photographié la plupart des grands chantiers modernistes (Chandigarh, Brasilia…). C’est l’ombre et ses formes géométriques qui construisent la photographie de Lucien Hervé et deviennent ses outils privilégiés. Par un procédé de mise en abime, il bâtit, par l’ombre, une nouvelle architecture dans l’architecture, une nouvelle forme dans la forme.

Exposition du 4 novembre au 23 décembre 2017.

Commissariat : Judith Souriau & Florent Maubert

Plus d’information sur ce lien

Nous serons également très heureux de vous retrouver, la semaine prochaine, à PARIS-PHOTO, stand B43. Plus d’informations ci-dessous.

PARIS PHOTO

PAYRAM / Solo-show

Du 9 au 12 novembre 2017 / Plus d’informations sur ce lien

Signatures sur le stand B43 :

jeudi 9 novembre 2017 à 15h00 / Il y a beaucoup de lumière ici

samedi 11 novembre 2017 à 15h30 / Syrie 55

HORS LES MURS

Sara Favriau

9ème saison d’art de Chaumont-sur-Loire

 

Jusqu’au 5 novembre 2017

Sara Favriau

Architectures intérieures, exposition collective, commissaires Norbert Godon et Sophie Pouille.

L’attrape-couleurs, en résonance avec la biennale de Lyon

 

du 5 novembre au 17 décembre 2017

 

Agnès Geoffray

Exposition personnelle, Before the eye lid’s laidCentre Photographique d’Ile de France, jusqu’au 23 décembre 2017

Sans tambour ni trompette, cent ans de guerres, Le Parvis, jusqu’au 13 janvier 2018

Le divan des murmures, FRAC Auvergne, jusqu’au 29 décembre

Les fables ineffablesFrance Culture – Création on Air – Carte blanche à Agnès Geoffray, Jeudi 2 novembre, à 23h sur France Culture

Eric Guglielmi

Exposition personnelle à la Maison de la Photographie Robert Doisneau.

 

du 26 janvier au 15 avril 2018

Lucien Hervé

Exposition personnelle au Jeu de Paume, Château de Tours.

 

du 18 novembre 2017 au 27 mai 2018

Atsunobu Kohira

Intériorités, exposition collective
Labanque de Béthune, commissariat Léa Bismuth

 

du 9 septembre 2017 au 18 février 2018

ORAKL
by Manuela Morgaine

« Qui cache son fou meurt sans voix »

Lancement de la campagne de financement sur ce lien : MAD

 

 

Galerie Maubert
20 rue Saint-Gilles
75003 Paris

T/ +33(0)1 44 78 01 79
galeriemaubert@galeriemaubert.com
www.galeriemaubert.com

Agnès Geoffray, Box 6, lightbox, laser print, 4×63 cm, 2007

La Galerie Maubert espère vous retrouver, samedi 9 septembre de 15h à 21h, pour le vernissage de l’exposition : Les Paradoxes de Zénon.

Artistes : Joachim Bandau, Adrien Couvrat, Agnès Geoffray

“Je suis mû par la vue ; je suis enrichi d’une image par le mouvement. » Sous ces mots, dans Eupalinos ou l’architecte (1921) de Paul Valéry, Socrate s’entretient avec son disciple Phèdre autour de la richesse du mouvement et du rôle du regard(eur). L’œil, témoin des traces du temps, devient le lieu même de la naissance de l’œuvre. Il embrasse le repli et le déploiement à la fois, le confinement et la liberté, nous livrant les interprétations insoupçonnées de l’œuvre d’art.

Plus d’informations sur ce lien.

 

Prochaine exposition

Lucien Hervé, le bâtisseur d’ombre

Exposition personnelle Lucien Hervé

du 4 novembre au 23 décembre

 

 

HORS LES MURS

PARIS PHOTO

PAYRAM

Solo-show

 

Du 9 au 12 novembre 2017

Plus d’informations sur ce lien

 

Adrien Couvrat

Exposition personnelle
Villa « Le Lac » Le Corbusier, Corseaux, Suisse

 

Jusqu’au 1er octobre 2017

Sara Favriau

9ème saison d’art de Chaumont-sur-Loire

 

Jusqu’au 5 novembre 2017

Atsunobu Kohira

Intériorités, exposition collective
Labanque de Béthune, commissariat Léa Bismuth

 

du 9 septembre 2017 au 18 février 2018

La Galerie Maubert espère que vous passez un bel été.
Nous serons heureux vous retrouver pour l’un des évènements ci-dessous.
PARÉIDOLIE 4, Salon International du dessin contemporain.
Artistes : Nathalie Elemento, Gabrielle Conilh de Beyssac & Jules Guissart
26 & 27 août 2017
Preview samedi 26 août / 9H – 11H
Château de Servières, 19 Boulevard Boisson, 13004 Marseille.
Plus d’informations sur ce lien
Les Paradoxes de Zénon
Artistes : Joachim Bandau, Adrien Couvrat, Agnès Geoffray
Vernissage samedi 9 septembre de 15h à 21h.
Exposition jusqu’au 28 octobre 2017.
Plus d’informations sur ce lien.
Lucien Hervé, le bâtisseur d’ombre
Exposition personnelle Lucien Hervé
du 4 novembre au 23 décembre
HORS LES MURS
Adrien Couvrat
Exposition personnelle
Villa « Le Lac » Le Corbusier, Corseaux, Suisse
Jusqu’au 1er octobre 2017
Sara Favriau
Jusqu’au 5 novembre 2017
Laurent goldring
Ouvrir le temps, avec Eva Klimackova
Festival International Brigittines, Bruxelles
Les 30 et 31 août 2017
Arnaud Lesage
D’un coté l’autre, exposition personnelle,
La Chambre, Strasbourg
Jusqu’au 3 septembre 2017
Atsunobu Kohira
Intériorités, exposition collective
Labanque de Béthune, commissariat Léa Bismuth
du 9 septembre 2017 au 18 février 2018
Galerie Maubert
20 rue Saint-Gilles
75003 Paris

La Galerie Maubert vous souhaite un excellent été et espère vous retrouver pour l’un des évènements ci-dessous.

La galerie sera fermée du 1er au 28 août.

PARÉIDOLIE 4, Salon International du dessin contemporain.

Artistes : Nathalie Elemento, Gabrielle Conilh de Beyssac & Jules Guissart

26 & 27 août 2017

Preview samedi 26 août / 9H – 11H

Château de Servières, 19 Boulevard Boisson, 13004 Marseille.

Plus d’informations sur ce lien

Les Paradoxes de Zénon

Artistes : Joachim Bandau, Adrien Couvrat, Agnès Geoffray

Vernissage samedi 9 septembre de 15h à 21h.

Exposition jusqu’au 28 octobre 2017.

Plus d’informations sur ce lien.

