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Lettre d’information n°7 : Les Français et la neurogenèse
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Retrouvez plus d’infos sur la mémoire sur le site de www.observatoireb2vdesmemoires.fr
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Lettre d’information n°7 : Les Français et la neurogenèse
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Professeur  Francis Eustache
Président Conseil scientifique de l’Observatoire B2V des Mémoires Neuropsychologue Directeur d’Etudes à l’EPHE Directeur de l’Unité de recherche U1077 de l’INSERM à l’Université Caen/Normandie Directeur Général du GIP Cyceron
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Isabelle Pécou
Directeur du Groupe B2V
Edito
Chères lectrices,
Chers lecteurs,C’est avec plaisir que nous vous adressons la nouvelle lettre d’information de l’Observatoire B2V des Mémoires.

L’Observatoire B2V des Mémoires a pour vocation de promouvoir les recherches sur la mémoire sous toutes ses formes : individuelle, collective, d’entreprise ou encore numérique.
Véritable laboratoire, l’Observatoire B2V des Mémoires participe au développement de la recherche et met en place des moyens de prévention et de sensibilisation auprès du grand public.
Cette nouvelle newsletter est l’occasion de revenir sur le phénomène de neurogenèse qui est la capacité du cerveau à générer de nouveaux neurones fonctionnels. Une piste encourageante dans la prévention du vieillissement cérébral. Une fiche pédagogique propose quelques clés qui permettent de mieux appréhender le sujet. Ce thème est d’ailleurs au cœur des travaux menés par Anne Auguste, lauréate 2016 de la bourse de l’Observatoire B2V des Mémoires.

Avec l’IFOP, nous avons réalisé une étude portant sur la mémoire et les neurones pour connaître l’état des connaissances du grand public sur le sujet.

Nous vous souhaitons une excellente lecture.

Isabelle Pécou & Francis Eustache

LA VIDÉO DU MOIS REVIENT SUR
LA LAURÉATE DE LA BOURSE DOCTORALE B2V
2016
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Le rôle de la neurogenèse sur la mémoire intéresse de nombreux chercheurs. C’est par exemple le cas d’Anne Auguste, lauréate 2016 de la bourse doctorale de l’Observatoire B2V des Mémoires. Au centre de recherches en neurosciences de Lyon, cette jeune thésarde de 26 ans analyse le cerveau de rats soumis à diverses expériences. Elle présente le rôle de la neurogénèse dans la mémoire épisodique de la vie.
Cliquez ici pour retrouver la vidéo
LA QUESTION IFOP DU MOIS
Une découverte scientifique a montré que, chez l’adulte, un à quelques milliers de nouveaux neurones sont fabriqués par l’hippocampe, une région du cerveau importante pour la mémoire. Mais nombre d’entre aux disparaissent dans les semaines qui suivent. Ce phénomène s’appelle la neurogenèse adulte. En avez-vous entendu parler? CLIQUEZ, CI-DESSOUS
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Chaque mois, l’Observatoire B2V des Mémoires aborde un certain nombre d’idées reçues en réalisant auprès des Français une enquête IFOP inédite.

Pour connaître l’état des connaissances du grand public sur le sujet, l’Observatoire B2V des Mémoires a réalisé en partenariat avec l’IFOP une étude sur la neurogenèse. Les résultats de cette enquête sur des milliers de Français invitent à poursuivre les efforts de sensibilisation du grand public.

