Centre Wallonie-Bruxelles à Paris

Centre Wallonie-Bruxelles à Paris

Vernissage de l’exposition “BXL Universel” au Centre Wallonie Bruxelles de Paris le 13 juin 2017. photo © Luca Lomazzi / Voyez-Vous

EXPOSITION GRAVURE

CHEMIN FAISANT, à travers les collections du Centre de la Gravure de La Louvière

100 estampes contemporaines de 36 artistes

Centre Wallonie-Bruxelles à Paris

Du 21 novembre 2018 au 17 février 2019

 

 

 

Chemin faisant, c’est tout d’abord le début du titre du livre de Jacques Lacarrière de 1974, Chemin faisant. Mille kilomètres à pied à travers la France. Dans le droit fil de cet ouvrage qui narre l’aventure singulière de l’auteur qui partit à pied en août 1971 découvrir la France, ce parcours gravé de 100 estampes contemporaines réalisées par trente-six artistes belges et internationaux est une découverte de l’extraordinaire richesse de l’art imprimé, plus novateur que jamais.

 

Ainsi, l’exposition propose une approche qui se détache de la chronologie, de l’histoire de l’art et des mouvements artistiques, pour offrir tel Jacques Lacarrière des cheminements pluriels dans les collections constituées par le Centre de la Gravure au cours des trente dernières années, au gré de cinq pérégrinations thématiques : la piste du sémiologue, les pas de l’historien, les traces du géographe, la route du drugstore et les rythmes du coureur de fond.

Sur la piste du sémiologue montre l’expression humaine par l’empreinte et le signe, comme moyens de communication, traducteurs d’une émotion.

Estampes de Gabriel BELGEONNE, Eduardo CHILLIDA, Joan MITCHELL, Robert MOTHERWELL, Richard SERRA, Antoni TÀPIES, Philippe VANDENBERG

Dans les pas de l’historien est le témoignage artistique de sentiments face à des événements collectifs qui investissent, voire dépassent le vécu de l’artiste.

Estampes de Jean-Michel ALBEROLA, Georg BASELITZ, Christiane BAUMGARTNER, Nalini MALANI, Cécile MASSART, Zoran MUSIC, Maurice PASTERNAK, Nancy SPERO, Wolf VOSTELL

Sur les traces du géographe traduit le rapport de l’artiste à la Terre en reproduisant sur le papier les traces minérales, végétales et organiques de notre planète, à la manière de paysages ou d’impressions.

Estampes de Pierre ALECHINSKY, Balthasar BURKHARD, Kikie CRÊVECŒUR, Lise DUCLAUX, Jef GEYS, Carsten HÖLLER, José Maria SICILIA, Dirk VANDER EECKEN

Tel un coureur de fond est la modernisation de la gravure ancienne, qui dompte rythmes et espaces, explorant un motif ou une idée.

Estampes de Pol BURY, Jo DELAHAUT, Sol LEWITT, François MORELLET, Sean SCULLY, Marthe WÉRY

Sur la route du drugstore retrace l’investissement du musée par l’objet de consommation courante, et du champ commercial par une diffusion massive d’œuvres d’art, dans une vision critique et réfléchie des artistes.

Estampes de Jean-Michel ALBEROLA, Marcel BROODTHAERS, Jacques CHARLIER, Claude CLOSKY, Barbara KRUGER, Martin PARR, Thierry WESEL

Cette traversée met également en valeur la grande variété des procédés et des spécificités de l’estampe contemporaine, qui ne cesse d’élargir son champ d’expression, des techniques les plus traditionnelles aux plus novatrices : linogravures, eaux fortes, héliogravures, lithographies, sérigraphies et impressions numériques …

 

INFOS PRATIQUES

 

Horaires d’ouverture de l’exposition :

 

  • lundi au vendredi :  9h – 19h
  • samedi au dimanche : 11h – 19h

 

Centre Wallonie-Bruxelles :

Salle d’exposition

127-129 rue Saint-Martin 75004 Paris

M° Rambuteau

Entrée : 5€

 

Tarif réduit (étudiants, seniors, groupes à partir de 10 personnes et demandeurs d’emploi) : 3€

 

Gratuit : enfant -12 ans et Amis du Centre

 

Visite commentée :

Mercredi 20 novembre à 17h par la Commissaire Catherine de Braekeleer

 

À propos du Centre Wallonie-Bruxelles à Paris

Le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris est un centre culturel qui promeut des artistes et créateurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles en France. Créé en 1979, en plein centre de la capitale, en face du Centre Pompidou, le lieu dispose d’une salle d’exposition, d’une salle de spectacles ainsi que d’une salle de cinéma.