Lucien Hervé, le bâtisseur d’ombre

Exposition personnelle Lucien Hervé

du 4 novembre au 23 décembre

En parallèle de l’exposition au Jeu de Paume / Château de Tours (du 18 novembre 2017 – au 27 mai 2018)

HORS LES MURS

Arnaud Lesage

D’un coté l’autre, exposition personnelle,
La Chambre, Strasbourg

 

Jusqu’au 3 septembre 2017

Joachim Bandau

Ungestalt
Exposition collective
Kunsthalle Basel, Suisse
Jusqu’au 13 août 2017

Adrien Couvrat

Exposition personnelle
Villa « Le Lac » Le Corbusier, Corseaux, Suisse

 

Jusqu’au 1er octobre 2017

Sara Favriau

9ème saison d’art de Chaumont-sur-Loire

 

Jusqu’au 5 novembre 2017

Atsunobu Kohira

Intériorités, exposition collective
Labanque de Béthune, commissariat Léa Bismuth

 

du 9 septembre 2017 au 18 février 2018

 

Galerie Maubert
20 rue Saint-Gilles
75003 Paris

T/ +33(0)1 44 78 01 79
galeriemaubert@galeriemaubert.com
www.galeriemaubert.com

Nous avons le plaisir de vous présenter, du 9 septembre au 28 octobre 2017, l’exposition collective : Les Paradoxes de Zénon
Artistes : Joachim Bandau, Adrien Couvrat, Agnès Geoffray
Vous trouverez plus d’informations ci-dessous. N’hésitez pas à nous contacter pour toute demande de visuels ou d’informations sur l’artiste. Vous trouverez le dossier de presse de l’exposition sur ce lien.
Agnès Geoffray, Box 6, lightbox, laser print, 4×63 cm, 2007
Les Paradoxes de Zénon
« O mon ami, tu ne trouves donc pas admirable que la vue et le mouvement soient si étroitement unis que je change en mouvement un objet visible, comme une ligne ; et un mouvement en objet ? (…) La vue me donne un mouvement, et le mouvement me fait sentir sa génération et les liens du tracement. Je suis mû par la vue ; je suis enrichi d’une image par le mouvement. » Sous ces mots, dans Eupalinos ou l’architecte (1921) de Paul Valéry, Socrate s’entretient avec son disciple Phèdre autour de la richesse du mouvement et du rôle du regard(eur). L’œil, témoin des traces du temps, devient le lieu même de la naissance de l’œuvre. Il embrasse le repli et le déploiement à la fois, le confinement et la liberté, nous livrant les interprétations insoupçonnées de l’œuvre d’art.
Chez Joachim Bandau, depuis ses premières sculptures sur roulettes et ses bunkers déployés au sol, tout est affaire de mouvement. Généralement l’usage est en potentiel et certaines sculptures ne dévoilent la complexité de leurs architectures que si le spectateur accède à différentes configurations de l’œuvre. Avec les «Aquarelles Noires», l’artiste allemand parvient à livrer à l’œil du regardeur les clés de compréhensions de l’œuvre. En s’approchant, on découvre que la matière liée au grain du papier crée, par aplat, à la fois le modelé et le trait. En reculant, les coups de pinceau créent des architectures que l’on perçoit à la fois convexes et concaves, nous invitant tour à tour à y pénétrer ou bien à les fuir. Même si l’image est fixe, le mouvement nait comme des plaques de verre qui chutent librement ou se décalent subtilement devant notre œil. Elles s’ouvrent et se replient, nous enveloppent ou nous délivrent, selon la danse que l’on a envie de suivre avec elles. Elles respirent, de l’intérieur, dans un mouvement vital radiographié. Dans ces dessins de sculpteurs – qui nécessitent parfois plusieurs années de travail de part le séchage et la mise sous presse du papier – c’est bien le temps qui est enregistré. C’est donc, par la vitesse et la décomposition du mouvement, que Joachim Bandau, tel un chronophotographe, enrichit la perception visuelle de son travail. Zénon d’Elée (Vème s. av. J.-C.) nous a enseigné que le mouvement est fait d’immobilités. Et si beaucoup de ses Paradoxes sont aujourd’hui réfutables mathématiquement, ils ouvrent une dimension philosophique : comment penser sans contradiction l’être à la fois comme mu et mouvant, comme mobile et moteur, comme devenir autant qu’être.
Chez Adrien Couvrat, la compréhension de l’œuvre est progressive. Chaque position de l’espace va donner une image différente de ses grandes toiles, pourtant simples aplats d’acrylique sur lin. Un seul pas suffit à enclencher une ronde interminable du regardeur, hypnotisé par les changements de formes et de couleurs de ces peaux sensibles. Les couleurs sont lumineuses, empruntées à Joachim Patinier, peintre flamand de la Haute Renaissance. On a l’impression de faire face à des écrans vidéos, des surfaces de lumière recevant une surabondance d’informations (formes et couleurs), parfois en interférence, que l’œil tente de décrypter par le mouvement. Des peintures qui sont d’ailleurs la continuité d’un travail vidéo que poursuit le peintre depuis ses débuts. Adrien Couvrat rebondit parfois sur la non linéarité de certains espaces en accolant des miroirs à ses peintures, livrant tour à tour deux visions différentes du même objet. Le mouvement non plus du corps, mais de la rétine, sur l’une et l’autre des images permet de limiter les déplacements physiques dans un jeu avec l’architecture, entre absorption et réflexion de lumière. On ne parle plus de mouvement mais d’intention de mouvement.
« Qui jamais a touché, compris, mesuré le mouvement ? Nous en sentons les effets sans les voir. Nous pouvons même les nier comme nous nions Dieu. Où est-il ? Où n’est-il pas ? D’où part-il ? Où en est le principe ? Où en est la fin ? Il nous enveloppe, nous presse et nous échappe. Il est évident comme un fait, obscur comme une abstraction, tout à la fois effet et cause. […] Problème insoluble, semblable au vide, semblable à la création, à l’infini, le mouvement confond la pensée humaine, et tout ce qu’il est permis à l’homme de concevoir, c’est qu’il ne le concevra jamais. Entre chacun des points successivement occupés par cette bille dans l’espace […], il se rencontre un abîme pour la raison humaine […] ». Honoré de Balzac, La Peau de chagrin [1831], La Comédie humaine. Chez Bandau comme chez Couvrat, les aller-venus du regardeur, sont comme un ballet abstrait dont les traces pourraient être projetées sur la surface de leur toile. Le corps du regardeur rejoindrait ainsi celui de l’artiste. L’image résultante en serait l’intégrale selon tous les mouvements possibles du spectateur. Le mystère qu’elles véhiculent témoignent de ce que le principe d’Heisenberg nous enseigne dans les théories quantiques : on ne peut connaître avec précision à la fois la position et la vitesse d’un objet. Un monde flottant et changeant qui lie directement le regardeur et l’œuvre d’art.
Agnès Geoffray s’intéresse aux mécanismes de la compréhension (le Noûs grec) à travers des témoignages historiques ou sociétaux. Images et textes sont soumis au regard, dans un riche corpus d’œuvres – photographies et installations – qui s’efforcent à concilier le rétinien et le conceptuel. Avec Mirrors, Agnès Geoffray nous livre des textes, réels ou fictionnels, autour de la notion de perception. Ces textes sont eux-mêmes gravés sur des verres de telle manière qu’ils disparaissent ou apparaissent avec notre mouvement. L’un d’eux évoque l’optogramme (image condamnatoire), une croyance scientifique apparue au dix-neuvième siècle qui démontrent que les objets extérieurs, qui impressionnent la rétine de l’œil, peuvent s’y conserver indéfiniment. Ainsi la rétine de personnes assassinées permettrait de visualiser la dernière image enregistrée au fond de l’œil au moment de la mort, et d’identifier le criminel. Une croyance qui perdure puisque, aujourd‘hui encore, certains assassins détruisent les yeux de leurs victimes. L’œil tel un appareil photographique conserverait des images physiques. Il est donc clairement identifié par l’artiste comme le lieu physique de l’apparition de l’image, et par extension de l’œuvre d’art. L’œuvre d’Agnès Geoffray trouve un écho physique dans l’œil du regardeur. Crigler-Naijar, titre éponyme d’une maladie rare qui donne une couleur jaune à la peau et au blanc des yeux, évoque un traitement quotidien photothérapeutique par l’exposition à une lumière bleue. Sur une boite lumineuse, Agnès Goeffray y grave un douloureux témoignage, comme la radiographie de l’âme d’un patient. « Aucun amant ne pourra supporter l’ombre bleue de mes nuits ». Le corps et le regard passent donc d’organes malades à source de guérison de l’âme par la catharsis de la lumière. En irradiant le regardeur à nouveau (comme pourrait le faire la lumière sur le papier photographique), l’objet proposé par Agnès Geoffray s’élève du statut de témoignage à celui d’œuvre d’art et de nourriture pour l’âme.
Joachim Bandau, Black watercolor, 2015
VERNISSAGES HORS LES MURS
Erik Nussbicker
Vents des forêts
Installation d’ensembles d’œuvres inédites
Inauguration samedi 15 juillet 2017, à partir de 12h
Shahar Markus
SESSION / Galerie Paris Beijing
Exposition collective entre galeries
jusqu’au 29 juillet 2017.
Arnaud Lesage
D’un coté l’autre, exposition personnelle,
La Chambre, Strasbourg
Jusqu’au 3 septembre 2017
Joachim Bandau
Ungestalt
Exposition collective
Kunsthalle Basel, Suisse
Jusqu’au 13 août 2017
Adrien Couvrat
Exposition personnelle
Villa « Le Lac » Le Corbusier, Corseaux, Suisse
Jusqu’au 1er octobre 2017
Sara Favriau
Jusqu’au 5 novembre 2017
EN CE MOMENT À LA GALERIE
Jusqu’au 29 juillet
Exposition personnelle d’Isabelle Ferreira: Revenir là où tout est résolu.
Cette exposition a reçu le soutien du Centre National des Arts Plastiques (aide à la première exposition). Commissaire Marie Cantos.
Dossier de presse sur ce lien
Galerie Maubert
20 rue Saint-Gilles
75003 Paris
Joachim Bandau, Ungesalt, Kunsthalle Basel
La Galerie Maubert est heureuse de partager avec vous son actualité hors les murs, notamment Ungesalt, la grande exposition d’Elena Filipovic, à la Kunsthalle de Bâle, avec Joachim Bandau, que beaucoup auront pu voir pendant Art Basel.
Nous espérons avoir le plaisir de vous retrouver lors d’un des événements ci-dessous :
VERNISSAGES HORS LES MURS
Arnaud Lesage
D’un coté l’autre, exposition personnelle,
La Chambre, Strasbourg
Vernissage vendredi 30 juin 2017, à partir de 18h
Erik Nussbicker
Vents des forêts
Installation d’ensembles d’œuvres inédites
Inauguration samedi 15 juillet 2017, à partir de 12h
Shahar Markus
SESSION / Galerie Paris Beijing
Exposition collective entre galeries
Vernissage jeudi 29 juin 2017, à partir de 18h
HORS LES MURS EN COURS
Joachim Bandau
Ungestalt
Exposition collective
Kunsthalle Basel, Suisse
Jusqu’au 13 août 2017
Adrien Couvrat
Exposition personnelle
Villa « Le Lac » Le Corbusier, Corseaux, Suisse
Jusqu’au 1er octobre 2017
Sara Favriau
Jusqu’au 5 novembre 2017
EN CE MOMENT À LA GALERIE
Jusqu’au 29 juillet
Exposition personnelle d’Isabelle Ferreira: Revenir là où tout est résolu.
Cette exposition a reçu le soutien du Centre National des Arts Plastiques (aide à la première exposition). Commissaire Marie Cantos.
Galerie Maubert
20 rue Saint-Gilles
75003 Paris

