Salif Keita (football, 1946) nous a quittés RIP

Salif Keita

Salif Keita, né le  à Bamako et mort le  dans la même ville, est un footballeur international malien.

Premier vainqueur du Ballon d’or africain en 1970, il commence sa carrière à l’AS Real Bamako avec qui il remporte trois fois la Coupe du Mali puis au Stade malien. Il rejoint ensuite, à 23 ans, l’AS Saint-Étienne (Les Verts) — où il est considéré comme une icône — et avec qui, il gagne à trois reprises le titre de champion de France ainsi que deux Coupes de France. Il joue ensuite à l’Olympique de Marseille, au Valence CF puis au Sporting Clube de Portugal où il remporte une Coupe du Portugal. Il termine sa carrière aux États-Unis aux New England Tea Men (en).

Treize fois sélectionné en équipe nationale pour onze buts inscrits, il est avec cette équipe finaliste des Jeux africains en 1965 et de la Coupe d’Afrique des nations en 1972.

Il joue dans le film Le Ballon d’or, librement inspiré de sa trajectoire3,4.

Il a deux surnoms : Domingo (au Mali) et La Panthère noire (à Saint-Étienne)5.

Biographie[modifier | modifier le code]

Carrière en club[modifier | modifier le code]

L’équipe stéphanoise en 1968. Keita est accroupi, 2e en partant de la droite.

Salif Keita commence sa carrière au Mali où il dispute deux finales (perdues) de la Ligue des champions, en 1965 avec le Stade malien puis en 1967 avec l’AS Real Bamako5,6. Déjà considéré comme une star au Mali, il est remarqué par Charles Dagher, un Libanais installé à Bamako qui se trouve être supporter de l’Association sportive de Saint-Étienne5. Ce dernier vante dans plusieurs lettres adressées au club, les qualités de Salif Keita5Roger Rocher et le club de l’ASSE lui proposent un essai que Salif Keita accepte de tenter5 ; craignant de ne pas pouvoir quitter le Mali, il prend l’avion pour l’Europe à Monrovia5 où il se fait agresser et voler tout son argent5. Il arrive le  à l’aéroport de Paris-Orly où personne ne semble l’attendre5. Salif Keita parvient alors à convaincre un chauffeur de taxi de l’emmener à Saint-Étienne après lui avoir montré des lettres émises par le club et surtout, que le chauffeur ait pu contacter le club par téléphone5. L’anecdote du taxi est particulièrement connue et a alimenté un certain nombre de références culturelles ainsi que des légendes urbaines notamment au sujet du prix de la course Orly – Saint-Étienne (Philippe Gastal, conservateur du Musée des Verts, précise qu’elle s’élevait à 1 060 francs5).

Il n’est pas immédiatement aligné avec l’équipe première le temps que se régularise sa situation administrative5. Ses débuts en équipe première sont fulgurants (il marque dès son premier match officiel). Il reste cinq saisons à Saint-Étienne où il remporte trois titres de champion et deux coupes de France. De plus, lors de la saison 1970-1971, il réalise quatre quadruplés et inscrit 42 buts ce qui lui permet de terminer 2e meilleur buteur du championnatNote 1 et Soulier d’Argent Européen7 1972.

Il rejoint ensuite l’Olympique de Marseille de façon un peu mouvementée — en raison d’enjeux financiers — et en conflit avec Roger Rocher5 : pour son premier match avec Marseille, il affronte Saint-Étienne et marque deux buts au cours du match (score final : 3-1)5. Suivront les expériences espagnole et portugaise avec Valence puis le Sporting Portugal. Il termine sa carrière aux États-Unis.

En 2022, le magazine So Foot le classe dans le top 1000 des meilleurs joueurs du championnat de France, à la 60e place8.

Carrière en sélection nationale[modifier | modifier le code]

Dès 1963 (alors âgé de 16 ans), il est sélectionné dans l’Équipe du Mali de football. Blessé au cours de la Coupe d’Afrique des nations en 1972 à Yaoundé, il ne peut participer à la finale qui voit le Congo-Brazzaville l’emporter sur le Mali (3 buts à 2). Le Mali avait battu en demi-finale le Zaïre par 5 buts à 3.