Sa mission principale est la promotion de la culture belge francophone à Paris et sur l’ensemble du territoire Français. Elle propose une programmation diversifiée : spectacles vivants, exposition, cinéma, rencontres littéraires, etc.

www.cwb.fr

 

 

À propos du Centre de la Gravure et de l’Image imprimé de La Louvière

La remarquable collection du Centre de la Gravure et de l’Image imprimée à La Louvière, une des rares en Europe à être entièrement dévolue à ce domaine de la création, offre un fond de plus de 13000 œuvres de 1640 artistes contemporains belges et internationaux, de l’estampe traditionnelle aux nouvelles technologies et aux démarches hors normes, en passant par l’illustration, le graphisme, la typographie, la bande dessinée, le livre d’artiste, l’imagerie populaire… Elle témoigne de la richesse de l’art moderne et contemporain depuis la seconde moitié du XXe siècle jusqu’à nos jours.

www.centredelagravure.be

 

 


 

Les biographies de l’artiste britannique, de l’artiste indien, de l’artiste italien, de l’artiste suisse, des 3 artistes espagnols, des 4 artistes allemands, des 4 artistes français, des 7 artistes américains et des 14 artistes belges présents à l’exposition :

 

Pierre ALECHINSKY [Belgique, 1927]

Pierre Alechinsky est né à Bruxelles. Il a étudié la typographie et l’illustration du livre à l’ENSAV de La Cambre. Encouragé par le peintre Serge Creuz il intègre le groupe de la Jeune Peinture Belge dès 1947. A partir de 1949, il participe en tant que membre fondateur aux activités du groupe Cobra. Il s’installe à Paris en 1951 et vit en France depuis cette époque. En 1952, il s’initie à la gravure à l’Atelier 17 chez Stanley William Hayter à qui il devra ” son appétit pour le cuivre et l’acide “. Peintre de grand renom, ce poète est aussi et surtout un explorateur insatiable du monde imprimé. Il a exploité et combiné avec bonheur d’innombrables techniques d’impressions adaptées aux supports les plus variés. Sa formation de graphiste, son goût pour l’écriture et son aptitude à organiser l’espace se concrétisent dans des recueils, des placards ou autres affiches. Son sens de la rencontre et son intérêt pour les travaux en commun l’incitent à collaborer avec de nombreux artistes, poètes ou écrivains. Enfin, les maisons d’édition et ateliers d’imprimeurs qu’il fréquente constituent pour lui une inépuisable source de création et d’amitié.

Paysage déplié, lithographie, 1995, Collection du Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée de La Louvière ©

ADAGP Paris 2018

 

Jean-Michel ALBEROLA [Algérie, 1953]

Jean-Michel Alberola naît en 1953 à Saïda en Algérie, pays qu’il quitte en 1962 pour s’installer en France.

En 1981, il participe avec d’autres artistes tels Robert Combas, Hervé Di Rosa, à l’exposition Finir en beauté organisée à Paris par le critique d’art Bernard Lamarche-Vadel. Il sera dès lors associé au groupe de la Figuration Libre, artistes puisant leur inspiration dans la culture populaire véhiculée par les médias.

Les estampes de Jean-Michel Alberola sont de nature très variée.  Dès le début, s’opère un partage entre les multiples réalisés au moyen de techniques de reproduction photomécanique, se situant dans le prolongement des recherches de Marcel Broodthaers et de Robert Filiou, et ses œuvres en lithographie ou en taille-douce, proches des dessins et des peintures.   Avec le temps, ces deux orientations tendent à se fondre.

Son œuvre imprimé prend des formes diverses : estampes, livres, mais également affiches, cartes postales, cartes de vœux, tracts, … Dans les années 1980, ses premières éditions sont à compte d’auteur.

La question du pouvoir…,

lithographie, 2009 © ADAGP Paris 2018

A la même époque, il est invité par Patrice Forest à faire de la lithographie à l’URDLA (Centre international de l’estampe et du livre) à Lyon, expérience qui lui permet de découvrir toutes les possibilités plastiques de cette technique.  Cette collaboration se poursuivra à l’atelier Item à Paris.

En 1991, Jean-Michel Alberola rencontre l’imprimeur-éditeur Piero Crommelynck avec lequel il entreprend une collaboration jusqu’à la mort de ce dernier en 2001.