Éléments de perspective (étude), 2017, © photo : Rebecca Fanuele

Nous avons le plaisir de vous présenter, du 20 mai au 29 juillet 2017, la première exposition personnelle de l’artiste Isabelle Ferreira, à la Galerie Maubert :

Revenir là où tout est résolu.

Avec le soutien du Centre National des Arts Plastiques (aide à la première exposition). Commissaire Marie Cantos.

Isabelle Ferreira vit et travaille à Paris. Son travail est actuellement exposé au Château d’Oiron, jusqu’au 4 juin 2017, dans le cadre de l’exposition Architexture(s) de paysage (commissaire M. Cantos et M. Robalo) et au CAPA d’Aubervilliers dans l’exposition Faire Chantier (commissaire J. Fontaine et I. Lévénez) jusqu’au 28 mai 2017, vernissage jeudi 4 mai.

N’hésitez pas à nous contacter pour toute demande de visuels ou d’informations sur l’artiste. Vous trouverez le dossier de presse de l’exposition sur ce lien.

 

 

L’exposition d’Isabelle Ferreira aurait pu s’intituler Revenir là où tout est paysage. On y aurait entendu bruire des territoires habités, forcément habités – ce « tout est paysage » de l’architecte belge Lucien Kroll (1927)[1]. Elle reviendra plutôt, avec poésie, « là où tout est résolu », parce que rien ne l’est jamais qu’un instant, jamais complètement, considérant que l’on vit de paysage – cet « impensé » de la « raison » occidentale[2].

Impensable que le paysage relève de l’« impensé » quand la notion naît, en Europe, au xve siècle, et en peinture ? Peut-être bien. Mais quelle que soit la langue, il dessine une portion de « pays » ; demeure circonscrit par la raison qui échoue à en concevoir la globalité et ne peut qu’en affirmer le cadre et les spécificités – le fameux point de vue.

Précisément : au cœur de cette première exposition personnelle de l’artiste à la Galerie Maubert, un nouveau déploiement des Éléments de perspective qu’elle développe depuis 2015. À travers eux, elle se réfère à un moment-clef de l’histoire de la peinture (ainsi que du paysage moderne) dont les ouvrages Nouvelle méthode pour assister l’invention dans le dessin de compositions originales de paysages[3] d’Alexander Cozens (1717-1786) et Eléments de perspective pratique à l’usage des artistes… de Pierre-Henri de Valenciennes (1750-1819)[4] sont emblématiques.

Au-delà du cadre, du point de fuite et du découpage par plans qui organisent déjà la rigoureuse géométrie des décors et / ou des scènes peintes[5], ces deux manuels proposent, à une époque où le genre du paysage acquiert son autonomie, des méthodes mécaniques et normatives de composition basées, notamment, sur la définition de formes isolées et standardisées qui, par leur combinaison précise, produiraient de l’idéal, du pittoresque, du caractéristique.

On se souvient alors que l’artiste travaille, depuis le milieu des années 2000, avec un vocabulaire de formes également standardisées. La brique plâtrière d’abord. Son orange soufré, son format « proche de celui d’une feuille de papier », son « volume paradoxalement plat » s’épaississant potentiellement et progressivement par empilement(s)[6]. Isabelle Ferreira l’utilise telle quelle ou en recouvre une face de couleur à l’acrylique ; elle en tapisse le sol, en redresse certaines, les architecture de tasseaux en bois brut, eux aussi manufacturés, eux aussi sujets aux déplacements et changements d’orientation, au gré des monstrations.

D’autres récurrences viennent ensuite augmenter le répertoire de l’artiste ; et parmi elles, des « unités picturales »[7] – cubes ou pavés, colorés, minimaux et modulaires – constituant en elles-mêmes des sculptures et / ou servant de socles à d’autres sculptures de bois – des morceaux de nature incroyables, noueux et torturés, taillés et polis par le temps ou les intempéries, sur lesquels Isabelle Ferreira intervient parfois (les parant de papiers agrafés colorés ou bien d’agrafes dorées et argentées à la bombe), parfois pas. La combinaison de ces différents éléments permettant de créer des peintures en trois dimensions où les déplacements des regardeurs et regardeuses dans l’espace témoignent de la recherche du point de fuite qui leur sera refusé – ou tout du moins différé – au profit de multiples points de vue.

Le titre Revenir là où tout est résolu suggère qu’il s’agit de rebattre incessamment les cartes. Isabelle Ferreira y présente donc une nouvelle (grille de) lecture de ses Éléments de perspective : un ensemble de structures en bois, s’apparentant à des bibliothèques suspendues ou, de manière plus générale, du mobilier de stockage dans lequel se trouveraient rangés, présentés, installés, etc., les constituants de son vocabulaire. 

