Hier vers 20h Patrick Francfort s’est éteint à l’hôpital Lariboisière victime du Covid 19.

Gérant du Baiser Salé, batteur de son groupe THE GIBSON BROTHERS il avait débuté sa carrière de musicien avec Manu Dibango.

Surnommé « La Machine » L’homme au tempo indétrônable .. Il était le batteur indispensable des séances de studios de tous les albums « afro » “funk” des années 70-80.

J’ai connu Patrick en 1973 en devenant chanteuse de l’orchestre de bal Peter Dean. Une complicité et une confiance sans pareil s’est installé entre nous et malgré les aléas de la vie, la séparation, nous n’avons jamais cessé de nous faire confiance. Patrick avait créé le Baiser Salé avec ses frères Chris et Alex pour qu’existe un endroit qui propose de la musique live en référence à la Périgourdine, Brasserie du Quartier Latin où chaque jour il y avait de la musique « live ».

Enfant il vivait dans ce quartier, rue de la verrerie, adolescent il travaillait la musique dans les caves du 58 rue des lombards avec son ami Loulou qui habitait dans l’immeuble et jouait de la trompette ..

Nous dirigions tous les deux le Baiser Salé, lui dans l’ombre. Il s’est battu avec moi pour que ce lieu reste vivant dans les pires années de son existence et nous avons réussi !

Costaud au caractère bien trempé, généreux, ombrageux, humain, il savait me remonter le moral et m’aider à repartir dans les mauvaises passes .. Il m’obligeait sans cesse à me remettre en question. Parfois au-delà du nécessaire .. Ceux qui l’ont bien connu savent que l’on pouvait compter sur lui quoi qu’il arrive, sans cinéma, sans fioritures, juste toujours présent !

Depuis quelques temps la vie ne nous a pas épargné et sa santé est devenue fragile, jusqu’au bout il a cru qu’il était indestructible !! Malgré mes coups de gueule ..

Il a légué à ses enfants, Karine, Déborah, Alix, Jason, Tiss ses valeurs de Générosité, courage, honnêteté, humour !

il était tellement fier des adultes qu’ils sont devenus .. !

Patrick était devenu mon meilleur ami, celui qui ne te laisse jamais tomber, celui sur qui tu peux toujours compter, Et qui te dit SA vérité, nos discussions pouvaient durer des heures et aucun de nous deux ne cédait .. jusqu’à ce que l’on trouve la bonne solution.

Il était ma famille, celle que nous avons réussi à construire malgré tout pour nos enfants..

En dépit de toutes les conventions, les drames, notre affection est restée réelle ..

Je ne sais pas encore comment nous allons faire sans lui … les jours suivants nous le diront.

Prenez tous bien soin de vous. Nous aurons tous besoin de votre bienveillance, de votre lumière, de votre Aide .. !!

Maria Rodriguez