Il commence à enseigner à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts, à Paris.

 

Georg BASELITZ [Allemagne, 1938]

Georg Baselitz est né sous le nom de Hans-Georg Kern à Deutschbaselitz, en Saxe, dans une région qui fera partie, après la guerre, de la République Démocratique Allemande. Il entreprend des études dans les écoles supérieures des arts plastiques et appliqués de Berlin Weissensse, puis de Berlin Charlottenburg, à l’Ouest, où il est l’élève de Hann Trier. Il découvre les écrits de Lautréamont et d’Artaud ainsi que la peinture expressionniste américaine. Marqué par l’art informel, il pratique pourtant dès les années soixante un art à caractère figuratif. En 1961, il prend le nom de Georg Baselitz en souvenir de sa ville natale. Sa première exposition à Berlin en 1963 provoque un scandale.  Ses œuvres, comme celles de ses amis Lupertz, Immendorf et Penck, seront censurées en RDA jusqu’à la fin des années 1970. A partir de 1969, il décide de peindre tous ses personnages à l’envers, de façon à mettre en avant la technique elle-même, dans ses effets de matérialité, au détriment du motif.

 

Christiane BAUMGARTNER [Allemagne, 1967]

Christiane Baumgartner est née à Leipzig, capitale historique de l’édition en Allemagne. Son médium de prédilection est la gravure sur bois. Elle a étudié les techniques d’impression traditionnelles au Buchkunst und Hochschule für Grafik et obtenu une maîtrise en gravure de reproduction au Royal College de Londres. L’artiste réalise des vidéos urbaines dont elle capture les images en mouvement qu’elle retravaille par ordinateur avant de les reporter sur des panneaux en bois. Ces matrices sont ensuite patiemment taillées en lignes horizontales serrées parcourant toute la planche. Les sujets choisis, images de villes, de routes, d’aéroports témoignent d’une fascination pour la vitesse et la modernité tandis que la technique traditionnelle adoptée, longue et minutieuse, se réfère plutôt au passé.

 

Gabriel BELGEONNE [Belgique, 1935]

Né à Gerpinnes, Gabriel Belgeonne étudie la peinture à l’Académie des Beaux-Arts de Mons. A l’époque, dit-il, « par réaction à l’enseignement reçu, il expérimente, d’une manière maladroite, le problème du geste ». En 1964, il aborde le monde de la gravure aux côtés de Gustave Marchoul qui lui enseigne les rudiments du métier. Il se perfectionne également auprès de l’imprimeur-lithographe Arthur Robbe. Désormais il se consacrera à l’estampe au même titre qu’à la peinture. Ses activités multiples témoignent de sa passion pour cette technique que ce soit sur le plan éditorial, pédagogique ou institutionnel.  Dès 1965, il est membre du groupe Cap d’encre et fonde l’association Gravures Tandem en 1971. Il fut professeur de gravure, puis directeur à l’ESAPV à Mons. A partir de 1999, il est responsable de l’atelier de gravure de La Cambre. Gabriel Belgeonne est également co-fondateur du Centre de la Gravure et de l’Image imprimée.

 

 

 

Tau, lithographie, 1991

 

Marcel BROODTHAERS [Belgique, 1924-1976]

Avant d’adopter la profession d’artiste, Marcel Broodthaers fut libraire, photographe, guide-conférencier et poète. Cet admirateur de Mallarmé et de Magritte publie à la fin des années 50 le premier recueil d’une suite poétique intitulée Mon livre d’Ogre. En 1963, le dernier volume est coulé dans le plâtre par son auteur qui l’expose comme une sculpture. C’est le point de départ d’un parcours artistique atypique où se mêlent humour et absurde. Il prend pour sujet le langage comme outil visuel ainsi que le contexte dans lequel est fabriquée l’œuvre d’art. Il analyse par ailleurs les divers ingrédients intervenant dans une situation créatrice. Sa réflexion acide sur le statut de l’art et du musée dans la société contemporaine se traduit par l’intégration d’objets volontairement insignifiants dans ses créations. Son propos renvoie à la société de consommation dans laquelle le pouvoir est toujours lié à l’argent et dont le marché de l’art est une manifestation probante.

