Marie Laforêt nous a quittés RIP

Marie Laforêt

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maïtena Douménachdite Marie Laforêt, née le  à Soulac-sur-Mer (Gironde) et morte le  à Genolier (Suisse), est une chanteuse et actrice française, naturalisée suissesse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine familiales[modifier | modifier le code]

Son premier prénom, Maïtena, d’origine basque, ayant la signification d’ « aimée », est donné parfois par des habitants du Languedoc, surtout des Pyrénées1, et ressemble au diminutif local de Marie-Thérèse, Maïthé2. Le nom de famille de son père, Douménach, est d’origine catalane (équivalent de Domenech).

L’artiste, qui répugne à toute forme d’exclusivisme nationaliste, s’est plus d’une fois caractérisée elle-même comme « ariégeoise »3.

Enfance et adolescence[modifier | modifier le code]

Marie Laforêt naît dans la villa Rithé-Rilou de Soulac-sur-Mer, appelée ainsi d’après les prénoms de sa tante et de sa mère : Marie-Thérèse et Marie-Louise Saint-Guily (1912-1993). La famille de son père, l’industriel Jean Douménach (1909-1983), est originaire d’Olette, village des Pyrénées-Orientales, de la vallée encaissée de la Têt4. Son arrière-grand-père du côté paternel, Louis Doumenach, a dirigé à Lavelanet, en Ariège, une entreprise textile (effilochage), et son grand-père a construit des cabanons à Soulac en 18865,6. Son père avait hérité de sa propre mère, Hélène Doumenach, née Solères (1887-1960), d’une maison près de Libourne, à Sainte-Terre, où Marie Laforêt passe plusieurs vacances d’été.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que son père est prisonnier de guerre en Allemagne, Marie, sa sœur Alexandra et leur mère connaissent beaucoup de privations et vivent une vie difficile. En 1998, elle révèle qu’à l’âge de trois ans, elle a été violée à plusieurs reprises par un voisin, épisode traumatisant dont le souvenir est demeuré refoulé et occulté pendant près de quarante ans avant de refaire surface.7

Pendant la guerre, les Doumenach trouvent refuge à Cahors et dans la commune des ancêtres, Lavelanet. Après la guerre et le retour du père en , la famille vit à Valenciennes, où le père dirige un atelier de constructions ferroviaires, tandis que Maïtena fait sa scolarité au lycée de filles Watteau, jusqu’en cinquième. Ensuite, les Doumenach s’établissent à Paris8,6.

Après s’être rapprochée de la religion et avoir réfléchi un temps sur l’idée d’aller au couvent, elle suit à Paris des études au lycée Jean-de-La Fontaine, où elle commence à éprouver un intérêt vif pour ses premières expériences du jeu dramatique, qui ont pour elle un bénéfique effet cathartique.

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

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Marie Laforêt en 1989.

Sa carrière commence après qu’elle a remporté le concours « Naissance d’une étoile », organisé par Europe no 1 en 1959. Elle y aurait remplacé sa sœur au pied levé… Elle y décroche un rôle dans un film de Louis MalleLiberté. Remarquée par Raymond Rouleau, elle fréquente les cours de théâtre de celui-ci. Le projet de film de Louis Malle est en fin de compte abandonné et c’est avec Alain Delon et Maurice Ronet dans Plein Soleil de René Clément qu’elle fait sa première apparition remarquée au cinéma.

Les rôles se suivent. Le réalisateur Jean-Gabriel Albicocco (1936-2001) son mari d’alors, la fait tourner dans deux de ses films : la Fille aux yeux d’or d’après le roman d’Honoré de Balzac et Le Rat d’Amérique, d’après celui de Jacques Lanzmann, avec un autre chanteur-comédien, Charles Aznavour.

En  sort son deuxième 45 tours, après la BO du film de Marcel Moussy Saint-Tropez Blues en 1960, qu’elle enregistre avec son ami d’enfance Jacques Higelin, qui va marquer sa carrière. C’est l’avènement des Vendanges de l’amour, gros succès, écrit par Danyel Gérard.

Les succès s’enchaînent : Frantz en 1964 (duo avec Guy Béart), Viens sur la montagne et la Tendresse en 1964Katy cruelle et la Bague au doigt en 1965Marie-douceur, Marie-colère, adaptation de Paint It BlackManchester et Liverpool et La Voix du silence, version française de The Sound of Silence (1966). En 1967, Ivan, Boris et moi est un succès populaire ainsi que Mon amour, mon ami, puis fin 1968 Que calor la vida.