Reconversion[modifier | modifier le code]

Après son passage au New England Tea Men (en), Salif Keïta est employé dans la partie marketing d’une banque américaine durant quatre années9. Revenant par la suite au Mali, il investit dans le secteur hôtelier.

Il crée le premier centre de formation de football professionnel du Mali en 1994, le Centre Salif-Keita ; ce centre est depuis devenu un club professionnel évoluant en 1re division malienne et parvenant en 2010 en finale de la coupe du Mali. Parmi les joueurs qui y sont formés, figure notamment son neveu, Seydou Keita.

Salif Keita est élu en  président de la Fédération malienne de football, et il reste à ce poste jusqu’au 10.

Keita est nommé le  ambassadeur à vie de l’AS Saint-Étienne.

Le , il se rend à l’inauguration du nouveau Stade Salif-Keita, rebaptisé en son honneur11.

Il meurt le  à Bamako des suites de complications respiratoires12.

Palmarès[modifier | modifier le code]

En club[modifier | modifier le code]

Salif Keita sous le maillot vert en 1971

Drapeau du Mali Stade malien

Drapeau du Mali Réal de Bamako

Drapeau de la France AS Saint-Étienne

Drapeau du Portugal Sporting CP

En sélection malienne[modifier | modifier le code]

Distinctions personnelles[modifier | modifier le code]

  • Ballon d’or africain 1970
  • Soulier d’Argent Européen 1972.
  • Meilleur joueur étranger du championnat de France : 1968
  • Oscar (sponsorisé par Byrrh) du meilleur joueur du championnat de France : 197013
  • Record de buts en une seule rencontre de Ligue 1 (6 buts)

Hommages[modifier | modifier le code]

Le stade Salif-Keita de Cergy.

Famille[modifier | modifier le code]

Salif Keita est l’oncle de Sidi Keita et Seydou Keita, eux aussi footballeurs.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1.  Devancé par les 44 buts du Marseillais Josip Skoblar.
  2.  Blessé au cours de la compétition, il ne joue pas la finale.

Références[modifier | modifier le code]

  1.  [1] [archive]
  2.  https://www.transfermarkt.com/salif-keita/profil/spieler/224015 [archive]
  3.  « Le ballon d’or » [archive], sur www.telerama.fr (consulté le )
  4.  Le Monde avec AFP, « Salif Keita, joueur de football malien, ancien de l’AS Saint-Etienne, est mort », Le Monde,‎  (lire en ligne [archive], consulté le ).
  5. ↑ Revenir plus haut en :a b c d e f g h i j k l et m Stéphane Kohler et Bernard Lions, « Keita, un taxi pour la légende », L’Équipeno 22047,‎ p. 15.
  6. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Keïta Salif » [archive], sur universalis.fr.
  7.  « Salif Keïta » [archive], sur afterfoot.fr.
  8.  « Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (60-51). #60 : Salif Keita » [archive], sur sofoot.comSo Foot (consulté le ).
  9.  So Foot, « 29 choses que vous devez savoir sur Salif Keïta » [archive] (consulté le )
  10.  « Salif Keita, la panthère malienne » [archive], sur fifa.com
  11.  ASSE, « Salif Keita inaugure son terrain à l’Étivallière » [archive], sur asse.fr (consulté le )
  12.  « Football. Salif Keita, la panthère de l’ASSE, s’est éteint » [archive], sur Le Progrès (consulté le )
  13.  Marcel Gillot, « Oscars – Batteux, Keita, Quittet consacrés », Football Magazineno 132,‎ p. 46
  14.  [vidéo] Un taxi pour Geoffroy Guichard [archive] sur YouTube.
  15.  « Les Supporters – Un taxi pour Geoffroy Guichard » [archive], sur bide-et-musique.com.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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