Michel Hidalgo nous a quittés RIP

Michel Hidalgo

 

 

 

 

 

 

Michel Hidalgo, né le  à Leffrinckoucke (Nord), est un footballeur international français devenu entraîneur. Il évolue au poste d’ailier droit puis de milieu récupérateur du début des années 1950 au milieu des années 1960. Sélectionneur de l’Équipe de France, il l’emmène à son premier titre international en 1984, lors du Championnat d’Europe de football disputé en France.

Il commence le football au sein de l’US Normande où il est repéré par Le Havre AC. Il y joue deux saisons avant de partir ensuite pour le Stade de Reims. Il remporte avec ce club un championnat de France et dispute, contre le Real Madrid, la finale de la Coupe Latine en 1955 puis celle de la première coupe d’Europe des clubs champions en 1956 (il marque un but de la tête au cours de cette toute première finale). Il est ensuite transféré à l’AS Monaco où il gagne deux nouveaux titres de champion de France et deux coupes de France. Il finit dans ce club sa carrière de joueur en 1966.

Comme entraîneur, après un bref passage au RC Menton à la fin des années 1960, il est sélectionneur de l’équipe de France de 1976 à 1984. Il permet aux « Bleus » de revenir dans l’élite mondiale en la qualifiant pour deux Coupes du monde et en finissant 4e du mondial espagnol, après une demi-finale épique contre l’Allemagne à Séville. En 1984, il remporte à la tête de la sélection le championnat d’Europe, contre l’Espagne au Parc des Princes, ce qui constitue le premier titre international de l’équipe de France. Il quitte son poste dans la foulée et devient Directeur technique national de la Fédération française de football. En 1986, il rejoint Bernard Tapie à l’Olympique de Marseille pour en devenir le directeur général jusqu’en 1991. En 2008, il ouvre la première académie internationale de football à Cannes pour détecter les jeunes talents 1.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et jeunesse[modifier | modifier le code]

Michel Hidalgo est né le  dans le nord de la France en raison des déplacements professionnels de son père, ouvrier-métallurgiste. Il a un frère jumeau monozygote prénommé Serge. Leur père est un ouvrier-métallurgiste espagnol, leur mère est originaire de la région parisienne2.

La famille s’installe dans le Calvados, à Mondeville, dans la banlieue de Caen3, sur le Plateau, dans une cité ouvrière près des hauts-fourneaux de la Société métallurgique de Normandie. Michel Hidalgo apprend à jouer au football, à un contre un, en d’interminables parties contre son frère jumeau développant ainsi son sens du dribble et ses dons pour ce sport4. La guerre les chasse de Normandie durant l’été 1944, ils se réfugient à Évron, en Mayenne avant la fin de la bataille de Normandie5.

Les Hidalgo reviennent en 1946 à Mondeville, les deux frères s’inscrivent dans une équipe de patronage paroissial de la ville, l’Espérance, et Michel et Serge se font remarquer par le club voisin de l’US Normande6. Ils sont champions de Normandie juniors 1952 avec ce club puis Michel rejoint Le Havre AC où il signe son premier contrat professionnel. Serge quant à lui restera à l’US Normande et intègrera le Stade rennais UC de 1954 à 19567.

Carrière de footballeur professionnel (1952-1966)[modifier | modifier le code]

Au Havre, Michel Hidalgo joue ailier droit, il se fait remarquer par sa vitesse et ses dribbles mais ne brille pas par son travail défensif8. La seconde saison avec le club doyen se termine par une relégation et Michel Hidalgo est transféré au Stade de Reims en fin de saison 1954.

À Reims, il n’est pas un titulaire en puissance, la ligne d’attaque étant composé de KopaGlowackiBliard et Templin. Effectuant son service militaire à Paris, il fait de plus les allers-retours Paris-Reims toutes les fins de semaine. Il participe cependant activement au titre de champion de France, remporté par les Rémois. Il dispute 23 matchs, souvent au poste d’ailier gauche, marquant 11 buts. Il dispute également avec son club la coupe Latine, Reims élimine le Milan AC grâce à un but en or de Glovacki à la 139e minute. Le club retrouve en finale trois jours plus tard le Real Madrid et doit s’incliner 2 à 0.

La saison suivante, Hidalgo et le Stade de Reims remportent tout d’abord le trophée des champions en écrasant le Lille OSC 7 à 1. En championnat où le club finit 10e, il joue peu n’étant titulaire qu’à 16 reprises, il marque cependant 8 buts. Cette année-là, le club champenois écrit sa légende en coupe d’Europe des clubs champions. Après avoir éliminé l’AGF Århus, le Budapesti Voros Lobogo et le Hibernian FC, Reims retrouve en finale le Real Madrid. Hidalgo marque de la tête le but du 3 à 2 mais le Real, emmené par Alfredo Di Stéfano, s’impose finalement 4 à 39.

