Nat Hentoff
Nat Hentoff né à Boston (Massachusetts) le , et mort à New York (État de New York), le 1, est un journaliste, historien, romancier et critique américain de jazz et de musique country. Au cours de sa longue carrière, il fait paraître de nombreux ouvrages sur le jazz, des romans, biographies, ainsi que de la littérature d’enfance et de jeunesse. Il est également chroniqueur pour de nombreux journaux et magazines américains comme The Village Voice durant plus de 50 ans.
Biographie[modifier | modifier le code]
Hentoff fait des études à l’école Boston Latin School, puis à l’université Northeastern University, où il obtient un Bachelor of Arts et, en 1985, un doctorat honorifique en droit. Il suit ensuite des cours à l’Université Harvard. En 1950, il reçoit une bourse Fulbright, s’inscrit à des cours à la Sorbonne à Paris et obtient un diplôme de l’institution française en 19502.
Après la Seconde Guerre mondiale, il entame une carrière de journaliste sur une station de radio de Boston, WMEX. À 19 ans il a son émission de radio et, à la fin des années 1940, il anime les émissions JazzAlbum et From Bach To Bartok. Jusqu’à la fin des années 1950, il anime également une émission intitulée The Scope of Jazz sur la station WBAI-FM basée à New York. En 1952, il est engagé par le magazine Down Beat pour rédiger des chroniques régulières, puis l’année suivante, à 28 ans, il devient éditeur associé du magazine jusque 1957 où il est licencié pour avoir engagé une personne de couleur3. Publié en 1955, son premier ouvrage, intitulé Hear Me Talking to Ya, « est une contribution remarquable à l’histoire du jazz »4. L’année suivante, en 1958, il fonde avec Martin Williams et Hsio Wen Shih le magazine The Jazz Review. En 1960, Hentoff crée le label Candid Records qu’il dirige jusque 1961. Pendant sa courte période d’existence, le label accueille cependant dans son répertoire des séances d’enregistrements de musiciens de renom comme le contrebassiste Charles Mingus, la chanteuse Abbey Lincoln et le saxophoniste Phil Woods5. En outre, pendant cette période, il « devient professeur à l’Université de New York »6.
Rédacteur de chroniques pour des journaux, notamment The Village Voice, Legal Times, The Washington Times, il est également attaché comme journaliste au magazine The New Yorker pendant 25 ans. Il signe ensuite des articles pour The New York Times, The New Republic, The Atlantic Monthly et The Washington Post.
Paru en 1982, son premier roman policier, Le Diable et son jazz (Blues for Charlie Darwin), « qui décrit l’univers de Greenwich Village avec ses trafics en tous genres »4, est traduit en français dès l’année suivante et paraît dans la collection Série noire.
Dans les années 1990, il rédige de nombreuses liner notes sur des enregistrements de jazz de différents styles et écrit régulièrement sur le jazz pour le quotidien américain The Wall Street Journal.
Militant pour les libertés[modifier | modifier le code]
Nat Hentoff est aussi connu en tant que libre-penseur et militant pour la liberté d’expression, contre la peine de mort, contre l’avortement (pro-life)7,n 1 et les décisions politiques ayant des conséquences sur la vie des Américains8. Il soutient Israël et, en 2003, l’opération menée pour libérer l’État irakien, mais critique la loi antiterroriste USA PATRIOT Act votée sous le gouvernement de George W. Bush en 2001. Il critique aussi le parti démocrate des États-Unis, qui a émis en période d’élection des doutes sur les motifs de déclaration de guerre du président Bush au sujet des prétendues armes de destruction massive en Irak. Il critique aussi certaines lois approuvées par le gouvernement précédent de Bill Clinton, en particulier Antiterrorism and Effective Death Penalty Act of 19969.
Œuvre[modifier | modifier le code]
- En plus des nombreux livres consacrés au jazz et aux livres orientés sur des questions politiques, Hentoff a également écrit des romans et les livres pour enfants. Il a aussi rédigé une autobiographie.
Romans[modifier | modifier le code]
- Jazz Country (1965)
- Call the Keeper (1966)
- Onwards! (1966)
- I’m Really Dragged But Nothing Gets Me Down (1968)
- Blues for Charlie Darwin (1982)
Publié en français sous le titre Le Diable et son jazz, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Série noire » no 1927 (1983) (ISBN 2-07-048927-2) ; réédition Éditions Gallimard, coll. « Folio » no 2583 (1994) (ISBN 2-07-038858-1)
- The Man from Internal Affairs (1985)
Publié en français sous le titre La Police des polices, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Série noire » no 2070 (1986) (ISBN 2-07-049070-X)
Littérature d’enfance et de jeunesse[modifier | modifier le code]
Série Sam at School[modifier | modifier le code]
- This School Is Driving Me Crazy (1975)
- Does This School Have Capital Punishment? (1981)
Autres ouvrages de littérature d’enfance et de jeunesse[modifier | modifier le code]
- The Day They Cale to Arrest the Book (1982)
- First Freedom, Random House Children’s Books, , 363 p. (ISBN 0307799905 et 978-0-307-79990-6)
Ouvrages sur le jazz et autres essais[modifier | modifier le code]
- Hear Me Talking to Ya (1955), écrit en collaboration avec Nat Shapiro
Publié en français sous le titre Écoutez-moi ça, Paris, Corrêa (Buchet/Chastel) (1956)
- Journey Into Jazz, Coward-McCann, , 48 p.
