Bud Spencer
Carlo Pedersoli, plus connu sous son nom de scène de Bud Spencer, né le à Naples et mort le à Rome, est un acteur,scénariste et producteur italien.
Ancien sportif de haut niveau, il est notamment connu pour ses comédies d’action (western spaghetti) tournées en duo avec Terence Hill. Il est également apparu en vedette unique dans de nombreux autres films.
Sommaire
[masquer]
Biographie[modifier | modifier le code]
Enfance, formation et débuts[modifier | modifier le code]
Issu d’une famille de la bourgeoisie de Naples, Carlo Pedersoli nait dans le quartier napolitain de Santa Lucia2. [Quand ?] Il survit au bombardement de l’usine de l’un de ses ancêtres3.
En 1940, sa famille émigre vers Rome, où il devient un excellent nageur et un brillant étudiant2. En 1947, il suit son père, industriel ruiné par la guerre, en Amérique du Sud (d’abord au Brésil à Rio de Janeiro, où il abandonne ses études et exerce divers petits métiers : bibliothécaire, ouvrier2), puis en Argentine, où son père tente de refaire sa vie. Carlo revient en Italie à l’âge de vingt ans, et reprend ses études4 et ses cours de nageur2.
Il ne tarde pas à se faire remarquer du fait de ses qualités athlétiques. A tel point qu’il débute dans les mythiques studios romains de Cinecittà, dans des péplums (Quo Vadis, 1951)2.
Sportif de haut niveau[modifier | modifier le code]
Ne pratiquant plus la natation en Amérique du Sud, Carlo Pedersoli revient dans les bassins à son retour dans la péninsule italienne et réussit de bons temps. Ainsi malgré le manque d’entraînement, il devient le premier Italien sous la minute sur 100 mètres nage libre2. Le , il réalise 59 s 5. Il décide de persévérer dans la natation, même s’il le reconnait lui-même, il ne s’investit jamais pleinement dans la pratique de son sport. Il réussit, néanmoins, à abaisser le record d’Italie à 58 s 2.
Il obtient sept titres nationaux2 et la médaille d’argent du 100 mètres nage libre des Jeux méditerranéens de 1951, derrière Alex Jany. Il joue également au water-polo à un haut niveau, puisque avec sa sélection nationale, il remporte la médaille d’or aux Jeux méditerranéens de 19554 et le championnat d’Italie 1956 avec la section nautique de laLazio5.
Cependant, il atteint ses limites aux Jeux olympiques, car en 1952, comme en 1956, il ne dépasse pas les demi-finales du 100 mètres. En 1956, il est ainsi invité à l’Université Yale, qui s’intéressait à ses performances. En 1957, lassé de la vie de sportif amateur, il repart en Amérique du Sud4,2. Au Venezuela, il dirige, notamment, une équipe de construction de la Panaméricaine5.
Acteur[modifier | modifier le code]
De retour en Italie, Carlo Pedersoli épouse en 1960 Maria Amato, la fille d’un producteur de cinéma2, avec laquelle il a trois enfants, Giuseppe, Christine et Diamante. Aimant relever des défis, il devient tour à tour chanteur ou inventeur[réf. nécessaire].
Grâce à un physique imposant, il entame en 1967, à 38 ans, avec Dieu pardonne… moi pas ! de Giuseppe Colizzi2, une longue série de western spaghetti où sa truculence rappelle Obélix. Comme la plupart des acteurs italiens de western spaghettis, il adopte un pseudonyme anglo-saxon, Bud Spencer (Bud d’après la bière Budweiser, Spencer en hommage à son idole Spencer Tracy)2.
Selon le producteur Matthias Wendlandt, si Terence Hill respectait les dialogues, Bud Spencer était plutôt là pour s’amuser. Les films dans lesquels il a joué montrent une certaine continuité avec son passé de sportif de haut niveau, refusant de se faire doubler par des cascadeurs jusqu’au début des années 1990. Avec Terence Hill, ils tournent dix-sept films ensemble, sur une période de vingt-sept ans. Malgré une qualité relative, la plupart reçoivent un succès international4.
Dans On l’appelle Trinita (1970), le duo obtient un succès public certain qui ne se démentira pas, Bud Spencer jouant « le géant au cœur d’or, le cow-boy aventurier défenseur de la veuve et de l’orphelin, qui frappe dur mais toujours avec le sourire »2.
En 2004, il tourne pour la dernière fois dans En chantant derrière les paravents d’Ermanno Olmi. Au total, il a joué dans une quarantaine de films2.