Ces structures fonctionnent comme les « unités picturales » qui s’y insèrent (ainsi que la collection de bois de l’artiste ou les quelques tubes de cuivre croisés dans des installations antérieures) ; ce sont, à la fois : des displays au sein desquels s’opère le jouissif jeu de combinatoire entre socles colorés, bois trouvés et autres matériaux ; des modules susceptibles de voir leur nombre croître (ou diminuer) et leur agencement dans l’espace repensé ; et, enfin, de vastes peintures dans l’espace, des Furniture Paintings, aurait-on envie de tenter[8], des grilles comme celles de la peinture moderniste, creusant pourtant le plan du tableau de leurs cases et compartiments.

On pourrait lire ces structures – quoique modulaires – comme un repli, par opposition aux multiples déploiements possibles de ses Éléments de perspective ; c’est loin d’être le cas : un bois et / ou un socle peint peuvent s’en extraire et (re)gagner l’espace d’exposition. Les cases vides, d’une part, rappellent que certain-e-s modules et sculptures sont utilisé-e-s ; d’autre part, appellent l’enrichissement de ce vocabulaire déjà dense et complexe. Il y a, en outre, dans le meuble – si je puis qualifier ainsi ces structures – la mobilité qui anime l’artiste : celle des objets qu’elle déplace, briques, socles colorés, sculptures agrafées, etc. ; celle des personnages traversant des paysages dans ses premières vidéos[9] ; celle des regardeurs et regardeuses, on l’a dit, éprouvant ses tableaux ou ses installations, rejouant presque la chorégraphie de l’artiste à l’œuvre dans l’atelier ; celle du corps d’Isabelle Ferreira, en effet, enfin : s’attelant aux surfaces des plaques de contreplaqués des Wall Boxes (depuis 2012) puis des Substractions (depuis 2013), des plaques, là encore, manufacturées, industrielles, peintes à l’acrylique, frappées de manière répétée avec un marteau arrache-clou.

Si les Wall Boxes, hauts-reliefs coffrés de plusieurs plaques, ménagent d’étonnantes percées pareilles à des entrées de grottes et autres espaces à traverser (littéralement), les Substractions, bas-reliefs sculptés dans une seule plaque cette fois-ci, se jouent dans une violence mesurée et sourde : aux griffures, arrachements et béances se sont substitués des retraits de matière qui tiennent à la fois de la touche du peintre et de la « lacune » dans la couche picturale. Un pas de deux avec la matière. Pour l’artiste, quelque chose d’un savoir-faire à l’envers, fatiguant gentiment le bois. Un martyr (dans tous les sens du terme) tout en retenue.

On l’aura saisi, Isabelle Ferreira réinvestit le champ de la peinture de genre avec les gestes et les outils du sculpteur (de la sculptrice) qui sont aussi ceux de l’ouvrier (de l’ouvrière) qui façonne, qui agit dans et sur son environnement : on peint, on prélève, on déplace, on martèle, on arrache, on agrafe. Ses œuvres disent la main, disent les sens. Elles sont évocation et incarnation (au sens plein) bien plus qu’observation et (re)présentation. Quelque chose de cette coprésence qu’évoque François Jullien (1951) dans Vivre de paysage ou L’impensé de la Raison[10].

Dans l’exposition, d’ailleurs, une occurrence de la série des Pétales (2016-2017) : des morceaux de papiers peints à l’acrylique, déchirés, puis laissés libres dans leur cadre de telle sorte que les mouvements physiques inhérents à leur vie – transport, accrochage, décrochage, etc. – en construisent et déconstruisent la composition. Bien sûr, l’artiste aura, au préalable, choisi le format, les papiers déchirés, leur nombre, leurs couleurs, les répartitions de masses visuelles, etc. Bien sûr. Mais chaque exposition réorganise les aplats et pans colorés. Et, ce faisant, enjoint à Isabelle Ferreira de rejouer la partition qui s’y est temporairement écrite. Remuer le cadre et faire apparaître un autre paysage, s’arrêter là, un temps. Un équilibre précaire où hasard et nécessité se laissent mutuellement la place. Revenir, donc, là où tout est résolu.

Marie Cantos

 

[1] Lucien Kroll, Tout est paysage, nouvelle édition augmentée, Sens & Tonka, coll. « Sciences sociales », Paris, 2012. Il faudrait en réalité mentionner également la compagne de l’architecte, Simone Kroll, coloriste, jardinière, penseuse, que la couverture de l’ouvrage ne crédite pas mais dont on connaît le rôle majeur, y compris pour ce livre-ci.

[2] François Jullien, Vivre de paysage ou L’impensé de la Raison, Gallimard, coll. « Bibliothèque des Idées », Paris, 2014. Dans cet ouvrage, le philosophe, helléniste et sinologue, François Jullien (1951) propose une appréhension du paysage comme susceptible de « nous absorber dans le jeu incessant de ses corrélations, activer notre vitalité par ses mises en tension diverses ; comme aussi réveiller notre sentiment d’exister par ce qui s’y singularise. » (p. 9).

[3] Alexander Cozens, Nouvelle méthode pour assister l’invention dans le dessin de compositions originales de paysages (1785), Éditions Allia, Paris, 2005.

[4] Pierre-Henri de Valenciennes, Eléments de perspective pratique à l’usage des artistes, suivis de Réflexions et conseils à un élève sur la peinture et particulièrement sur le genre du paysage (1799), Hachette Livre BNF, coll. « Arts », Paris, 2013.

[5] J’inclurais ici, paradoxalement parce qu’on ne vit pas encore de paysage, la perspective dite atmosphérique dans cette approche raisonnée mais impensée : le dégradé coloré demeurant, en effet, de l’ordre de la gradation, du mesurable, du quantifiable, du reproductible.

[6] Isabelle Ferreira.

[7] Selon l’expression de Julie Crenn.

[8] À la suite des célèbres Furniture Sculptures de l’artiste suisse John Armleder (1948).

[9] Je pense notamment à Tableau de 8 minutes (2003).

[10] François Jullien, Vivre de paysage ou L’impensé de la Raison, op. cit.

 

 

EN CE MOMENT & À VENIR

Elizaveta Konovalova

La fin de l’Asphalte

du 13 avril au 13 mai  2017

www.galeriemaubert.com

Isabelle Ferreira

Revenir là où tout est résolu

20 mai / août 2017

Vernissage samedi 20 mai de 16h à 22h

 

HORS LES MURS

Joachim Bandau

Ungestalt
Exposition collective
Kunsthalle Basel
Jdu 18 juin au 13 août 23017

Adrien Couvrat

Exposition personnelle
Villa « Le Lac » Le Corbusier, Corseaux, Suisse
du 22 juin au 1 octobre 2017

Nicolas Daubanes

 

Le batiman et a nou

Exposition personnelle
La Station, Nice
du 25 mars au 27 mai 2017

Jonas Delhaye

Lieux Mouvants 2017
Lanrivain – Côtes d’Armor
du 4 juin au 17 septembre 2017

Sara Favriau

9ème saison d’art de Chaumont-sur-Loire
la Grange aux Abeilles
du 1 avril au 5 novembre 2017

Isabelle Ferreira

Architexture(s) de paysage
Exposition collective, ​commissariat Marie Cantos et Maryline Robalo
Château d’Oiron
du 25 mars au 4 juin 2017

Faire chantier
Exposition collective
Capa – Aubervilliers
du 4 au 28 mai 2017

Arnaud Lesage

Exposition personnelle
La Chambre, Strasbourg,
du 30 juin au 3 septembre 2017

Nicolas Muller

LES UNITÉS  
Exposition collective, commissariat Benoît Billotte
ET – Espace Témoin, Genève
du 24 avril au 21 mai 2017

Jeunes pousses
Exposition hors les murs du Caccy, commissariat Karine Tissot
Jardin du Château de Vuillerens
du 6 mai au 18 juin 2017

Erik Nussbicker

Vents des forêts
Installation de quatre grands ensembles d’œuvres inédites
Printemps / été 2017

