Hommage d’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, à Denys de la Patellière
Réalisateur et scénariste de grand talent, Denys de la Patellière aura eu le bonheur de faire jouer quelques-unes des plus belles légendes du cinéma français : Pierre Fresnay, Jean Gabin, Lino Ventura, Louis de Funès ou encore Danielle Darrieux.
La Ministre de la Culture et de la Communication tient à saluer l’œuvre remarquable de Denys de la Patellière, tout à la fois populaire et de grande qualité, sachant jouer avec bonheur dans tous les registres, du comique le plus irrésistible au dramatique le plus émouvant. Comment ne pas distinguer « Les grandes familles » et le face à face puissant entre Pierre Brasseur et Jean Gabin, « Le Tatoué », qui réunit Jean Gabin et Louis de Funès dans un fabuleux et réjouissant tandem, « Un Taxi pour Tobrouk » avec un Lino Ventura magistral, ou encore « Le Tonnerre de Dieu », qui révéla celle qui deviendra la célèbre « Angélique Marquise des Anges », Michèle Mercier ?
En réalisant tous ces grands succès, Denys de la Patellière n’a jamais cessé de se montrer attentif à ce qui représentait pour lui un objectif indépassable : le public.
Denys de La Patellière est un réalisateur et scénariste français né le 8 mars 1921 à Nantes (Loire-Atlantique) et mort le 21 juillet 2013 à Dinard (Ille-et-Vilaine).
Sommaire
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Biographie[modifier]
Formation[modifier]
Fils d’officier, Denys de La Patellière prépare le concours de l’école de Saint-Cyr. Durant la Seconde Guerre mondiale, il s’engage dans l’armée de la Libération. À la fin du conflit, il fait carrière dans le cinéma. Il travaille comme ouvrier dans un laboratoire cinématographique, puis comme monteur pour le journal d’actualités de la société de presse Les Actualités françaises1.
Carrière cinématographique[modifier]
La Patellière est assistant réalisateur de Maurice Labro pour L’Héroïque Monsieur Boniface (1948), de Georges Lacombe pour Prélude à la gloire et de Georges Lampin pour Suivez cet homme2. Il réalise Les Aristocrates, son premier long métrage, en 1955. Le film met en vedette Pierre Fresnay, Brigitte Auber et Maurice Ronet. Il est suivi par Le salaire du péché (1955) avec Danielle Darrieux et Retour de manivelle (1956), un film policier avec Michèle Morgan.
Il a réalisé les drames avec Jean Gabin en père de famille comme Les grandes familles et Rue des Prairies. Gabin a joué aussi dans les films Le Tonnerre de Dieu, Le Tatoué et Le Tueur (1972). Dans sa carrière on trouve aussi un film de guerre, Un taxi pour Tobrouk (1960) et un film à costumes, La Fabuleuse Aventure de Marco Polo (1963).
Denys de La Patellière a réalisé son dernier film pour le cinéma en 1973, Prêtres interdits avec Robert Hossein en prêtre et la jeune Claude Jade. Ce grand drame basé sur les mémoires de guerre du réalisateur en son collaborateur au scénario, François Boyer. L’histoire d’un amour exceptionnel contre toutes les hypocrisies reste le testament personnel de La Patellière.
Carrière télévisuelle[modifier]
Denys de La Patellière réalise plusieurs feuilletons télévisés, comme Le Comte de Monte-Cristo, une mini-série de six épisodes adaptée du roman d’Alexandre Dumas, diffusée sur TF1 en 1979, et Bonjour maître, feuilleton en douze épisodes pour Antenne 2. Il réalise également des téléfilms, tels Paparoff (1988) avec Michel Constantin. Durant les années 1990, il dirige deux épisodes de la série Maigret avecBruno Cremer1.
Autres activités[modifier]
Son premier roman, L’Enfant évanoui, paraît en 20021.
Vie privée et famille[modifier]
Le nom de famille complet est Dubois de La Patellière. La famille est anoblie sous la Restauration en 1817.
Son fils, Alexandre de La Patellière, est réalisateur et producteur.
Distinctions[modifier]
Denys de La Patellière est officier de l’Ordre des Arts et des Lettres3.