 

Balthasar BURKHARD [Suisse, 1944-2010]

Né à Berne, Balthasar Burkhard s’est passionné très tôt pour la photographie. Il découvre l’art contemporain alors qu’il travaille comme photographe documentaliste à la Kunsthalle de Berne où il devient le témoin privilégié d’une scène artistique foisonnante. Dans ce contexte, il entreprend la réalisation de « toiles photographiques », œuvres à la frontière des arts plastiques et de la photographie. Dès les années 80 il expose dans le monde entier des créations monumentales. Après un séjour au Japon, en 1987, il abandonne les grands formats et réalise des plans rapprochés plus intimistes. Ses premières héliogravures datent de 1992 et correspondent à sa découverte de l’atelier d’impression en taille douce de Saint-Prex. Son œuvre imprimé témoigne de son obsession de la matière. Le procédé de l’héliogravure, d’une riche complexité, lui permet de doser à l’infini les textures et les surfaces, restituant l’essence même des pelages, corps, montagnes ou déserts ainsi magnifiés.

 

Pol BURY [Belgique, 1922-2005]

Pol Bury, originaire d’Haine-Saint-Pierre, a suivi une brève formation à l’Académie des Beaux-Arts de Mons. Sa rencontre avec le poète louviérois Achille Chavée aura sur lui une influence déterminante et suscite son adhésion dès 1939 au groupe surréaliste Rupture. L’artiste participe à l’Exposition internationale du Surréalisme à Bruxelles en 1945. En 1947, il devient membre du groupe de la Jeune Peinture Belge et, en 1948, du mouvement Cobra. Impressionné par l’œuvre de Calder, il cesse de peindre en 1953 pour s’orienter vers la sculpture et le cinétisme. À cette même époque, il crée avec le poète André Balthazar l’Académie de Montbliart et la revue du Daily-Bul, qui deviendra maison d’édition à La Louvière en 1959. Cet artiste mondialement connu pour ses sculptures monumentales et fontaines cinétiques est également l’auteur de nombreux ouvrages littéraires et écrits sur l’art.

Deux rectangles arrondis, gravure sur bois, 1977, ©ADAGP Paris 2018

 

Jacques CHARLIER [Belgique, 1939]

Jacques Charlier est né à Liège en 1939. Peintre autodidacte, dessinateur, auteur d’environnements et de performances, il utilise également la sculpture, la photographie, le cinéma, la vidéo, l’écriture, la bande dessinée, pour exprimer sa vision critique de l’art et de l’histoire. Il cherche à briser la frontière entre la banalité du quotidien et le caractère exceptionnel de l’œuvre d’art. Cet artiste est présent dans les collections des musées d’art moderne belges et français ainsi qu’au musée d’art moderne de Luxembourg.

Il fut au cœur de l’actualité en 2009 avec la censure de son projet « 100 sexes d’artistes » lors de la 53e Biennale de Venise.

 

 Plan de coupe, 2008

 

Eduardo CHILLIDA [Espagne, 1924-2002]

Eduardo Chillida est né à San Sebastián. Après des études d’architecture inachevées à Madrid, il réalise ses premières sculptures et sympathise avec le peintre Pablo Palazuelo. A partir de 1951, il choisit le fer comme matériau privilégié et délaisse la sculpture de petite taille au profit d’œuvres monumentales où l’abstraction repose sur la mise en valeur des vides et la multiplicité des formes. Parallèlement, Chillida poursuit une pratique de dessinateur et de graveur, illustrant les écrits de Max Hölzer et Martin Heidegger. Il a gravé sur bois des illustrations pour le poète espagnol Jorge Guillén. Son œuvre gravé révèle une force vitale élémentaire et une sensualité rayonnante à travers la forme qui se déploie dans l’espace. En 1984, l’artiste et sa famille ont établi la Fondation Chillida, à Zabalaga, près de San Sebastián.

 

Claude CLOSKY [France, 1963]

Alors qu’il était étudiant à l’Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs, l’artiste parisien Claude Closky cofonde en 1984 le collectif de peintres Les Frères Ripoulin. Grands admirateurs de Keith Haring et Kenny Scharf, les membres de ce collectif éphémère s’inscrivaient dans la mouvance de la Figuration Libre. Depuis lors, Closky s’emploie à repenser les formes et les moyens de diffusion de l’œuvre d’art et inscrit son action dans le quotidien. Revisitant le monde de l’imprimé, il propose des œuvres exploitant diverses techniques d’impression : édition de livres, d’affiches, de sacs ou de papiers peints. La publicité est le principal support de son œuvre. Il en manipule les ressorts avec humour et détourne volontiers son propos pour mettre en évidence les rouages du mode de vie contemporain.