TROIKA

Artist in Residency program
Casa Wabi Foundation, Mexico
Été 2017

 

Galerie Maubert
20 rue Saint-Gilles
75003 Paris

T/ +33(0)1 44 78 01 79
galeriemaubert@galeriemaubert.com
www.galeriemaubert.com

Elizaveta Konovalova est diplomée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris et de la Cooper Union School of Art de New York. Elle est lauréate du Grand Prix Talents Contemporains de la Fondation Schneider (2015), du Prix Sciences Po pour l’Art Contemporain (2014), des Prix Boesner et Coup de Coeur Yvon Lambert – Jeune Création (2013). Elle est actuellement doctorante SACRe (bourse ENSBA).
La Fin de l’Asphalte rassemble les derniers travaux d’Elizaveta Konovalova, principalement photographiques et vidéos, autour des « textures signifiantes » des choses. L’objet complet, sa forme indemne, suscite rarement l’intérêt de l’artiste. L’objectif de son appareil se penche sur un fragment de mur, de sol, de peau… et fixe un état particulier de la surface, sa texture, son relief, son grain, mais aussi sa couleur, le rythme visuel crée par les rugosités, les creux ou les taches. Il ne s’agit pas de documenter la matérialité propre à tel ou tel objet, mais plutôt de mettre en évidence une texture ajoutée, une couche signifiante liée à une altération, un endommagement. Tantôt les traces de touchers délicats s’impriment en douceur, comme des dépôts de poussière ou de suie. Tantôt ces surfaces sont scarifiées d’actions plus violentes : chocs, entailles, brulures, trous… Enfin nous sommes en présence des traces d’une catastrophe, que donne à voir la défragmentation absolue de l’objet. Ces marques, matérielles, sont les témoins d’un événement : celui de l’impact, qui a perturbé la quiétude de l’objet. Cet impact distingue l’objet de ces semblables, comme une cicatrice qui individualise un corps.
Elizaveta Konovalova se penche alors sur la spécificité de la trace, celle qui témoigne du caractère et du type d’interaction qui a eu lieu. Elle s’intéresse avant toute chose à la préservation et la retranscription documentaire de ces images-preuves. On pense immédiatement à la photographie scientifique : du détail de l’enquête criminelle au survol de la cartographie aérienne. Néanmoins, dans son coté formel le cadrage n’est pas anodin : l’artiste isole puis expose un fragment particulier de la surface ou le grésillement des imperfections s’articule dans une composition parfois plaisante, parfois angoissante. En outre, les références historiques et artistiques jouent ici un rôle important. Les impacts d’Elizaveta Konovalova évoquent tour à tour les toiles de Pollock ou de Twombly, le champ de poussière de Duchamp. Toutefois le sujet même de l’impact acquiert dans son travail une signification à part entière. A Paris par exemple elle pointe les marques légères, laissées au sol du métro par les instruments de musiciens de rue (Persimfans). A Moscou ce sont les dessins de cendres de cigarettes écrasées sur les murs de lieux publiques qui attirent son attention (Soot). A Kaliningrad, toujours imprégnée du souvenir de la Seconde guerre mondiale et marquée par un nouveau vandalisme, Elizaveta Konovalova explore les vestiges de l’architecture allemande saccagée (Melanktonkirche), s’attarde sur les bâtisses écrasées parfois  jusqu’aux fondations, remarque une fenêtre criblée d’impacts de balles sur le palier d’un immeuble (Impact). A Vladivostok, contrée la plus lointaine de la Russie, ou la civilisation lâche prise et «l’asphalte finit» réellement, elle photographie, sur les bords de route, les motifs végétaux, cristallisés dans un monochrome de poussière.
Les textures des déformations obtenues témoignent de traces quasi biographiques. Elles rattachent toute chose (il en est de même pour une œuvre d’art) à l’histoire et à la géographie, à un type particulier de civilisation. Les objets sur lesquels s’attarde Elizaveta Konovalova, fixés dans le système de coordonnées temporel et spatial, s’inscrivent dans un chronotop* et acquièrent donc une concrétude contextuelle et leur place au sein d’une réalité en constante évolution. Le chronotop de l’œuvre est garant de sa pertinence, de son adéquation avec le moment courant, c’est à dire de la justesse de la déclaration artistique. Pourtant cette aspiration constante de l’art, se retrouve bien souvent mise à l’écart par l’académisation de la méthode créatrice, qui fait dévier les artistes vers la production d’objets autosuffisants, détachés du contexte. Bien consciente de ce danger, Elizaveta Konovalova oriente sa recherche vers l’interaction entre les objets, et non l’hermétisme de la chose en soi.
Andrei Erofeev
* terme employé par le philosophe russe Mikhaïl Bakhtine
EN CE MOMENT & À VENIR
Elizaveta Konovalova
La fin de l’Asphalte
du 13 avril au 13 mai  2017
Isabelle Ferreira
Revenir là où tout est résolu
20 mai / août 2017
Vernissage samedi 20 mai de 16h à 22h
HORS LES MURS
Joachim Bandau
Ophelia and the Mannequin
Early Sculptures 1967 – 1974