À la fin des années 1960, elle entame un tournant et souhaite orienter sa carrière vers des titres plus personnels et notamment puisés dans les folklores américains et européens, sorte de « world music » dont elle devient une pionnière en France. Dans cet état d’esprit, elle chante à l’Olympia en 1969 (récital gravé sur disque), à Bobino l’année suivante et au Théâtre de la Ville en 1971-72. Marquant par exemple ce moment est Le vin de l’été, version française en 1969 de Summer Wine, de Lee Hazlewood.

Cette période située entre 1968 et 1972, est sans doute la plus riche et la plus authentique sur un plan artistique, l’amenant sur les scènes du monde entier. C’est également à cette époque qu’elle signe ses textes sous le pseudonyme de Françoise They. Mais cela ne plaît pas à CBS, sa nouvelle maison de disques. Ils attendaient des tubes et des chansons légères. Marie Laforêt, elle, avait envie de berceuses yougoslaves et de rythmes brésiliens (elle travaille notamment avec Egberto Gismonti et l’Argentin Jorge Milchberg). La chanteuse signe alors chez Polydor et après un dernier album très personnel en 1972, elle décide de renoncer à ses goûts musicaux pour se laisser guider par ses producteurs et répondre aux attentes d’un public plus large.

Plusieurs grands succès populaires marquent cependant cette période commerciale : Viens, viens, adaptation d’un tube allemand, Mais je t’aimeL’Amour comme à 16 ansTant qu’il y aura des chevaux (Paroles et Musique Nicolas Peyrac), en 1973, Cadeau, en 1974, adaptation du tube country No ChargeMaine-Montparnasse, en 1976, Il a neigé sur Yesterday, en 1977, chanson-hommage aux Beatles. En , elle décide d’aller s’installer en Suisse et annonce renoncer aux enregistrements, afin d’échapper à la surmédiatisation et pouvoir écrire des livres dans l’anonymat9.

Elle s’installe à Genève, en 1978 où elle tient, jusqu’en 1981, une galerie d’art, dans laquelle elle exerce aussi la profession de commissaire-priseur4. Cependant, en 1979 elle revient aussi au cinéma dans Flic ou voyou aux côtés de Jean-Paul Belmondo et de Michel Galabru.

Après un détour par la littérature avec la publication de Contes et légendes de ma vie privée chez Stock, Marie Laforêt se consacre surtout au cinéma, en France bien sûr, mais aussi en Italie. Son rôle le plus marquant alors est dans le film argentin Tangos, l’exil de Gardel, qui obtient le prix du jury à Venise en 1985. Peu de disques sortent malgré quelques tentatives en 1982 par exemple avec Blanche nuit de satin (reprise de Nights in White Satin du groupe The Moody Blues).

Marie Laforêt à la Mostra de Venise en 1994.

Elle revient en 1993 avec un album dont elle signe tous les textes, sans pseudonyme cette fois, Reconnaissances dont sont issus deux singles : Genève… ou bien et Richard Toll. En 1994, la chanteuse publie une compilation en quatre volumes, parcourant ses 30 ans de carrière discographique. La compilation Fragile de A à Z se décline également en quatre volumes séparés (Fragile de A à HFragile de I à LFragile de L à P et Fragile de P à Z). Une compilation des meilleurs titres sort également sous le titre Éventail 1963-1993. La carrière de Marie Laforêt se poursuit pendant les années 1990 au cinéma, dont Tykho Moon d’Enki Bilal.

En 1998, son album Voyages au long cours contient 17 titres inédits enregistrés sur scène lors d’une tournée mondiale (1969-1970). Elle y chante en anglais (Barbara Allen), en espagnol (Cabrestero), en italien (Cicerenella), en russe, en roumain aussi bien qu’en français (Marleau). Marie Laforêt a beaucoup chanté sur scène des chansons restées inédites comme Mon cœur se balance, composée sur une musique de Mendelssohn.

En 2001, elle publie Mes petites magies, livre de recettes pour devenir jeune, un livre de recettes de beauté. En 2002, elle publie Panier de crabes : les vrais maîtres du monde, un livre engagé ou elle dénonce les dérives de la finance, monde qu’elle a côtoyé lorsqu’elle était mariée à Éric de Lavandeyra.