- Jazz: New Perspectives on the History of Jazz By Twelve of the World’s Foremost Jazz Critics and Scholars, Da Capo Press, , 387 p. (ISBN 0306800020 et 978-0-306-80002-3)
- Jazz Is, Limelight Editions, , 288 p. (ISBN 0879100036 et 978-0-879-10003-2)
- The Jazz Makers: Essays on the Greats of Jazz, Da Capo Press, 1979 (en collaboration avec nat shapiro), 368 p. (ISBN 0306801051 et 978-0-306-80105-1)
- American Heroes: In and Out of School, Delacorte Press, , 126 p. (ISBN 0385295650 et 978-0-385-29565-9)
- Living the Bill of Rights: How to Be an Authentic American, University of California Press, , 253 p. (ISBN 0520219813 et 978-0-520-21981-6)
- Listen To The Stories: Nat Hentoff on Jazz and Country Music, Da Capo Press, , 240 p. (ISBN 0306809826 et 978-0-306-80982-8)
- The Nat Hentoff Reader, Da Capo Press, , 336 p. (ISBN 0306810840 et 978-0-306-81084-8)
- The War on the Bill of Rights: and the Gathering Resistance, Seven Stories Press, , 232 p. (ISBN 1583226583 et 978-1-583-22658-2)
- American Music Is, Da Capo Press, , 352 p. (ISBN 0306813513 et 978-0-306-81351-1)
- At the Jazz Band Ball: Sixty Years on the Jazz Scene, University of California Press, , 246 p. (ISBN 0520261135 et 978-0-520-26113-6)
Autobiographie[modifier | modifier le code]
- Boston Boy: Growing up with Jazz and Other Rebellious Passions, Paul Dry Books, , 212 p. (ISBN 096796752X et 978-0-967-96752-3)
- Speaking Freely: a Memoir, Knopf, , 303 p. (ISBN 0679436472 et 978-0-679-43647-8).
Récompenses[modifier | modifier le code]
En 1972 il est récompensé par une bourse Guggenheim10. En 1995 il reçoit un prix de la National Press Foundation Award pour de remarquables contributions dans le journalisme. En 2004, le NEA le récompense d’un Jazz Master, il devient à cette occasion la première personne non musicienne à recevoir ce prix.
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Son opposition à l’avortement, depuis les années 1980, lui vaut de nombreuses critiques et ennemis même parmi ses collègues du Village Voice.
Références[modifier | modifier le code]
- (en)Robert McFadden. Nat Hentoff, Journalist and Social Commentator, Dies at 91. The New York Times, January 7, 2017. [archive]]
- (en) « Nat Hentoff -biography » [archive], sur washingtonpost.com (consulté le 28 octobre 2012).
- (en) Ian Patterson, « Nat Hentoff: The Never-Ending Ball » [archive], sur allaboutjazz.com, (consulté le 28 octobre 2012).
- Dictionnaire des littératures policières, p. 958.
- (en) Scott Yanow, « Nat Hentoff -biography » [archive], sur allmusic.com (consulté le 28 octobre 2012).
- Dictionnaire des littératures policières, volume 1, p. 957.
- (en) « Nat Hentoff on Abortion » [archive], sur mit.edu (consulté le 28 octobre 2012).
- (en) « Nat Hentoff -Senior Fellow » [archive], sur cato.org (consulté le 28 octobre 2012).
- (en) Nat Hentoff, « Chapter Two -The Diminishing First Amendment » [archive], sur worldcat.org (consulté le 28 octobre 2012).
- (en) « John Simon Guggenheim -Fellows » [archive], sur gf.org (consulté le 28 octobre 2012).
Sources[modifier | modifier le code]
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Claude Mesplède (dir.), Dictionnaire des littératures policières, vol. 1 : A – I, Nantes, Joseph K, coll. « Temps noir », , 1054 p. (ISBN 978-2-910-68644-4, OCLC 315873251), p. 957-958
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationale de la Diète • Bibliothèque nationale d’Espagne • WorldCat
- Mort récente
- Naissance en juin 1925
- Naissance à Boston
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- Étudiant de l’université Harvard
- Étudiant de l’université de Paris
- Professeur à l’université de New York
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