 

Kikie CRÊVECŒUR [Belgique, 1960]

Kikie Crêvecœur est née à Bruxelles. Graveur et lithographe, elle est professeur à l’Académie de Dessin et des Arts Décoratifs de Watermael-Boitsfort depuis 1988. Cette artiste s’est fait connaître par son travail de gravure sur gommes, technique originale mise au point en 1986. Après 1989, l’idée de rythme l’emporte sur la figuration narrative qu’elle avait pratiquée jusque-là. Ses images se rapprochent nettement de l’abstraction. Aux premières séries de gommes, juxtaposées en patchworks, vont succéder des gravures sur linoléum vibrantes de spontanéité. En tant que membre du collectif RAZKAS à Bruxelles, Kikie Crêvecœur réalise et collabore à de nombreuses éditions. Ses affinités avec le monde éditorial se sont notamment concrétisées par l’illustration de récits d’auteurs tels que Michel Bernard, Eddy Devolder et Amélie Nothomb. Outre le Prix de la Gravure de la Communauté française en 1989, Kikie Crêvecœur a aussi remporté le Prix La Montagne à la Quatrième Triennale d’estampes de Chamalières en 1997.

 

Jo DELAHAUT [Belgique, 1911-1992]

Jo Delahaut est une des figures emblématiques de l’abstraction géométrique en Belgique. Plasticien formé à l’Académie de Liège, docteur en histoire de l’art de l’Université de Liège, Jo Delahaut a commencé à peindre en 1940 dans un style expressionniste. C’est sous l’influence d’Auguste Herbin qu’il s’engage radicalement sur la voie de la mouvance construite. Sociétaire des « Réalités Nouvelles » à Paris en 1946, membre de « La Jeune Peinture Belge » à Bruxelles en 1947, membre fondateur du groupe belge « Art Abstrait » en 1952, il est coauteur en 1954 du « Manifeste Spatialiste ». Jo Delahaut était également enseignant à l’INSAS et à l’Ecole nationale supérieure d’Architecture et des Arts visuels de La Cambre à Bruxelles. Il pratiquait l’abstraction géométrique comme un moyen d’éveiller les mécanismes de l’activité intellectuelle, un métalangage adressé à l’esprit, tout en cultivant un idéal d’ouverture au monde et d’harmonie universelle.

 

Lise DUCLAUX [France, 1970]

Née à Bron, dans la région lyonnaise, Lise Duclaux vit et travaille à Bruxelles où elle a suivi l’enseignement de l’Ecole de Recherche Graphique. L’artiste s’est intéressée initialement à la notion de recherche identitaire portant aussi bien sur la féminité, les attitudes corporelles ou le détournement des clichés. Dans son travail, elle accorde désormais une place prépondérante aux contextes sociaux et spatiaux qui lui permettent d’appréhender la vie en direct. Elle procède par inventaires et classements pour parvenir à une forme de réappropriation collective à travers ses photographies, vidéos, installations, performances et travaux de jardinage. Toute son œuvre constitue une interrogation profonde sur le mode de vie des sociétés occidentales contemporaines.

 

 

C’est au plus près de la mer, offset, 2013

 

Jef GEYS [Belgique, 1934-2018]

Jef Geys est un artiste conceptuel belge né le 29 mai 1934 à Bourg-Léopold et décédé à Gand en 2018.

Considéré comme un des artistes belges les plus importants de sa génération, Jef Geys poursuit depuis plus d’une quinzaine d’années une œuvre singulière et complexe, conduite comme un vaste projet évolutif. Son travail consiste en une remise en question des pratiques souveraines de l’art en décloisonnant les sphères de l’intime et du collectif.

 

Carsten HÖLLER [Allemagne, 1961]

Né à Bruxelles en 1961, Carsten Höller vit et travaille à Stockholm. Après une double formation scientifique en agronomie et en biologie, il se consacre à la création artistique à partir de 1993. Associant généralement des préoccupations scientifiques et humaines, il réalise des installations de grande envergure que le spectateur est invité à expérimenter physiquement. Carsten Höller est représenté dans les plus importantes expositions internationales de Venise à Cassel.