Recruté par l’AS Monaco en 1957, il prend part à l’émergence d’une équipe compétitive au pied du Rocher. Sous les ordres de Lucien Leduc, il remporte en 1960 et 1963 avec les monégasques la coupe de France, en 1961 et 1963 le championnat de France et en 1961 la coupe Drago contre le RC Strasbourg 2 à 0.

Le , il connait sa seule et unique sélection contre l’Italie. Initialement prévu pour jouer avec l’équipe de France B, Georges Verriest, le sélectionneur, l’appelle pour pallier le forfait d’un joueur. Il entre à la mi-temps à la place de Stéphane Bruey comme milieu défensif alors que l’équipe de France mène 1 à 0. Les bleus s’inclinent 2 à 1 sur deux buts de José Altafini10.

Président du syndicat des joueurs (1964-1969)[modifier | modifier le code]

En 1964, succédant à Just Fontaine à la tête de l’UNFP, le syndicat des joueurs, Michel Hidalgo fait preuve à ce poste d’une grande activité. En 1966, l’UNFP est à l’origine de la création de la FIFpro, la fédération internationale des footballeurs professionnels. En 1969, le syndicat obtient, après de dures négociations, l’entrée en vigueur du contrat à temps11. Il reste à la tête du syndicat jusqu’en à 1969.

Sélectionneur de l’équipe de France (1976-1984)[modifier | modifier le code]

Hidalgo est nommé sélectionneur de l’équipe de France de football en  en remplacement de Stefan Kovacs, à une époque où la France échoue invariablement en éliminatoires des grands tournois internationaux. Il inculque aux Bleus ses principes d’un jeu ouvert axé sur l’offensive et, aidé par l’éclosion d’une jeune génération emmenée par Michel PlatiniDominique Rocheteau et Maxime Bossis, écrit une page dorée de l’histoire du football français. Après douze ans d’absence, Hidalgo qualifie enfin la France pour une phase finale de Coupe du monde en 1978. La veille du départ en Argentine, il est victime, avec son épouse, d’une tentative d’enlèvement sur une route de la Gironde, par un groupe opposé à la Coupe du monde en Argentine12. Au mondial argentin, la France échoue au premier tour face à l’Argentine et l’Italie. La montée en puissance se poursuit cependant et Hidalgo, s’appuyant sur une solide ossature Stéphano-Nantaise, conduit, après une qualification arrachée devant les Pays-Bas au Parc des Princes, de nouveau l’équipe nationale à la Coupe du monde de football de 1982 et la légendaire demi-finale de Séville perdue aux tirs au but face à la RFA. Le , enfin, c’est la consécration : Hidalgo donne à la France son premier titre international avec la victoire à l’Euro 1984, à domicile, en gagnant la finale 2-0 face à l’Espagne au Parc des Princes et après une nouvelle demi-finale d’anthologie à Marseille, remportée 3-2 face au Portugal à la dernière minute de la prolongation.

Hidalgo passe le relais à la tête des Bleus à Henri Michel sur ce succès et se replie sur le poste de directeur technique national qu’il occupait en parallèle depuis 1982.

Une fin de carrière active[modifier | modifier le code]

En Laurent Fabius, nouveau premier ministre lui propose le portefeuille des Sports dans son gouvernement mais au vu du délai trop court pour se décider, Michel Hidalgo préfère décliner (décision qu’il dit avoir regrettée par la suite)13.

En 1986, il quitte ses fonctions de DTN et rejoint l’Olympique de Marseille de Bernard Tapie dont il devient manager jusqu’en 1991.

Il sera condamné en appel à de la prison avec sursis et une lourde amende par la justice Française dans l’affaire des comptes de l’OM14.

Michel Hidalgo quitte ensuite le contact direct avec le football professionnel sans toutefois abandonner le milieu, coanimant l’émission « Demain c’est foot » sur TMC et commentant à l’occasion comme consultant des matches de football.

En 2006, à la demande de la Ligue de football professionnel15, Michel Hidalgo remet un rapport avec six propositions16 pour accroître le nombre de buts marqués dans le championnat de France. Aucune de ces propositions n’a été à ce jour appliquée.

En 2020, bien qu’affaibli, le sélectionneur des champions d’Europe 1984 retrouve ses anciens joueurs venus lui rendre hommage17.

Palmarès[modifier | modifier le code]

Palmarès de joueur[modifier | modifier le code]

Michel Hidalgo a remporté, comme joueur, tous les trophées français de son époque. Avec le Stade de Reims, il est champion de France en 1955 et gagne, la même année, le trophée des champions. Sous les couleurs monégasques, il finit deux fois champion de France en 1961 et 1963 et vice-champion en 1964. Il gagne deux coupes de France en 1960 et 1963, la coupe Drago en 1961, le trophée des champions en 1961 et le trophée Theresa Herrera en 1963. Au niveau continental, il est, sous les couleurs rémoises, finaliste de la coupe Latine en 1955 et de la coupe d’Europe des clubs champions en 1956. Il est sélectionné une fois en équipe de France en 1962.