Exposition personnelle
Neues Museum Nuremberg
Jusqu’au 30 mars 2017
Adrien Couvrat
Exposition personnelle
Villa « Le Lac » Le Corbusier, Corseaux, Suisse
du 2 juin au 1 octobre 2017
Nicolas Daubanes
Go Canny !
Exposition collective
Villa Arson, Nice
du 9 février au 30 avril 2017
Ils dessinent tous
Exposition collective
Centre d’art contemporain, Saint Restitut
du 19 février au 15 avril 2017
Le batiman et a nou
Exposition personnelle
La Station, Nice
du 25 mars au 27 mai 2017
Jonas Delhaye
Lieux Mouvants 2017
Lanrivain – Côtes d’Armor
du 4 juin au 17 septembre 2017
Sara Favriau
9ème saison d’art de Chaumont-sur-Loire
la Grange aux Abeilles
du 1 avril au 5 novembre 2017
Biennale industrielle d’art contemporain de l’Oural
de juillet à novembre 2017
Isabelle Ferreira
Architexture(s) de paysage
Exposition collective, ​commissariat Marie Cantos et Maryline Robalo
Château d’Oiron
du 25 mars au 4 juin 2017
Faire chantier
Exposition collective
Capa – Aubervilliers
Avril 2017
Arnaud Lesage
Exposition personnelle
La Chambre, Strasbourg,
du 30 juin au 3 septembre 2017
Nicolas Muller
LES UNITÉS  
Exposition collective, commissariat Benoît Billotte
ET – Espace Témoin, Genève
du 24 avril au 21 mai 2017
Jeunes pousses
Exposition hors les murs du Caccy, commissariat Karine Tissot
Jardin du Château de Vuillerens
du 6 mai au 18 juin 2017
Erik Nussbicker
Vents des forêts
Installation de quatre grands ensembles d’œuvres inédites
Printemps / été 2017
TROIKA
Everyday Abstract
Danish Vejle Art Museum
Avril 2017
Artist in Residency program
Casa Wabi Foundation, Mexico
Été 2017
Galerie Maubert
20 rue Saint-Gilles
75003 Paris
Nous avons le plaisir de vous inviter, jeudi 13 avril 2017 de 18h à 22h, au vernissage de la première exposition personnelle de l’artiste Elizaveta Konovalova, à la Galerie Maubert :
La Fin de l’Asphalte
Elizaveta Konovalova est diplomée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris. Elle est lauréate du Prix Talent d’Eau de la Fondation François Schneider (2015), du Prix Sciences Po pour l’Art Contemporain (2014), des Prix Boesner et Coup de Coeur Yvon Lambert lors de l’exposition Jeune Création (2013). Elle est actuellement doctorante du programme de recherche SACRe auprès de l’université PSL et l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris.
Vous trouverez le dossier de presse de l’exposition sur ce lien.
La Fin de l’Asphalte rassemble les derniers travaux d’Elizaveta Konovalova, principalement photographiques et vidéos, autour des « textures signifiantes » des choses. L’objet complet, sa forme indemne, suscite rarement l’intérêt de l’artiste. L’objectif de son appareil se penche sur un fragment de mur, de sol, de peau… et fixe un état particulier de la surface, sa texture, son relief, son grain, mais aussi sa couleur, le rythme visuel crée par les rugosités, les creux ou les taches. Il ne s’agit pas de documenter la matérialité propre à tel ou tel objet, mais plutôt de mettre en évidence une texture ajoutée, une couche signifiante liée à une altération, un endommagement. Tantôt les traces de touchers délicats s’impriment en douceur, comme des dépôts de poussière ou de suie. Tantôt ces surfaces sont scarifiées d’actions plus violentes : chocs, entailles, brûlures, trous… Enfin nous sommes en présence des traces d’une catastrophe, que donne à voir la défragmentation absolue de l’objet. Ces marques, matérielles, sont les témoins d’un événement : celui de l’impact, qui a perturbé la quiétude de l’objet. Cet impact distingue l’objet de ces semblables, comme une cicatrice qui individualise un corps.
Elizaveta Konovalova se penche alors sur la spécificité de la trace, celle qui témoigne du caractère et du type d’interaction qui a eu lieu. Elle s’intéresse avant toute chose à la préservation et la retranscription documentaire de ces images-preuves. On pense immédiatement à la photographie scientifique : du détail de l’enquête criminelle au survol de la cartographie aérienne. Néanmoins, dans son coté formel le cadrage n’est pas anodin : l’artiste isole puis expose un fragment particulier de la surface ou le grésillement des imperfections s’articule dans une composition parfois plaisante, parfois angoissante. En outre, les références historiques et artistiques jouent ici un rôle important. Les impacts d’Elizaveta Konovalova évoquent tour à tour les toiles de Pollock ou de Twombly, le champ de poussière de Duchamp. Toutefois le sujet même de l’impact acquiert dans son travail une signification à part entière. À Paris par exemple elle pointe les marques légères, laissées au sol du métro par les instruments de musiciens de rue (Persimfans). À Moscou ce sont les dessins de cendres de cigarettes écrasées sur les murs de lieux publiques qui attirent son attention (Soot). À Kaliningrad, toujours imprégnée du souvenir de la Seconde guerre mondiale et marquée par un nouveau vandalisme, Elizaveta Konovalova explore les vestiges de l’architecture allemande saccagée (Melanktonkirche), s’attarde sur les bâtisses écrasées parfois  jusqu’aux fondations, remarque une fenêtre criblée d’impacts de balles sur le palier d’un immeuble (Impact). À Vladivostok, contrée la plus lointaine de la Russie, où la civilisation lâche prise et «l’asphalte finit» réellement, elle photographie, sur les bords de route, les motifs végétaux, cristallisés dans un monochrome de poussière.
Les textures des déformations obtenues témoignent de traces quasi biographiques. Elles rattachent toute chose (il en est de même pour une œuvre d’art) à l’histoire et à la géographie, à un type particulier de civilisation. Les objets sur lesquels s’attarde Elizaveta Konovalova, fixés dans le système de coordonnées temporel et spatial, s’inscrivent dans un chronotop* et acquièrent donc une concrétude contextuelle et leur place au sein d’une réalité en constante évolution. Le chronotop de l’œuvre est garant de sa pertinence, de son adéquation avec le moment courant, c’est à dire de la justesse de la déclaration artistique. Pourtant cette aspiration constante de l’art, se retrouve bien souvent mise à l’écart par l’académisation de la méthode créatrice, qui fait dévier les artistes vers la production d’objets autosuffisants, détachés du contexte. Bien consciente de ce danger, Elizaveta Konovalova oriente sa recherche vers l’interaction entre les objets, et non l’hermétisme de la chose en soi.
Andrei Erofeev
* terme employé par le philosophe russe Mikhaïl Bakhtine
 À VENIR
INDEPENDENT BRUSSELS
Sara Favriau & Invités
du 19 au 23 avril 2017
VANDERBORGHT BUILDING
Schildknaapstraat
50 Rue de l’Ecuyer,
1000 Brussels
Isabelle Ferreira
Revenir là où tout est résolu
20 mai / août 2017
Vernissage samedi 20 mai de 16h à 22h
HORS LES MURS
Joachim Bandau
Ophelia and the Mannequin
Early Sculptures 1967 – 1974