 

Barbara KRUGER [Etats-Unis, 1945]

Née en 1945 à Newark, dans le New Jersey, l’artiste conceptuelle Barbara Kruger a exercé la profession de graphiste pour des agences de publicité. Elle a travaillé pour le groupe de presse Condé Nast qui publie notamment les revues Vogue et Mademoiselle. Durant cette expérience professionnelle, elle s’est familiarisée avec les protocoles de construction d’images destinées aux médias. Leurs codes font partie de son vocabulaire visuel. Dans ses photomontages, elle utilise des images publicitaires détournées, fortement agrandies et commentées en caractère d’imprimerie. Ses œuvres sont généralement traitées en trois couleurs. Le noir et blanc pour les images, le rouge étant réservé aux slogans. Ce procédé est devenu chez elle une sorte de marque de fabrication. De par son attitude revendicatrice, le travail de Barbara Kruger tend à investir la rue au moyen d’insertions dans les magazines, de conférences, de vidéos ou de campagnes d’affichage. A partir de 1990, Barbara Kruger réalise ses premières installations dans lesquelles elle intègre le mouvement et le son.

 

Sol LEWITT [Etats-Unis, 1928-2007]

Sol LeWitt est né à Hartford dans le Connecticut. Après des études d’art, Sol LeWitt travaille comme graphiste auprès de l’architecte I.M. Pei. Pionnier de l’art minimal et conceptuel, ses débuts de peintre furent fortement influencés par De Stijl, le Bauhaus et le constructivisme. Son œuvre s’est développée comme celles de Donald Judd et de Robert Mangold dans le contexte du rejet de l’expressionnisme abstrait et du Pop Art. En matière artistique, il était convaincu de la supériorité d’un projet sur sa réalisation. A ce titre, l’estampe a occupé une grande place dans son œuvre car elle implique la médiation d’une matrice qui établit une distance entre l’idée de l’artiste et sa manifestation plastique.

 

Nalini MALANI [Inde, 1946]

Nalini Malani est née à Karachi en 1946. Sa famille a été déplacée en 1947 de Karachi à Bombay lors de la « Partition », séparation historique, pour des raisons religieuses, de l’Inde du Pakistan et de l’actuel Bangladesh. Nalini Malani vit et travaille aujourd’hui encore à Bombay.

Depuis les années 1970, elle rend perceptible un point de vue résolument féministe dans un pays déchiré entre les effets du néo-colonialisme et l’idéalisme d’une démocratie sociale tiers-mondiste. En ayant recours à des personnages issus des mythes, des contes et des religions de diverses origines culturelles, tout en engageant une réflexion sur la guerre, le fanatisme orthodoxe, l’impact du capitalisme sauvage et la destruction de l’environnement, Nalini Malani décrit la place de la femme dans des scènes passées et futures.

Au début des années 1980, Nalini Malani fut l’une des premières artistes en Inde à se démarquer de la peinture en réalisant d’éphémères dessins muraux, des travaux scéniques, des vidéos et des théâtres d’ombres. C’est en 1996 qu’elle réalise sa première animation vidéo intitulée Memory: Record/Erase.

 

Cécile MASSART [Belgique, 1949]

Née à Oeudeghien le 26 mars 1949. Cécile Massart a étudié la gravure à l’Académie d’Ixelles et à l’Académie Goetz à Paris. Son parcours est jalonné de rencontres et de voyages à travers l’Europe. En 1983, elle étudie l’image infographique et développe une série d’œuvres sous le titre de Graph et de Pixel Story jusqu’en 1994. De 1977 à 1989, elle enseigne la gravure à l’Académie d’Ixelles (Bruxelles) et participe pendant cette période à d’intenses recherches dans le domaine de la gravure. Elle gère les projets du groupe Missing Ink de 1980 à 1989 et anime, en 1985, un atelier de Copy art au Center Inter de Recerca Grafica à Callela, en Espagne. Elle a enseigné dans l’atelier de gravure et d’impression à l’ESAPV de Mons où elle a créé les Editions du Carré et à l’ENSAV-La Cambre à Bruxelles. Depuis 1994, Cécile Massart poursuit un travail de reportage sur les sites de déchets radioactifs et leur identification en Europe.

 

Joan MITCHELL [Etats-Unis, 1925-1992]

En 1942, Joan Mitchell s’inscrit au Smith College qu’elle quitte en 1944 pour l’Art Institute of Chicago. Elle étudie aussi à l’école de Hans Hofmann à New York et voyagea en France, en Espagne et en Italie. Dans les années 1950, elle est considérée comme un élément essentiel de l’Ecole de New York. Son travail a été influencé à ses débuts par Van Gogh, Cézanne, Kandinsky puis par Franz Kline et Willem de Kooning. En 1955, Joan Mitchell s’installe en France pour rejoindre son compagnon le peintre canadien Jean-Paul Riopelle.