Palmarès d’entraîneur/sélectionneur[modifier | modifier le code]

Comme sélectionneur, il remporte le championnat d’Europe des nations en 1984, premier titre sénior de l’histoire du football français clubs et sélections confondus. Il qualifie la France pour deux coupes du monde en 1978 et 1982, terminant 4e du Mondial espagnol. Son bilan à la tête des Bleus est de 76 matchs disputés qui se décomposent en 42 victoires, 16 nuls et 18 défaites.

À la suite du Mondial espagnol, il est nommé entraîneur français de l’année 1982 par France Football. En 1999, il est élu également par ce magazine, 3e entraîneur français du siècle18. Après la victoire de l’équipe de France à l’Euro 84, il est nommé entraîneur européen de l’année par le magazine anglais World Soccer19.

Statistiques[modifier | modifier le code]

Le tableau ci-dessous résume les statistiques en match officiel de Michel Hidalgo durant sa carrière de joueur professionnel20.

Saison Club Pays Championnat Coupes nationales Coupe d’Europe Sélection
Division Matchs Buts Matchs Buts Type Matchs Buts Matchs Buts
1952 – 1953 Le Havre AC Drapeau : France France Division 1 19 4
1953 – 1954 Le Havre AC Drapeau : France France Division 1 28 9 4 1
1954 – 1955 Stade de Reims Drapeau : France France Division 1 23 11 3 1 CL 2 0
1955 – 1956 Stade de Reims Drapeau : France France Division 1 16 8 2 0 C1 4 1
1956 – 1957 Stade de Reims Drapeau : France France Division 1 27 4 3 4
1957 – 1958 AS Monaco Drapeau : France France Division 1 30 5 4 2
1958 – 1959 AS Monaco Drapeau : France France Division 1 28 4 2 0
1959 – 1960 AS Monaco Drapeau : France France Division 1 34 10 6 1
1960 – 1961 AS Monaco Drapeau : France France Division 1 33 5 7 2
1961 – 1962 AS Monaco Drapeau : France France Division 1 28 1 6 0 C1 2 0 1 0
1962 – 1963 AS Monaco Drapeau : France France Division 1 38 1 8 0
1963 – 1964 AS Monaco Drapeau : France France Division 1 20 0 3 0 C1 4 0
1964 – 1965 AS Monaco Drapeau : France France Division 1 31 0 4 0
1965 – 1966 AS Monaco Drapeau : France France Division 1 14 0 1 0
Total 369 62 53 11 12 1 1 0

Hommage[modifier | modifier le code]

Une rose hybride de thé, nommée « Hidalgo », lui a été dédiée par la maison Meilland en 1979.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  Académie de football Hidalgo [archive]
  2.  Hidalgo 1982p. 163.
  3.  Gilles HenryLes célèbres de Caen, Condé-sur-Noireau, Maître Jacques, , 240 p.(ISBN 2912047277)p. 114
  4.  Hidalgo 1982p. 164.
  5.  Michel Hidalgo et Patrice Burchkalter, Le temps des Bleus. Mémoires, p. 18.
  6.  Hidalgo 1982p. 165
  7.  stade-rennais-online.com/ [archive]
  8.  Hidalgo 1982p. 166
  9.  « Real-Reims 1956 » [archive], sur om4ever.com (consulté le 29 mai 2010)
  10.  « France-Italie 1962 » [archive], sur fff.fr (consulté le 24 mai 2010)
  11.  Moustapha Kamara et Hervé CausseLes opérations de transfert de footballeurs professionnels, Editions L’Harmattan, coll. « Logiques juridiques », , 338 p.(ISBN 2296036899lire en ligne [archive])p. 81
  12.  « Affaire Hidalgo » [archive] [vidéo], sur ina.fr, Information Télévisée 1, (consulté le 21 mai 2010)
  13.  in Le Figaro, 4 août 2007 [1] [archive]
  14.  Article condamnation Michel Hidalgo [archive]
  15.  in L’Express du 2 février 2006 [2] [archive]
  16.  Résumé du rapport de Michel Hidalgo sur le site de la LFP [archive]
  17.  Michel Platini à propos de l’hommage à Michel Hidalgo : « Un moment très fort » [archive]
  18.  (en) « Trainer of the Year » [archive], sur rsssf.com (consulté le 1er juin 2010)
  19.  (en) « World Soccer Awards » [archive], sur rsssf.com (consulté le 1er juin 2010)
  20.  « Fiche de Michel Hidalgo » [archive], sur footballdatabase.eu [archive]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Hidalgo et Patrice BurchkalterLe temps des Bleus. Mémoires, Paris, Jacob-Duvernet,  (ISBN 978-2-84724-146-4)
  • Michel HidalgoFootball en bleus, Éditions Ramsay, , 171 p. (ISBN 2-85956-259-1) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

facebooktwittergoogle_plusredditpinterestlinkedinmail

Vous pourriez aussi aimer...

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Translate »