Filmographie[modifier]
Réalisateur[modifier]
Cinéma[modifier]
- 1955 : Les Aristocrates (réalisateur et scénariste)
- 1956 : Le Salaire du péché
- 1957 : Les Œufs de l’autruche
- 1957 : Retour de manivelle
- 1958 : Thérèse Étienne
- 1958 : Les Grandes Familles
- 1959 : Rue des prairies
- 1960 : Les Yeux de l’amour
- 1960 : Un taxi pour Tobrouk
- 1961 : Le Bateau d’Émile
- 1962 : Pourquoi Paris ?
- 1964 : La Fabuleuse Aventure de Marco Polo (coréalisé avec Noël Howard)
- 1964 : Le Tonnerre de Dieu
- 1965 : Du rififi à Paname
- 1966 : Soleil noir
- 1966 : Le Voyage du père
- 1968 : Caroline chérie
- 1968 : Le Tatoué
- 1972 : Le Tueur
- 1973 : Prêtres interdits
Télévision[modifier]
- 1976 : Cinéma 16 : La Manipulation
- 1977 : Un juge, un flic, série télévisée
- 1980 : Le Comte de Monte Cristo, feuilleton télévisé
- 1983 : Secret diplomatique, série télévisée
- 1987 : Bonjour maître, feuilleton télévisé
- 1990 : Paparoff se dédouble, téléfilm
- 1992 : L’Affaire Salengro, téléfilm
- 1993 : Les Épées de Diamant, téléfilm franco-américain
Assistant réalisateur[modifier]
- 1949 : L’Héroïque Monsieur Boniface de Maurice Labro
- 1950 : Casimir de Richard Pottier
- 1949 : Prélude à la gloire de Georges Lacombe
- 1950 : Uniformes et grandes manœuvres de René Le Hénaff
- 1950 : Boniface somnambule de Maurice Labro
- 1952 : Suivez cet homme de Georges Lampin
- 1954 : Le Défroqué de Léo Joannon
Articles connexes[modifier]
Notes et références[modifier]
- ↑ a, b et c Marie-Aude Roux, « Mort du réalisateur Denys de La Patellière » [archive], AFP, 22 juillet 2013
- ↑ Biographie de Denys de La Patellière [archive], Bibliothèque du film
- ↑ Cinéma. Denys de la Patellière est décédé à Dinard [archive], Ouest-France
Liens externes[modifier]
- Mort récente
- Naissance en 1921
- Naissance à Nantes
- Militaire français de la Seconde Guerre mondiale
- Réalisateur français
- Scénariste français
- Officier des Arts et des Lettres
- Décès en 2013
- Décès en Ille-et-Vilaine
- Décès à 92 ans
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Hommage d’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication à Valérie Lang
Valérie Lang nous a quittés cette nuit. Je pense à elle qui est partie dans le rayonnement de son talent, à ses parents, Jack et Monique à qui j’exprime toute mon amitié et ma tristesse.
Sa disparition a été un choc pour tout le monde du théâtre, auquel elle avait apporté son immense talent de comédienne et à qui elle avait tant encore à donner.
Sa présence sur scène était une flamboyance. Valérie Lang portait en elle une lumière et une évidence : celle d’avoir trouvé très tôt sa vérité de comédienne. Elle savait que les auteurs, les compagnonnages, le théâtre dans son ensemble, produisent les plus grandes révolutions et les meilleures alliances.
Valérie Lang commence sa formation de comédienne au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (CNSAD) dans la classe de Jean-Pierre Vincent. Elle rejoint de 1992 à 1998 la Troupe de Stanislas Nordey au Théâtre des Amandiers de Nanterre. Puis, elle co-dirige avec Stanislas Nordey le Théâtre Gérard Philipe, de Saint-Denis. Elle poursuivait depuis son parcours de comédienne.
Valérie Lang puisait aux sources du théâtre, un théâtre de chair et d’engagement dans un lien indissociable avec le public.
Le théâtre était, disait-elle, « acte de résistance ». C’est une résistante – et une femme libre – qui s’en va, dont le souci était de transmettre cette indépendance dans son art, dans sa vie.