Les œuvres de Joan Mitchell sont souvent de grandes dimensions, couvrant deux panneaux. L’artiste s’est régulièrement consacrée à la réalisation d’œuvres imprimées au cours de sa carrière. A la fin des années 1950, elle fut encouragée à imprimer des estampes par Floriano Vecchi, responsable de Tiber Press à New York. En 1981, elle s’adresse à l’atelier Tyler Graphics Studio à Bedford (NY) où l’imprimeur Ken Tyler s’applique à traduire sa vision picturale par la lithographie. En 1988, elle se consacre à l’aquatinte au sucre chez Limestone Press à San Francisco. En 1992, Mitchell travaille à nouveau la lithographie chez Bordas à Paris sur une suite intituléeDes arbres et des champs. Cette même année, bien que très malade, elle retourne à New York chez Tyler Graphics Studio pour imprimer ses dernières estampes, hautes en couleur, la série Trees and Sunflowers.

 

François MORELLET [France, 1926-2016]

Né à Cholet, le peintre François Morellet adopte définitivement le langage de l’abstraction dès 1950 sous l’influence de Mondrian et de Max Bill. Dès lors, il met au point cinq systèmes de notions combinatoires qui détermineront toute son œuvre : la juxtaposition, les interférences, la fragmentation, le hasard du nombre π et la superposition des trames. En 1960, il apparaît comme un protagoniste de l’art cinétique et fonde le Groupe de Recherche d’Art Visuel qui encourage le travail collectif et la participation du spectateur. Durant cette décennie, il aborde la pratique de la sculpture, introduit des néons dans son art et investit l’architecture à l’aide de bandes adhésives éphémères. Ponctuellement utilisée au début de sa carrière, la gravure le fascine par les contraintes qu’elle impose. Par la suite, il va y recourir fréquemment en tant que contrepoint à la lourdeur matérielle de ses intégrations architecturales. Cet admirateur d’Alphonse Allais et de Raymond Devos, se plait à manier le hasard et l’humour dans une pratique artistique résolument engagée dans la mouvance construite.

 

Robert MOTHERWELL [Etats-Unis, 1915-1991]

Né à Aberdeen, dans l’Etat de Washington, Robert Motherwell représente une figure majeure de l’expressionnisme abstrait. Graveur, éditeur et critique d’art, ce peintre gestuel a consacré une large part de son travail à l’art imprimé. Il a suivi des études de peinture, de philosophie et d’histoire de l’art. Influencé par les artistes surréalistes qu’il rencontre lors de ses voyages en Europe en 1935 et en 1939, il retient de ce mouvement le concept d’automatisme, qu’il développera tout au long de son œuvre à travers le dessin.  Les formes simples et les aplats de couleur présents chez Matisse et Mondrian ont également marqué ses débuts de peintre. Ses premiers essais gravés remontent à 1943 lorsqu’il fréquente l’Atelier 17 de Stanley William Hayter à New York. A la même période, dans l’atelier de Jackson Pollock il expérimente le collage qui deviendra sa technique de prédilection. Le travail en série et les variations sur un thème caractérisent ses peintures comme son œuvre imprimé.

 

Zoran MUSIC [Italie, 1909-2005]

Zoran Music est né à Gorizia, à la frontière de l’Italie et de la Slovénie. Cette région faisait partie de l’empire austro-hongrois avant d’être rattachée à l’Italie en 1918. Zoran Music découvre la peinture de Klimt et de Schiele à Vienne et l’art expressionniste de Georges Grosz et d’Otto Dix à l’Ecole des Beaux-Arts de Zagreb. En 1935, il se rend en Espagne pour étudier et copier les œuvres du Greco, de Velasquez et surtout de Goya qui l’impressionnera durablement.  Fasciné par Le Quattrocento italien comme par l’art byzantin de Ravenne, il se fixe à Venise en 1942. Proche des milieux antifascistes, il y sera arrêté et déporté à Dachau en 1944.

Nous ne sommes pas les derniers (pl.J), eau-forte, 1970,Collection du Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée de La Louvière ©ADAGP Paris 2018

Après la Libération, il vient à Paris et s’y installe en 1953, partageant son temps entre Venise et la capitale française. Ses thèmes de prédilection étaient les paysages de Dalmatie et de Vénétie, les motifs végétaux, les sites rocheux.

Les images évocatrices des camps de la mort apparurent tardivement dans son œuvre. Quel que soit le sujet appréhendé, le traitement en a toujours été d’un ascétisme rigoureux, réduisant les images à leur essence. La pratique de la gravure, indissociable de son travail pictural, convenait bien à son goût pour les lignes simples et les petits éclats de lumière.

