Après deux années compliquées pour les raisons sanitaires qu’on espère derrière nous, les Nuits de l’Alligator sont de retour avec une 17è édition fidèle à la formule d’origine : à Paris et dans plein de ville en France, une caravane de musiciens plus ou moins ancrés dans le blues, ses racines ou ses bourgeons, et dont la noble mission sera de nous aider à passer la fin de l’hiver.
Au niveau programmation, c’est le grand écart, entre retour aux sources et paris osés. La musique du Mississippi, la vraie de là-bas, sera bien représentée avec les Staples Jr Singers et les North Mississippi All Stars. A l’autre bout, on se (et vous) fait plaisir avec les iconoclastes Alias, le rock psyché des Death Valley Girls ou l’istanblues-rock de Gaye Su Akyol. Entre les deux, le folk blues tourné vers l’Afrique de Cory Seznec, Vicious Steel en trio, la transe ethno-jazz et punk des Angevins Des Lions pour des lions et Matthis Pascaud & Hugh Coltman pour un hommage à Dr. John. Des Américain, des Français, des Turcs et une seule langue que tout le monde comprend : la musique qui élève l’âme et fait bouger les jambes. |
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LUNDI 30.01.23 – 19:30 |
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STAPLES JR SINGERS : Non, ce ne sont pas les légendaires Staple Singers de Pop et Mavis, la famille royale du gospel funky. Mais c’est tout de même un pur et merveilleux groupe de gospel du Mississippi, dont l’histoire ressemble à une fable. Dans les années 70, ces Staples Jr Singers étaient très jeunes et chantaient dans les églises autour d’Aberdeen, Mississippi. Leur unique, obscur et excellent album (enregistré en 1975 à Tupelo) a été réédité début 2022, ce qui a permis aux trois membres du groupe de se reformer et reprendre la route, au-delà des frontières et des églises du Mississippi. Une vraie résurrection. Façon Como Mamas, ces Staples Jr Singers toujours vaillants incarnent the real thing, la musique rustique, authentique et soulful du sud des Etats-Unis. |
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CORY SEZNEC : Dans les coulisses des Nuits de l’Alligator : il y a dix ans, Cory Seznec nous avait contactés pour jouer au festival. Et puis le temps a passé. On est un peu lents, mais fiers aujourd’hui d’accueillir le troubadour folk franco-américain Cory Seznec. Magicien de la guitare acoustique, Cory Seznec est passionné par l’ethno-musicologie et la pratique musicale sur le terrain, au coin de la rue ou de l’autre côté du monde. Il a enrichi sa musique de parfums africains, du Mali à l’Ethiopie, pour lui donner une saveur unique. Avec son nouvel album Eyes On The Rise, l’heure de la reconnaissance a sonné, comme un arpège de guitare sans frontières. |
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JEUDI 09.02.23 – 19:30 |
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Le guitariste Matthis Pascaud et le chanteur Hugh Coltman rejouent les mélanges hauts en couleur de Dr John, légende de la Nouvelle Orléans. Avec son groupe Square One, le guitariste et compositeur Matthis Pascaud a déjà démontré l’étendue du terrain de jeu sur lequel il déploie son insolent talent, entre jazz et rock. Des contrées que le crooner anglais Hugh Coltman a aussi arpenté, de ses débuts du côté du blues à ses plus récentes aventures en contrée jazz, et notamment à la Nouvelle Orléans, où il conçoit son album Who’s Happy? en 2018, riche en cuivres et couleurs locales. Pas étonnant, donc, de voir aujourd’hui les deux musiciens se pencher ensemble sur le répertoire du bouillonnant pianiste et chanteur américain Dr John, qui fixa la Nouvelle Orléans sur le planisphère rock à la fin des années 1960, avec un mélange détonnant de rhythm’n’blues, funk et soul, irrigué par le folklore vaudou. Une ambiance électrique à laquelle le jeu de guitare vif de Matthis Pascaud et la voix suave de Hugh Coltman rendent justice de la plus élégante des manières. |
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SAMEDI 18.02.23 – 19:30 |
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DEATH VALLEY GIRLS : À Los Angeles, ville-monde coincée entre le désert et l’océan, le rock a toujours été différent. Sur la brèche, urgent, sombre et pressé. Un truc de motards et de hors-la-loi. Avec leur nom qu’on croirait tiré d’un film de Russ Meyer, les Death Valley Girls – trois girls et un garçon – incarnent aujourd’hui, depuis quelques albums et mieux que personne ce gang de desperados angelenos ultimes. Garage et psyché, boogie et stoner, leur approche du rock’n’roll évoque la rencontre entre les Ronettes et les Cramps à un carrefour en plein désert. Une collision plutôt qu’un échangé de politesses. Mélodies pop et harmonies vocales de fête de fin d’année à l’école, rythmique primitive et guitares qui rendent sourd et font peur : le grand frisson du rock, et c’est encore mieux sur scène. |