Malgré sa grande popularité, il a regretté de ne pas être suffisamment considéré par le monde du cinéma, qui voyait avant tout en lui un acteur de série B6 : « en Italie, Terence Hill et moi n’existons tout simplement pas […] malgré la grande popularité que nous avons également aujourd’hui auprès des enfants et des plus jeunes. Nous n’avons jamais reçu un seul prix, ni n’avons été invités aux festivals. »6.
Politique[modifier | modifier le code]
Aux élections générales italiennes de 2006, Carlo Pedersoli est candidat dans le Latium sur la liste de Forza Italia2. Son entrée en politique était motivée par sa volonté de répondre aux appels du Premier ministred’alors, Silvio Berlusconi2.
Il déclara également qu’il avait tout fait dans sa vie à l’exception de danseur de ballet, jockey, et politicien, et que les deux premiers étaient tout simplement impossibles.
Dernières années[modifier | modifier le code]
Dans ses dernières années, éloigné du cinéma, Carlo Pedersoli ne dédaigne pas les invitations de la fédération italienne de natation, le comblant d’aise. Il a ainsi reçu ses diplômes d’entraîneur en natation à titre honorifique, lui, le dilettante. Il a également été invité à remettre des médailles lors des Mondiaux de Rome en 2009.
À la fin de sa vie, il se consacrait à la rédaction de ses Mémoires, faisant de rares apparitions publiques2, arrivant au troisième tome destiné au public allemand. Les deux premiers livres se sont vendus à plus de deux cent mille exemplaires4.
Vie personnelle et mort[modifier | modifier le code]
Carlo Pedersoli était un pilote accompli, ayant eu des brevets de pilote d’avion mais aussi d’hélicoptère7.
Il mesurait 1,92 m pour un poids de 130 kg[réf. nécessaire] et parlait le français parfaitement[réf. souhaitée]. Il crut au communisme jusqu’à un voyage dans sa patrie, l’Union soviétique[réf. nécessaire].
Il meurt le , à l’âge de 86 ans dans un hôpital de Rome8,2, entouré de sa famille : « Papa s’est envolé en paix à 18h15. Il n’a pas souffert, il nous avait tous autour de lui et sa dernière parole a été “Merci” », a indiqué son fils, Giuseppe Pedersoli6.
Palmarès sportif[modifier | modifier le code]
Natation[modifier | modifier le code]
- 1950 : Le 19 septembre, il devient le premier Italien à nager le 100 mètres nage libre en moins d’une minute, avec un temps de 59 s 59.
- 1951 : Médaille d’argent au 100 mètres nage libre lors des Jeux Méditerranéens10.
- 1952 : Demi-finaliste du 100 mètres nage libre aux Jeux Olympiques de Helsinki avec un temps de 58 s 911.
- 1952 : Éliminé au premier tour du relais 4 x 200 mètres nage libre aux Jeux Olympiques de Helsinki avec un temps de 9 min 17 s 912.
- 1956 : Demi-finaliste du 100 mètres nage libre aux Jeux Olympiques de Melbourne avec un temps de 59 s13.
Water-polo[modifier | modifier le code]
- 1956 : Champion d’Italie (it) avec l’équipe du S.S. Lazio5.
Récompenses[modifier | modifier le code]
- 2005 : Le 17 janvier, il reçoit le Caïman d’Or de la Fédération Italienne de Natation14.
- 2007 : Le 24 janvier, il reçoit des mains du président de la Fédération Italienne, Paolo Barelli, un diplôme d’entraîneur de natation et de water-polo15.
Filmographie complète[modifier | modifier le code]
Les films avec Terence Hill[modifier | modifier le code]
Bud Spencer et Terence Hill ont tourné 18 films ensemble (16 sortis en France en DVD – il manque Les Deux Missionnaires, toujours inédit en DVD, et avec Terence Hill sous son vrai nom de Mario Girotti, dansAnnibal).