COMMENTAIRES DES EXPERTS DE L’OBSERVATOIRE B2V DES MÉMOIRES
PROFESSEUR FRANCIS EUSTACHE
Président du Conseil scientifique de l’Observatoire B2V des Mémoires.
Neuropsychologue
Directeur d’Etudes à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE).
Directeur de l’Unité de Recherche U1077 de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale
(INSERM) à l’Université de Caen / Normandie.Cette enquête de l’IFOP sur la neurogenèse adulte est, à ma connaissance, une première. Elle porte sur un échantillon de 1000 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 17 au 20 février 2017. La première question portait sur la notoriété de la neurogenèse adulte, à savoir le fait qu’une découverte scientifique a montré que, chez l’adulte, un à quelques milliers de nouveaux neurones sont fabriqués par l’hippocampe, une région du cerveau importante pour la mémoire. Nombre d’entre eux disparaissent dans les semaines qui suivent. À cette première question, 35 % des personnes interrogées répondent qu’elles en avaient déjà entendu parler, en avaient même une connaissance précise. Ces réponses sont plus qu’honorables, car il s’agit d’une information très précise de neurosciences qui, de surcroît, a fait suite à de longues années où ce phénomène était méconnu et même contesté. Globalement, ce résultat montre donc que, plus d’un tiers des personnes interrogées ont connaissance d’un mécanisme précis du fonctionnement du cerveau. Les analyses réalisées ensuite sur le type de réponses, en fonction des caractéristiques démographiques des personnes interviewées, sont également très intéressantes. On remarque notamment que ce sont les personnes les plus jeunes (18-24 ans) qui ont la meilleure connaissance du phénomène de neurogenèse. En effet, 44 %d’entre elles mentionnent en avoir entendu parler et 19 %indiquent qu’elles en ont une connaissance précise. La deuxième question porte sur l’impact perçu de la neurogenèse adulte sur la mémoire, et plus précisément le fait que la neurogenèse adulte pourrait avoir comme conséquence d’améliorer la mémoire. Cette question a été posée aux 35 %des participants qui avaient répondu avoir « entendu parler » de la neurogenèse adulte. Il convient donc d’être prudent sur les analyses qui peuvent être faites à partir des réponses obtenues. Quelques résultats méritent des commentaires car les messages ne souffrent d’aucune ambiguïté. Tout d’abord, 80% de ces participant donnent une réponse positive (c’est à dire, qu’ils estiment que la neurogenèse adulte est bénéfique pour la mémoire). De façon intéressante, le nombre de réponses positives est plus important chez les personnes les plus âgées, et particulièrement dans la tranche d’âge 50-64 ans, où il atteint le pourcentage de 92 %. La question suivante porte sur le fait qu’il existe ou non des moyens pour stimuler la fabrication de ces neurones ou de prolonger leur durée de vie. Là encore, la réponse est sans équivoque puisque 74 % des personnes concernées répondent par l’affirmative. Comme pour la question précédente, le pourcentage de réponse positive est le plus important dans la tranche d’âge 50-64 ans. Enfin, la dernière question porte sur l’impact détaillé de différentes actions sur la fabrication des neurones. Les résultats obtenus montrent sans ambigüité que les participants ont conscience que différentes actions  permettent de stimuler la fabrication de nouveaux neurones : pratiquer une activité physique régulière (90 % de réponses positives), éviter le stress (90 % de réponses positives), dormir au moins 7 heures par nuit (89 % de réponses positives), éviter de consommer de l’alcool (87 % de réponses positives), avoir une vie sociale riche (78 % de réponses positives), effectuer des apprentissages complexes (78 % de réponses positives), traiter un état dépressif (75 % de réponses positives), limiter les excès de poids (74 % de réponses positives).

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PROFESSEUR ROBERT JAFFARD
Neurobiologiste
Membre du Conseil Scientifique de l’Observatoire B2V des Mémoires .
Cette enquête montre d’abord que 35% des Français ont « entendu parler » de l’existence d’une neurogenèse cérébrale adulte mais que seulement 9% d’entre eux – en majorité les moins de 35 ans – ont une idée précise de ce dont il s’agit. On peut avancer plusieurs explications à ce résultat. La première est qu’il s’agit d’un processus très discret et localisé qui ne concerne que quelques milliers de neurones sur les quelques mille milliards constitutifs d’un cerveau humain; il peut donc être vu comme un « épiphénomène ». La deuxième est que ce processus va à l’encontre d’un dogme tenace qui considérait, arguments à l’appui, que la neurogenèse embryonnaire fixait de façon définitive le nombre maximum de neurones que la totalité d’un cerveau pouvait posséder, l’âge et diverses neuropathologies se chargeant d’entamer ce capital. La troisième est que la quasi-totalité de nos connaissances sur l’existence, les mécanismes et les fonctions de la neurogenèse adulte sont issues de l’expérimentation sur les rongeurs; certains ont ainsi considéré que l’accroissement de la complexité cérébrale nécessitait une stabilité des circuits cérébraux incompatible, chez l’homme, avec la genèse de nouveaux neurones fonctionnels. Pourquoi et comment peut-on dès lors considérer que la neurogénèse adulte peut avoir des conséquences sur la mémoire humaine ? Sur les 35% de personnes qui ont entendu parler de la neurogenèse adulte, 80% – avec cette fois une proportion plus élevée de personnes âgées de plus de 50 ans – répondent par l’affirmative. Que sait-on au juste ? Pour l’essentiel, l’expérimentation chez les rongeurs montre une relation étroite entre la production et l’intégration fonctionnelle des nouveaux neurones dans une région de l’hippocampe appelée gyrus denté et les performances mnésiques. En général, la stimulation de cette neurogenèse améliore les performances dans des épreuves d’apprentissage connues pour dépendre de l’hippocampe alors, qu’à l’inverse, son blocage entraîne des déficits dans ces mêmes épreuves. Toujours chez les rongeurs, la plupart des travaux soulignent la très grande efficacité d’une activité physique quotidienne pour accroître – jusqu’à la multiplier par deux – la neurogenèse hippocampique, l’activité sexuelle et les traitements par antidépresseurs ayant également un effet positif. A l’inverse, le stress, l’isolement social, la consommation modérée d’alcool, la privation de sommeil diminuent cette production neuronale. Comme le soulignent de nombreux auteurs, l’apprentissage lui-même aurait pour effet principal de permettre la survie des neurones qui viennent d’être produits. Intégrés aux réseaux neuronaux préexistants, ces jeunes neurones, bien qu’en nombre limité mais doués d’une très grande plasticité, auraient un effet de « jouvence » qui augmenterait l’efficience du réseau-hôte à encoder les informations nouvelles. Le nombre élevé de réponses positives (75% à 90 %) aux propositions qui étaient faites sur l’impact des différentes « actions » pour la neurogenèse (production et /ou survie des jeunes neurones) est, à peu de choses près, globalement conforme à ce qui vient d’être décrit. Maintenant, ce que nous savons sur l’animal peut-il être étendu à l’homme ? Très récemment, l’équipe de Jonas Frisén à Stockolm a été en mesure d’évaluer le niveau de neurogenèse hippocampique chez l’homme en se basant sur les variations du carbone radioactif dans l’atmosphère -notamment au cours des essais atomiques atmosphériques des années 60 – pour « dater » la naissance des cellules. Quelques 700 nouveaux neurones sont quotidiennement ajoutés à chaque gyrus denté (qui possède tout de même une dizaine de millions de cellules !) ce qui correspondrait à un taux de neurones renouvelés au moins aussi importante que chez la souris. De plus, contrairement à la souris, le déclin de cette neurogenèse adulte avec le vieillissement est, chez l’homme, très peu marqué- ce qui pourrait être une bonne nouvelle !-. Ces données plaident en faveur d’un rôle potentiel effectif de la neurogenèse hippocampique adulte dans le fonctionnement de la mémoire humaine et plus généralement dans la cognition et les émotions. Néanmoins, aussi longtemps que l’on ne disposera pas chez l’homme des techniques permettant de détecter et de mesurer directement in vivo les niveaux de neurogenèse, on ne pourra ni établir son importance fonctionnelle dans le cerveau adulte, vieillissant ou pathologique, ni promouvoir de nouveaux traitements.
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LA FICHE PÉDAGOGIQUE DU MOIS
Démarrée au stade embryonnaire, la formation du système nerveux se poursuit jusqu’à l’adolescence. Mais après : le cerveau est-il encore capable de fabriquer de nouveaux neurones ? Cette “jouvence neurale” semble également jouer un rôle important, notamment via la possible migration de nouveaux neurones à l’intérieur du cerveau. RevolutionR
LES ACTUALITÉS DE L’OBSERVATOIRE B2V DES MÉMOIRES
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Ecole thématique,
Cerveau et mémoire :
concept et approches
transdisciplinaires