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ALIAS : Le premier album d’Alias s’appelle Jozef, avec un Z qui veut dire zozo. Car c’est un drôle de zozo que ce français Emmanuel Alias, compositeur pour le cinéma et la télévision, intermittent au québécois Cirque du Soleil, et qui déboule aujourd’hui des Amériques avec ce disque de happy freak. Un joyau brut, kaléidoscopique et aux arêtes coupantes, de heavy blues funky et de pop psychédélique sans limites. Bruitiste et synthétique, dansant et drogué, cet album évoque à la fois les Thee Oh Sees, les Butthole Surfers, Prince et Beck de son vivant. Cathartique et horrifique, la musique d’Alias garantit sur scène des coups de chaud et des sueurs froides, mais jamais rien de tiède. |
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JEUDI 23.02.23 – 19:30 |
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GAYE SUR AKYOL : À chaque édition des Nuits de l’Alligator, un pas de côté pour danser et ressentir le blues autrement, loin de ses racines américaines mais tout près de la liberté. Le pied gauche en 2023, c’est l’inclassable chanteuse turque Gaye Su Akyol, pionnière du revival rock psyché en Turquie et intronisée grande prêtresse de l’Istanblues. Depuis une dizaine d’années, Gaye Su Akyol joue tendu et cathartique, au carrefour du rock psyché, de la soul et surtout de l’héritage musical anatolien, avec la voix suprême d’une Donna Summer post-punk. Son nouvel album, Anadolu Ejderi, intensifie le propos et donne envie de danser sur des sabres. Pour le pied droit, voir Des Lions pour des lions. |
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DES LIONS POUR DES LIONS : Le seul défaut des Nuits de l’Alligator, c’est de se dérouler chaque année pendant la période de Mardi-Gras. Les meilleurs fanfares sont alors réquisitionnées à la Nouvelle-Orléans. Mais avec Des Lions pour des lions, on a trouvé mieux qu’une meilleure fanfare. Une fanfare brute, punk, free et techno, composée de seulement quatre musiciens, mais qui semble avoir dévoré les sons de transe du monde entier. Basé à Angers, le groupe se montre aussi bon dans la rue à l’arrache que sur une scène. Il fait trembler la terre, décroche la lune, appelle à la transe primitive et cosmique. Des Lions pour des lions promet d’être la révélation inoubliable du festival. |
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LUNDI 27.02.23 – 19:30 |
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NORTH MISSISSIPPI ALL STARS : Une affaire de famille : les frères Luther et Cody Dickinson, fils du légendaire musicien et producteur Jim Dickinson, vont vivre et grandir depuis 25 ans toutes les traditions musicales des rives du Mississippi. Le blues, la soul, la country, le rock sudiste et bien sûr le son hypnotique du pays des collines, jadis incarné par Fred McDowell ou RL Burnside. Entre Memphis, Atlanta et la Nouvelle-Orléans, les frères Dickinson connaissent tous les musiciens et les ont invités sur leurs albums (d’où le « All Stars »). Mais le groupe est à l’origine un duo fraternel, et c’est sous cette forme essentielle qu’on les invite aux Nuits de l’Alligator. Cody à la batterie, Luther à la guitare et au chant, pour un retour aux sources aussi large, puissant et profond que le fleuve Mississippi. |
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VICIOUS STEEL : Des pompes à essence vintage sur la pochette de l’album Fuel Band… Un morceau qui s’appelle Gas Station… Une guitare dont la caisse de résonance est fabriquée avec un jerrycan… Ok, Cyril Maguy, alias Vicious Steel, n’avait peut-être pas anticipé la flambée du prix du carburant quand il a commencé à jouer du blues. Depuis le sud-ouest français, c’est à ça qu’il carbure, au blues organique, thermique, inflammable mais aussi électrique, branché sur le hill country hypnotique du nord du Mississippi comme sur le boogie sudiste funky. Sur scène, Vicious Steel se décline du solo au full band avec cuivres et harmonica. Pour sa première participation aux Nuits de l’Alligator, le groupe débarque le réservoir à moitié plein, en trio guitare-basse-batterie. Et il ira loin. |
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CONCOURS |
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