- 1959 : Annibal, (Annibale) de Edgar George Ulmer et Carlo Ludovico Bragaglia : Rutario
- 1967 : Dieu pardonne… moi pas !, (Dio perdona… Io no!) de Giuseppe Colizzi : Hutch Bessy
- 1968 : Les Quatre de l’Ave Maria (I Quattro dell’Ave Maria) de Giuseppe Colizzi : Hutch Bessy
- 1969 : La Colline des bottes (La Collina degli stivali) de Giuseppe Colizzi : Hutch Bessy
- 1970 : On l’appelle Trinita (Lo chiamavano Trinità) de Enzo Barboni : Bambino
- 1971 : Le Corsaire noir (Il Corsaro Nero) de Vincent Thomas : Skull
- 1971 : On continue à l’appeler Trinita (…continuavano a chiamarlo Trinità) de Enzo Barboni : Bambino
- 1972 : Maintenant, on l’appelle Plata (Più forte, ragazzi!) de Giuseppe Colizzi : Salud
- 1974 : Attention, on va s’fâcher ! (Altrimenti ci arrabbiamo) de Marcello Fondato : Ben
- 1974 : Les Deux Missionnaires (Porgi l’altra guancia) de Franco Rossi : Père Pedro
- 1976 : Deux Super-flics (I due superpiedi quasi piatti) de Enzo Barboni : Wilbur Walsh
- 1978 : Pair et impair (Pari e dispari) de Sergio Corbucci : Charlie Firpo
- 1979 : Cul et chemise (Io sto con gli ippopotami) de Italo Zingarelli : Tom
- 1981 : Salut l’ami, adieu le trésor (Chi trova un amico, trova un tesoro) de Sergio Corbucci : Charlie O’Brien
- 1983 : Quand faut y aller, faut y aller (Nati con la Camicia) de Enzo Barboni :Doug O’Riordan alias Mason
- 1984 : Attention les dégâts (Non c’è due senza quattro) de Enzo Barboni : Greg Wonder
- 1985 : Les Superflics de Miami (Miami supercops – I poliziotti dell’ottava strada) de Bruno Corbucci : Steve Forest
- 1994 : Petit papa baston (Botte di Natale) de Terence Hill : Moses
Films en solo[modifier | modifier le code]
- Sous le nom de Carlo Pedersoli
- 1949 : Quel fantasma di mio marito de Camillo Mastrocinque
- 1951 : Quo vadis de Mervyn LeRoy : Un garde impérial
- 1954 : Torpilles humaines (Siluri umani) de Antonio Leonviola : Magrini
- 1955 : Un héros de notre temps (Un eroe dei nostri tempi) de Mario Monicelli : Fernando
- 1957 : Il cocco di mamma de Mauro Morassi : Oscar
- 1957 : L’Adieu aux armes (A Farewell to Arms) de Charles Vidor : Carabiniere
- Sous le nom de Bud Spencer
- 1967 : Cinq gâchettes d’or (Oggi a me domani a te) de Tonino Cervi : O’Bannion
- 1967 : Pas de pitié pour les salopards (Al di là della legge) de Giorgio Stegani : James Cooper
- 1969 : Cinq hommes armés, (Un esercito di cinque uomini) de Don Taylor : Mesito
- 1969 : À l’aube du cinquième jour (Gott mit uns – Dio è con noi) de Giuliano Montaldo : Jelinek
- 1971 : Quatre mouches de velours gris (Quattro mosche di velutto grigio) de Dario Argento : Godfrey
- 1971 : Amigo, mon colt a deux mots à te dire (Si Puo Fare Amigo) de Maurizio Lucidi : Hiram Coburn
- 1972 : La Vengeance du Sicilien (Torino Nera) de Carlo Lizzani : Rosario Rao
- 1972 : La Horde des salopards (Una ragione per vivere, e una per morire) de Tonino Valerii : Eli Sampson
- 1972 : Les anges mangent aussi des fayots (Anche gli angeli mangiano fagioli) d’Enzo Barboni : Charlie Smith
- 1973 : Un flic hors-la-loi (Piedone lo sbirro) de Steno : L’inspecteur Rizzo
- 1974 : Le Cogneur (Piedone a Hong Kong) de Steno : L’inspecteur Rizzo
- 1975 : La Grande Bagarre (Il Soldato di Ventura) de Pasquale Festa Campanile : Ettore Fieramosca
- 1977 : L’Embrouille (Charleston) de Marcello Fondato : Charleston
- 1978 : Inspecteur Bulldozer (Piedone l’africano) de Steno : L’inspecteur Rizzo
- 1978 : Mon nom est Bulldozer (Lo Chiamavano Buldozer) de Michele Lupo : Bulldozer
- 1979 : Le Shérif et les Extra-terrestres (Uno sceriffo extraterrestre…poco extra e molto terrestre) de Michele Lupo : Le shérif Hall
- 1980 : Pied plat sur le Nil (Piedone d’Egitto) de Steno : L’inspecteur Rizzo
- 1980 : Faut pas pousser (Chissa perche… capitano tutte a me) de Michele Lupo : Le shérif Hall
- 1981 : On m’appelle Malabar (Occhio alla penna) de Michele Lupo : Buddy
- 1982 : Banana Joe de Steno : Banana Joe
- 1982 : Capitaine Malabar dit La Bombe (Bomber) de Michele Lupo : Bud Graziano
- 1982 : Escroc macho et gigolo (Cane e gatto) de Bruno Corbucci : Le sergent Alan Parker