Après avoir joué Maria Callas dans Master Class, rôle qui lui vaut d’excellentes critiques (nomination aux Molières en 2000 pour son interprétation), elle remplace Isabelle Mergault dans la pièce de Laurent Ruquier la Presse est unanime en 2003. Elle joue également durant un mois à l’Espace Cardin en 2004 dans Jésus la Caille, adapté du roman Jésus-la-Caille de Francis Carco. Elle participe chaque semaine sur Europe 1 à l’émission de Laurent Ruquier On va s’gêner.

Marie Laforêt remonte sur scène du 14 au , dans le cadre du festival Juste pour rire de Montréal, en avant-première d’une série de spectacles qu’accueille le théâtre des Bouffes-Parisiens, à Paris, du 12 au , pour son premier tour de chant depuis 1972. Le public est au rendez-vous, le spectacle se joue à guichets fermés. Après deux ans d’attente, une série de concerts pour , et une tournée d’adieux sont annoncées, puis annulées à la suite de problèmes de santé de la chanteuse.

La même année, sur son quatrième album Six pieds sous terreRobert (auteur-compositeur de la scène alternative française) reprend la Prière pour aller au paradis créée par Marie Laforêt en 1973.

Vie privée[modifier | modifier le code]

En 1961, elle épouse le réalisateur Jean-Gabriel Albicocco (1936-2001). Ayant rompu avec Albicocco, elle refait sa vie (entre 1965 et 1967) avec Judas Azuelos, homme d’affaires d’origine marocaine juive, dont elle a deux enfants : Lisa Azuelos, née en 1965, réalisatrice des films LOL et Dalida, et Jean-Mehdi-Abraham Azuelos, né en 1967.

Un autre homme important dans sa vie, Pierre Cornette de Saint Cyrcommissaire-priseur, écrivain et collectionneur d’art, l’initie, à la fin des années 1970, au marché de l’art.

Elle épouse, en 1971, Alain Kahn-Sriber10,8, homme d’affaires et collectionneur d’art11 dont elle a un troisième enfant, Ève-Marie-Deborah, née en 1974.

En 1980, à Genève, elle épouse Pierre Meyer, chirurgien. Le , elle épouse l’agent de change Éric (Georges Just) de Lavandeyra, dont elle se sépare quatre ans plus tard.

Elle meurt le  à Genolier (Suisse)12.

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums studio[modifier | modifier le code]

Albums en public[modifier | modifier le code]

Albums en espagnol[modifier | modifier le code]

Album en italien[modifier | modifier le code]

Album en portugais[modifier | modifier le code]

E.P.s édités en France[modifier | modifier le code]

Singles hors album[modifier | modifier le code]

Singles en italien[modifier | modifier le code]

Singles en allemand[modifier | modifier le code]

Chansons[modifier | modifier le code]

Chansons inédites ou face B de 45 tours[modifier | modifier le code]

  • Tumbleweed et Saint-Tropez blues, sur la B.O. du film Saint-Tropez Blues (1961)
  • Johnny Guitar (Victor Young), sur la B.O. du film du même titre (1963)
  • Banks of the Ohio (Traditionnel) titre hors album extrait du E.P. Blowin’ In the Wind (1963)
  • Sur le chemin des Andes (Marie Laforêt ; Michel Jourdan ; Traditionnel) titre hors album extrait du E.P. Volume XII et autre version de La Flûte magique (1966)
  • L’Amour de Moy (Traditionnel) chanté une fois à la TV dans Un portrait de Marie Laforêt (1967)
  • Simone (Traditionnel) chanté une fois à la TV dans Un portrait de Marie Laforêt (1967)
  • Belle qui tiens ma vie (Traditionnel) chanté lors des récitals de 1968
  • Marie douce Marie (Franck Thomas ; Jean-Michel Rivat ; Philippe Monnet) face B de Choux, cailloux, genoux, époux (1970)
  • Dis à Mathieu (Gérard Layani) Face B de Choux, cailloux, genoux, époux (1970)
  • Esclave et reine (Marie Laforêt ; Egberto Gismonti) inédit d’un album jamais édité, le titre a filtré sur internet en 2012 (1970)
  • Il faut savoir pardonner (Marie Laforêt; Egberto Gismonti) inédit chanté lors de récitals et une seule fois à la TV (1969-70)
  • Mon cœur se balance (Marie Laforêt ; Mendelssohn) inédit chanté lors de récitals et dans quelques émissions TV (1971)
  • L’automne rêve aux lilas (Marie Laforêt; Bernard Wistraete) inédit édité en 2003 (1971)
  • Aussi loin que l’amour (Denise Glaser; Sébastien Marotto) inédit B.O. du film du même nom (1972)
  • Daniel (Marie Laforêt ; Elton John ; Bernie Taupin) face B de Cadeau (1974)
  • Un jour (Pierre Bachelet) face B de Roman d’amour (1979)
  • Moi Marie (Gilbert Montagné) inédit d’un album jamais édité, chanté une seule fois à la TV dans La Grande Roue (1980)
  • L’Homme de l’Espace (Pascal Arroyo – Pierre Grosz) inédit d’un album jamais édité chanté une seule fois le 23 décembre 1980 Grand Plateau TSR (1980)
  • La Frontière (ou La Californie) (Gilbert Montagné) inédit d’un album jamais édité, chanté une seule fois à la TV dans Stars 80 (1980)
  • Mon amour où es tu passé (Gilbert Montagné – Daniel Boublil) inédit d’un album jamais édité, chanté deux fois à la TV dans La Grande Roue et dans Stars 80 (1980)
  • Quand les lilas refleuriront (Guy Béart) reprise inédite chantée une seule fois à la TV (1983)