Exposition personnelle
Neues Museum Nuremberg
Jusqu’au 30 mars 2017
Adrien Couvrat
Exposition personnelle
Villa « Le Lac » Le Corbusier, Corseaux, Suisse
du 2 juin au 1 octobre 2017
Nicolas Daubanes
Go Canny !
Exposition collective
Villa Arson, Nice
du 9 février au 30 avril 2017
Ils dessinent tous
Exposition collective
Centre d’art contemporain, Saint Restitut
du 19 février au 15 avril 2017
Le batiman et a nou
Exposition personnelle
La Station, Nice
du 25 mars au 27 mai 2017
Jonas Delhaye
Lieux Mouvants 2017
Lanrivain – Côtes d’Armor
du 4 juin au 17 septembre 2017
Sara Favriau
9ème saison d’art de Chaumont-sur-Loire
la Grange aux Abeilles
du 1 avril au 5 novembre 2017
Biennale industrielle d’art contemporain de l’Oural
de juillet à novembre 2017
Isabelle Ferreira
Architexture(s) de paysage
Exposition collective, ​commissariat Marie Cantos et Maryline Robalo
Château d’Oiron
du 25 mars au 4 juin 2017
Faire chantier
Exposition collective
Capa – Aubervilliers
Avril 2017
Arnaud Lesage
Exposition personnelle
La Chambre, Strasbourg,
du 30 juin au 3 septembre 2017
Nicolas Muller
LES UNITÉS  
Exposition collective, commissariat Benoît Billotte
ET – Espace Témoin, Genève
du 24 avril au 21 mai 2017
Jeunes pousses
Exposition hors les murs du Caccy, commissariat Karine Tissot
Jardin du Château de Vuillerens
du 6 mai au 18 juin 2017
Erik Nussbicker
Vents des forêts
Installation de quatre grands ensembles d’œuvres inédites
Printemps / été 2017
TROIKA
Everyday Abstract
Danish Vejle Art Museum
Avril 2017
Artist in Residency program
Casa Wabi Foundation, Mexico
Été 2017
Galerie Maubert
20 rue Saint-Gilles
75003 Paris
Nous avons le plaisir de vous inviter, jeudi 13 avril 2017 de 18h à 22h, au vernissage de la première exposition personnelle de l’artiste Elizaveta Konovalova, à la Galerie Maubert :
La Fin de l’Asphalte
Elizaveta Konovalova est diplomée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris et de la Cooper Union School of Art de New York. Elle est lauréate du Grand Prix Talents Contemporains de la Fondation Schneider (2015), du Prix Sciences Po pour l’Art Contemporain (2014), des Prix Boesner et Coup de Coeur Yvon Lambert – Jeune Création (2013). Elle est actuellement doctorante SACRe (bourse ENSBA).
Vous trouverez le dossier de presse de l’exposition sur ce lien.
La Fin de l’Asphalte rassemble les derniers travaux d’Elizaveta Konovalova, principalement photographiques et vidéos, autour des « textures signifiantes » des choses. L’objet complet, sa forme indemne, suscite rarement l’intérêt de l’artiste. L’objectif de son appareil se penche sur un fragment de mur, de sol, de peau… et fixe un état particulier de la surface, sa texture, son relief, son grain, mais aussi sa couleur, le rythme visuel crée par les rugosités, les creux ou les taches. Il ne s’agit pas de documenter la matérialité propre à tel ou tel objet, mais plutôt de mettre en évidence une texture ajoutée, une couche signifiante liée à une altération, un endommagement. Tantôt les traces de touchers délicats s’impriment en douceur, comme des dépôts de poussière ou de suie. Tantôt ces surfaces sont scarifiées d’actions plus violentes : chocs, entailles, brulures, trous… Enfin nous sommes en présence des traces d’une catastrophe, que donne à voir la défragmentation absolue de l’objet. Ces marques, matérielles, sont les témoins d’un événement : celui de l’impact, qui a perturbé la quiétude de l’objet. Cet impact distingue l’objet de ces semblables, comme une cicatrice qui individualise un corps.
Elizaveta Konovalova se penche alors sur la spécificité de la trace, celle qui témoigne du caractère et du type d’interaction qui a eu lieu. Elle s’intéresse avant toute chose à la préservation et la retranscription documentaire de ces images-preuves. On pense immédiatement à la photographie scientifique : du détail de l’enquête criminelle au survol de la cartographie aérienne. Néanmoins, dans son coté formel le cadrage n’est pas anodin : l’artiste isole puis expose un fragment particulier de la surface ou le grésillement des imperfections s’articule dans une composition parfois plaisante, parfois angoissante. En outre, les références historiques et artistiques jouent ici un rôle important. Les impacts d’Elizaveta Konovalova évoquent tour à tour les toiles de Pollock ou de Twombly, le champ de poussière de Duchamp. Toutefois le sujet même de l’impact acquiert dans son travail une signification à part entière. A Paris par exemple elle pointe les marques légères, laissées au sol du métro par les instruments de musiciens de rue (Persimfans). A Moscou ce sont les dessins de cendres de cigarettes écrasées sur les murs de lieux publiques qui attirent son attention (Soot). A Kaliningrad, toujours imprégnée du souvenir de la Seconde guerre mondiale et marquée par un nouveau vandalisme, Elizaveta Konovalova explore les vestiges de l’architecture allemande saccagée (Melanktonkirche), s’attarde sur les bâtisses écrasées parfois  jusqu’aux fondations, remarque une fenêtre criblée d’impacts de balles sur le palier d’un immeuble (Impact). A Vladivostok, contrée la plus lointaine de la Russie, ou la civilisation lâche prise et «l’asphalte finit» réellement, elle photographie, sur les bords de route, les motifs végétaux, cristallisés dans un monochrome de poussière.
Les textures des déformations obtenues témoignent de traces quasi biographiques. Elles rattachent toute chose (il en est de même pour une œuvre d’art) à l’histoire et à la géographie, à un type particulier de civilisation. Les objets sur lesquels s’attarde Elizaveta Konovalova, fixés dans le système de coordonnées temporel et spatial, s’inscrivent dans un chronotop* et acquièrent donc une concrétude contextuelle et leur place au sein d’une réalité en constante évolution. Le chronotop de l’œuvre est garant de sa pertinence, de son adéquation avec le moment courant, c’est à dire de la justesse de la déclaration artistique. Pourtant cette aspiration constante de l’art, se retrouve bien souvent mise à l’écart par l’académisation de la méthode créatrice, qui fait dévier les artistes vers la production d’objets autosuffisants, détachés du contexte. Bien consciente de ce danger, Elizaveta Konovalova oriente sa recherche vers l’interaction entre les objets, et non l’hermétisme de la chose en soi.
Andrei Erofeev
* terme employé par le philosophe russe Mikhaïl Bakhtine
EN CE MOMENT & À VENIR
 À VENIR
Nicolas Daubanes
du 9 mars au 8 avril 2017
INDEPENDENT BRUSSELS
Sara Favriau & Invités
du 19 au 23 avril 2017
VANDERBORGHT BUILDING
Schildknaapstraat
50 Rue de l’Ecuyer,
1000 Brussels
Isabelle Ferreira
Revenir là où tout est résolu
Mai / Juin 2017
HORS LES MURS
Joachim Bandau
Ophelia and the Mannequin
Early Sculptures 1967 – 1974

Exposition personnelle
Neues Museum Nuremberg
Jusqu’au 30 mars 2017
Adrien Couvrat
Exposition personnelle
Villa « Le Lac » Le Corbusier, Corseaux, Suisse
du 2 juin au 1 octobre 2017
Nicolas Daubanes
Go Canny !
Exposition collective
Villa Arson, Nice
du 9 février au 30 avril 2017
Ils dessinent tous
Exposition collective
Centre d’art contemporain, Saint Restitut
du 19 février au 15 avril 2017
Le batiman et a nou
Exposition personnelle
La Station, Nice
du 25 mars au 27 mai 2017
Jonas Delhaye
Lieux Mouvants 2017
Lanrivain – Côtes d’Armor
du 4 juin au 17 septembre 2017
Sara Favriau
9ème saison d’art de Chaumont-sur-Loire
la Grange aux Abeilles
du 1 avril au 5 novembre 2017
Biennale industrielle d’art contemporain de l’Oural
de juillet à novembre 2017
Isabelle Ferreira
Architexture(s) de paysage
Exposition collective, ​commissariat Marie Cantos et Maryline Robalo
Château d’Oiron
du 25 mars au 4 juin 2017
Faire chantier
Exposition collective
Capa – Aubervilliers
Avril 2017
Arnaud Lesage
Exposition personnelle
La Chambre, Strasbourg,
du 30 juin au 3 septembre 2017
Nicolas Muller
LES UNITÉS  
Exposition collective, commissariat Benoît Billotte
ET – Espace Témoin, Genève
du 24 avril au 21 mai 2017
Jeunes pousses
Exposition hors les murs du Caccy, commissariat Karine Tissot
Jardin du Château de Vuillerens
du 6 mai au 18 juin 2017
Erik Nussbicker
Vents des forêts
Installation de quatre grands ensembles d’œuvres inédites
Printemps / été 2017
Irina Rotaru
Le Silence est d’or,
Exposition collective
CAPA d’Aubervilliers
du 11 mars au  2 avril 2017
TROIKA
Everyday Abstract
Danish Vejle Art Museum
Avril 2017
Artist in Residency program
Casa Wabi Foundation, Mexico
Été 2017
Galerie Maubert
20 rue Saint-Gilles
75003 Paris
La vie de rêve, bouteilles en plastique, fruits, sucre, levure, eau, palmiers et poupées gonflables, 2016 Vue de l’exposition La vie de rêve, Angle art contemporain, Saint-Paul-Trois-Châteaux, 2016

La vie de rêve, bouteilles en plastique, fruits, sucre, levure, eau, palmiers et poupées gonflables, 2016

Bonjour,

Nous avons le plaisir de vous inviter, jeudi 9 mars 2017, de 18h à 22h, au vernissage de la première exposition personnelle de l’artiste Nicolas Daubanes, à la Galerie Maubert :

 

Les mains sales

 

Nicolas Daubanes réalise un travail autour du monde carcéral (dessins, installations, vidéos) issu de résidences immersives dans les maisons d’arrêt, depuis près de 10 ans. Depuis ses dessins à la limaille de fer aux monumentales installations de béton saboté au sucre, Nicolas Daubanes s’intéresse au moment combiné de la suspension et de la chute : il s’agit de voir avant la chute, avant la ruine, l’élan vital.

En reprenant le titre de la pièce de théâtre, Les mains sales, rédigée par Jean-Paul Sartre au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Nicolas Daubanes pointe un double paradoxe : celui de l’engagement politique des artistes ou des intellectuels et la difficulté, pour ces derniers, de se positionner ainsi, tant il serait vrai qu’un « intellectuel ne saurait être un vrai révolutionnaire ».

Vous trouverez le dossier de presse de l’exposition sur ce lien.