- 1986 : Aladin (Superfantagenio) de Bruno Corbucci : Le génie
- 1990 : Ange ou démon (Un Piede in Paradiso) de Enzo Barboni : Bull Webster
- 1997 : Tre per sempre de Franco di Chiera : Bops
- 1997 : Al limite de Eduardo Campoy : Elorza
- 1997 : Fireworks de Leonardo Pieraccioni : Le chanteur aveugle
- 1999 : Hijos del viento de José Miguel Juárez : Quintero
- 2003 : En chantant derrière les paravents (Cantando dietro i paraventi) de Ermanno Olmi : Le vieux capitaine
- 2008 : Pane e elio de Giampaolo Sodano : Laris
- 2008 : Killing is my business, Honey (Mord ist mein Geschäft, Liebling) de Sebastian Niemann : Pepe
Télévision[modifier | modifier le code]
- 1988 : Il professore (Série TV) : Jack Clementi
- 1990–1993 : Extralarge (Série TV) : Jack “Extralarge” Costello
- 1997 : Noi siamo angeli (Série TV) : Bob / Père Orso
- 2005 : Padre Speranza (Téléfilm) : Père Speranza /Père Hope
- 2010 : I delitti del cuoco (Série TV) : Carlo Banci
Personnages récurrents[modifier | modifier le code]
- Jack « Extralarge » Costello : 13 téléfilms (1991-1993)
- Jack Clémenti « Le Professeur » : 6 téléfilms (1988-1989)
- Inspecteur Rizzo « Piedone » (« pieds plats ») : 4 films (1974-1979)
Version italienne[modifier | modifier le code]
Dans la version italienne de ses films en duo avec Terence Hill, Bud Spencer n’avait pas postsynchronisé sa propre voix, pour éviter d’imposer son accent napolitain à des personnages américains. Par conséquent, il fut doublé par le comédien Glauco Onorato.
Voix françaises[modifier | modifier le code]
Claude Bertrand a été la voix française la plus régulière de Bud Spencer entre 1972 et 1985 (à noter que les premiers films de Bud Spencer sont sortis en France à partir de 1972, après le succès des Trinita). Tout comme Spencer, Bertrand mesurait dans les 1,90 m et était physiquement très massif16.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- (it) « Addio à Bud Spencer » [archive], Il tempo.it, 27 juin 2016.
- « L’acteur italien Bud Spencer est décédé » [archive], Le Figaro.fr, 27 juin 2016.
- « Carlo Pedersoli » [archive], sur Budspencer official.com (consulté le30 septembre 2015)
- « Farce de la nature », article de Pierre-Étienne Minonzio, publié dans le quotidien L’Équipe du jeudi 18 juillet 2013.
- (it) « Auguri Bud Spencer L’affetto della Federnuoto » [archive], sur Federnuoto.it, (consulté le26 février 2014)
- « Décès de Bud Spencer, célèbre acteur du western spaghetti » [archive], 20 minutes.fr, 27 juin 2016.
- (it) « Bud Spencer vola sempre più in alto » [archive], surVogliadivolare.it (consulté le 26 février 2014)
- « Addio a Bud Spencer » [archive] (consulté le 27 juin 2016)
- Records d’Italie [archive]
- Palmarès des Jeux Méditerranéens 1951 [archive]
- « Le rapport officiel des JO 1952 (volume 2), cf p.222 » [archive][PDF], sur www.la84foundation.org (consulté le 26 février 2014)
- « Le rapport officiel des JO 1952 (volume 2), cf p.233 » [archive][PDF], sur www.la84foundation.org (consulté le 26 février 2014)
- « Le rapport officiel des JO 1956 (volume 2), cf p.231 » [archive][PDF], sur www.la84foundation.org (consulté le 26 février 2014)
- Pedersoli reçoit le Caïman d’Or (en italien) [archive]
- Pedersoli reçoit 2 diplômes d’entraîneur (en italien) [archive]
- Interview de Dominique Paturel sur l’édition DVD d’Attention les dégâts.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation •Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Institut central pour le registre unique • Bibliothèque nationale de la Diète • Bibliothèque nationale d’Espagne • WorldCat
- (en) Site officiel
- (en) Bud Spencer sur l’Internet Movie Database
- (en) Profil olympique de Carlo Pedersoli sur sports-reference.com
- Mort récente
- Acteur italien
- Acteur de western spaghetti
- Nageur italien
- Joueur italien de water-polo
- Nageur aux Jeux olympiques d’été de 1952
- Nageur aux Jeux olympiques d’été de 1956
- Personnalité de Forza Italia
- Nom de scène
- Naissance en octobre 1929
- Naissance à Naples
- Décès en juin 2016
- Décès à Rome
- Décès à 86 ans
|
[+]