Filmographie[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

ORTF[modifier | modifier le code]

Marie Laforêt en tant que chanteuse a tourné plusieurs dizaines d’émissions au sein de l’ORTF (télévision française) ; sélection de celles qui l’ont mise au premier plan :

Livres[modifier | modifier le code]

  • 1981Contes et légendes de ma vie privée (ISBN 978-2-234-01349-0)
  • 2001Mes petites magies, livre de recettes pour devenir jeune (ISBN 978-2-84098-648-5)
  • 2002Panier de crabes : les vrais maîtres du monde (ISBN 978-2-84098-829-8)
  • 2008 : Sous le pseudonyme de Erna Huili-Collins. Ouvrage collectif Correspondances intempestives : à la folie… pas du tout, Triartis

Radio[modifier | modifier le code]

Elle anime durant un été une émission sur RTL intitulée Cause toujours, tu m’intéresses.

En 1973, dans Sheherazade, feuilleton de la RTB, Marie Laforêt incarne Shéhérazade.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  « Une statistique du prénom Maïtena » [archive], sur www.aufeminin.com.
  2.  « Voir Maïte Zaitout = « je t’aime », en basque » [archive], sur lexilogos.com.
  3.  Marie Laforêt [archive] – VSD.
  4. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Généalogie de M. Laforêt » [archive], sur genealogiemagazine.com.
  5.  R. Zebulun, le livre sur Soulac.
  6. ↑ Revenir plus haut en :a et b interview dans VSD [archive]
  7.  Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr« Viol Marie Laforêt/Mémoire différée » [archive], sur Ina.fr (consulté le 24 janvier 2018)
  8. ↑ Revenir plus haut en :a et b interview dans l’émission Famille je vous aime [archive]
  9.  Jacques Pessis (dir.), Chronique de la chanson française, Chronique/Dargaud, , 240 p. (ISBN 2205055216).
  10.  (fr) « Marie Laforêt : “Je déteste m’entendre chanter” » [archive], sur femme.wanadoo.fr (consulté le 18 juin 2010).
  11.  Nouvelle dans le journal espagnol ABC [archive].
  12.  « L’actrice et chanteuse Marie Laforêt est morte » [archive], sur Le Monde.
  13. ↑ Revenir plus haut en :a b et c Musicalement, Marie douceur, Marie colère est une reprises de Paint It, Black desRolling Stones.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Fageolle & Egon Kragel, Marie laforêt , éd, … car rien n’a d’importance, mars 1994
  • Alain WodrasckaMarie Laforêt – La femme aux cent visages, éd. L’Étoile du Sud, 1999
  • Alain WodrasckaMarie Laforêt – Portrait d’une star libre, éd. Didier Carpentier, 2009 (ISBN 978-2-84167-612-5)
  • Alain WodrasckaMarie Laforêt – long courrier vers l’aurore, Mustang éditions, préface de Nilda Fernandez, 2014

Liens externes[modifier | modifier le code]

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