Du 10 au 14 avril 2017 sur l’Île de Porquerolles

Cette école est une formation proposée par le CNRS. Elle s’adresse à toute personne souhaitant acquérir ou compléter ses connaissances des enjeux de recherche dans le domaine de la mémoire : chercheurs ou enseignants-chercheurs, jeunes ou confirmés, étudiants, ingénieurs, cliniciens.
Le premier objectif de cette école transdisciplinaire est de rassembler autour d’un même projet pédagogique plusieurs communautés de chercheurs qui travaillent sur la mémoire.
Le second objectif est de faire le point chez l’Homme comme chez l’animal sur les connaissances stabilisées et sur les principales avancées conceptuelles et méthodologiques, d’identifier les points de convergence et de controverse et de dégager des pistes pour le futur ainsi que de nouvelles coopérations dans ce domaine de recherche.
Le dernier objectif est de montrer l’intérêt que présente l’analyse des processus d’apprentissage et de mémorisation à différents niveaux. Ainsi, l’étude d’organismes vivants plus simples permet de dégager des principes élémentaires et des mécanismes de mémoire qui peuvent ensuite être testés chez d’autres espèces.

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Festival de cinéma
“l’espace d’un instant”

Du 5 au 21 mai 2017 à Cergy Pontoise

L’Observatoire B2V des Mémoires est partenaire du festival « l’espace d’un instant », événement créé par Madame ROSTAN, professeur de Lettres, et Monsieur PANAY, professeur de philosophie. Cette année, le thème choisi est la Mémoire dans une dimension pluridisciplinaire : scientifique, technologique, historique, philosophique et artistique. De nombreux formats seront proposés au public : conférences, ateliers, prestations artistiques collaboratives, expositions, etc.
Les thèmes abordés lors de ce festival seront :
– Retrouver/construire une mémoire des tragédies de l’histoire: au croisement de l’intime et du collectif

–    Mémoire et quête de soi
–    Impossible oubli
–    Souvenirs artificiels
–    Le cinéma, l’image de la mémoire par excellence
–    Mémoire et archives : stocker et transmettre
Pour découvrir le programme, rendez-vous sur http://www.festival-lespaceduninstant.fr ou sur la page Facebook Festival L’espace d’un Instant
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Copyright © Observatoire B2V des Mémoires – Mars 2017
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