 

Sabotage, Vue de l’exposition le jour après le lendemain, Maison salvan, Labège, 2013

 

Les mains sales

 

«La pureté, c’est une idée de fakir et de moine. Vous autres, les intellectuels, les anarchistes bourgeois, vous en tirez prétexte pour ne rien faire. Ne rien faire, rester immobile, serrer les coudes contre le corps, porter des gants. Moi j’ai les mains sales. Jusqu’aux coudes. Je les ai plongées dans la merde et dans le sang.»

 

En reprenant le titre de la pièce de théâtre, Les mains sales, rédigée par Jean-Paul Sartre au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Nicolas Daubanes pointe un double paradoxe : celui de l’engagement politique des artistes ou des intellectuels et la difficulté, pour ces derniers, de se positionner ainsi, tant il serait vrai qu’un « intellectuel ne saurait être un vrai révolutionnaire ». Pour sa première exposition personnelle à la Galerie Maubert, Nicolas tire les fils d’un programme curatorial initié dans la ville de Nice, sur le thème du sabotage*. Parce qu’il semble intolérable d’introduire la révolution dans les musées et parce que l’institution est par définition un lieu privilégié et bourgeois, toute tentative de transformation sociale ou d’incitation à la désobéissance civile prend le risque de tomber dans une posture, dans le frisson convenu de la dissension ou de la rébellion. Or le sabotage, avant d’être une stratégie militaire, un complexe de résistance anarcho-syndicaliste ou pro-capitaliste, relève avant tout d’un acte créatif par excellence. Libre et affranchi des instances de contrôle, il affirme sa logique disruptive, sa part de mensonge ou de dissimulation.
C’est cette caractéristique implicite qui est à l’œuvre dans la pratique de l’artiste. Reprenant des techniques héritées de la guerre, comme ses sculptures en béton sucré ou infiltrant le milieu carcéral en négociant avec les détenus comme les matons, Nicolas déplace les régimes politiques et esthétiques au profit d’une éthique plus globale que personnelle. L’artiste invente encore pour dire plus que la réalité, conjugue la part de vrai et de faux en maintenant les ambiguïtés et le jeu de sabotage qui s’en suit. Ce désir de créer une certaine porosité entre l’actualité et la fiction donne alors à sa démarche une dimension dramaturgique qui tisse l’agir et le dire dans de nouvelles scènes politiques capables de briser les lois de la représentation et d’ouvrir des portes à jamais condamnées. Ainsi en va-t-il de sa clé réalisée en céramique dentaire censée ouvrir le quartier des femmes de la prison des Baumettes et passer les portillons de sécurité. Échantillonnée en petits morceaux, elle devient autant une arme tranchante que le symbole d’un espoir déchu, rappelant que ce qui reste après la défaite des corps est précisément des dents jonchant le sol. De ses vidéos aux dessins à la limaille de fer, Nicolas théâtralise le passage à l’acte, pose les conditions d’un drame, dont on rappellera que l’étymologie signifie précisément l’action. Placés au premier plan, les personnages au balcon des architectures impossibles et imaginaires des prisons de Piranèse ne constituent plus un détail des gravures. Ils sont les spectateurs d’un décor de théâtre sinistrement plus réel que leur présence spectrale, où les changements d’échelle travestissent la vision cauchemardesque des Carceri. Ce ne sont plus les mondes factices et tortueux qui sont visés, mais l’indifférence et l’aveuglement des personnages qui les composent. Quand la fiction permet de dire plus que la réalité, le réel est une question de faille, dans laquelle Nicolas se glisse afin d’inscrire son œuvre au cœur d’une partition unissant précisément engagement et action. Une vie de rêve peut alors s’y déployer trouver son refuge dans les interstices, dans la destruction de toute prétention représentative et les illusions de la bonne conscience.

Marion Zilio,
Critique d’art et commissaire d’exposition indépendante

*GO CANNY! Poétique du sabotage, sur une proposition d’Éric Mangion, Nathalie Desmet et Marion Zilio, à la Villa Arson, du 10 février au 30 avril 2017, la Station (avec un solo show de Nicolas Daubanes du 25 mars au 5 juin 2017), le Dojo, les pages de la Strada et la ville de Nice.

 

Crazy diamond, Vidéo vectorisée image par image (12  img/sec), 6’30’’, 2016

 À VENIR

INDEPENDENT BRUSSELS

Sara Favriau & Invités

du 19 au 23 avril 2017

VANDERBORGHT BUILDING
Schildknaapstraat
50 Rue de l’Ecuyer,
1000 Brussels

http://independenthq.com/2017/brussels

Elizaveta Konovalova

La Fin de l’Asphalte

du 13 avril au 13 mai 2017

Isabelle Ferreira

Revenir là où tout est résolu

Mai / Juin 2017

HORS LES MURS

 

Joachim Bandau

Ophelia and the Mannequin
Early Sculptures 1967 – 1974

Exposition personnelle
Neues Museum Nuremberg
Jusqu’au 30 mars 2017

Adrien Couvrat

Exposition personnelle
Villa « Le Lac » Le Corbusier, Corseaux, Suisse
du 2 juin au 1 octobre 2017

Nicolas Daubanes

Go Canny !
Exposition collective
Villa Arson, Nice
du 9 février au 30 avril 2017

Ils dessinent tous
Exposition collective
Centre d’art contemporain, Saint Restitut
du 19 février au 15 avril 2017

Exposition personnelle
La Station, Nice
du 25 mars au 27 mai 2017

Jonas Delhaye

Lieux Mouvants 2017
Lanrivain – Côtes d’Armor
du 4 juin au 17 septembre 2017

Sara Favriau

9ème saison d’art de Chaumont-sur-Loire
la Grange aux Abeilles
du 1 avril au 5 novembre 2017

Biennale industrielle d’art contemporain de l’Oural
de juillet à novembre 2017

Isabelle Ferreira

Architexture(s) de paysage
Exposition collective, ​commissariat Marie Cantos et Maryline Robalo
Château d’Oiron
du 25 mars au 4 juin 2017

Faire chantier
Exposition collective
Capa – Aubervilliers
Avril 2017

Arnaud Lesage

Exposition personnelle
La Chambre, Strasbourg,
du 30 juin au 3 septembre 2017

Nicolas Muller

LES UNITÉS  
Exposition collective, commissariat Benoît Billotte
ET – Espace Témoin, Genève
du 24 avril au 21 mai 2017

Jeunes pousses
Exposition hors les murs du Caccy, commissariat Karine Tissot
Jardin du Château de Vuillerens
du 6 mai au 18 juin 2017

Erik Nussbicker

Vents des forêts
Installation de quatre grands ensembles d’œuvres inédites
Printemps / été 2017

Irina Rotaru

Le Silence est d’or,

Exposition collective

CAPA d’Aubervilliers

du 11 mars au  2 avril 2017

TROIKA

Everyday Abstract
Danish Vejle Art Museum
Avril 2017

Artist in Residency program
Casa Wabi Foundation, Mexico
Été 2017

 

Galerie Maubert
20 rue Saint-Gilles
75003 Paris

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galeriemaubert@galeriemaubert.com
www.galeriemaubert.com

Nous avons le plaisir de vous présenter, du 13 avril au 13 mai 2017, la première exposition personnelle de l’artiste Elizaveta Konovalova, à la Galerie Maubert :
La Fin de l’Asphalte
Elizaveta Konovalova est diplomée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris et de la Cooper Union School of Art de New York. Elle est lauréate du Grand Prix Talents Contemporains de la Fondation Schneider (2015), du Prix Sciences Po pour l’Art Contemporain (2014), des Prix Boesner et Coup de Coeur Yvon Lambert – Jeune Création (2013). Elle est actuellement doctorante SACRe (bourse ENSBA).

N’hésitez pas à nous contacter pour toute demande de visuels ou d’informations sur l’artiste. Vous trouverez le dossier de presse de l’exposition sur

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