 

Maurice PASTERNAK [Belgique, 1946]

Dès ses études secondaires, Maurice Pasternak s’initie à la gravure avec Claude Lyr puis suit des cours avec Joris Minne et un stage chez Robert Kayser.

De 1964 à 1968, il étudie à l’ENSAV de La Cambre dans l’atelier de gravure de Gustave Marchoul, de qui il deviendra l’assistant de 1969 à 1971 dans ce même établissement.

Depuis 1969, il participe aux principales biennales et triennales internationales de gravure et de dessin à Ljubljana, Lodz, Lyon, Mulhouse, Baden-Baden, Bradford, Florence, Fredrikstad, Cracovie, Rijeka, Tokyo, Osaka, Ferrol, San Francisco, …

Il a créé les ateliers de gravure aux Académies d’Uccle et d’Etterbeek, où il a enseigné de 1979 à 1983.  De 1979 à 2005, Maurice Pasternak a enseigné à l’ENSAV de La Cambre avant de devenir responsable de l’atelier de gravure.

 

Martin PARR [Grande-Bretagne, 1952]

Ce photographe britannique est membre de la coopérative photographique Magnum Photos depuis 1994. Passionné dès l’adolescence par la photographie, il s’intéresse aux travaux de Bill Brandt et Henri Cartier-Bresson.

Il étudie la photographie à l’école Manchester Polytechnic de 1970 à 1973. Son séjour dans cette ville industrielle du Nord lui inspire des sujets locaux éloignés du caractère attractif et cosmopolite de la capitale.

Il se lance alors dans une étude de la culture prolétarienne. Caractérisée par la dérision et l’ironie, son œuvre rejoint le domaine du documentaire dont il propose une approche nouvelle.

Il constitue un témoin privilégié de la société britannique à l’époque de Margaret Thatcher.

Knokke, impression numérique pigmentaire, 2002. Martin Parr / Magnum Photos

Il a travaillé sur de nombreux projets en réalisant des séries, par exemple sur le tourisme, où il montre le contraste entre l’attente et la réalité, ou encore une série sur lui-même, avec des prises sur plusieurs années, où il présente la même attitude.

Sean SCULLY [Etats-Unis, 1945]

Né à Dublin, Sean Scully passe sa jeunesse à Londres où il entre en apprentissage chez un typographe avant d’entamer des études artistiques puis de s’installer aux Etats-Unis. Influencé par Rothko et Mondrian, il renonce à la figuration dès ses débuts de peintre en exploitant les thèmes de la grille, de la bande et du damier. Il se consacre également à la gravure après la découverte du travail imprimé de Jaspers Johns en 1983. Ses estampes sur métal et sur bois traduisent un vif intérêt pour la couleur et le jeu des textures. Il poursuit parallèlement une importante carrière de photographe, capturant au gré de ses voyages des images d’architecture confinant à l’abstraction. La littérature a beaucoup influencé son travail, à travers les textes de Camus, Thomas Stearns Eliot, Joseph Conrad, James Joyce et Federico Garcia Lorca. L’artiste partage sa vie entre New York, Munich et Barcelone où il a des ateliers.

 

Richard SERRA [Etats-Unis, 1939]

Richard Serra est né à San Francisco en 1939. Après des études de littérature anglaise, il étudie les Beaux-Arts à l’Université de Yale où il fut élève de Josef Albers. Pour financer ses études d’art, il travaille dans une aciérie, ce qui aura une influence déterminante sur ses travaux futurs. A New York, il rencontre des artistes comme Rauschenberg et Stella. Lors de séjours en Europe, il découvre l’Arte povera en Italie, puis, à Paris, l’œuvre de Brancusi qu’il admire. A partir de 1966, il se fixe à New York et entreprend à travers ses sculptures une recherche sur les différents matériaux avant d’exploiter les propriétés physiques de l’acier. Se tournant progressivement vers l’art monumental, il étudie le rapport interactif du spectateur à l’œuvre et crée des sculptures en équilibre apparemment instable qui l’ont rendu célèbre. Il a parallèlement développé depuis le début des années 70 un important œuvre gravé qui vient compléter son travail de dessinateur et de sculpteur en lui permettant d’expérimenter une grande variété de possibilités techniques.

 

José Maria SICILIA [Espagne, 1954]

José María Sicilia est né à Madrid. Son enfance et son adolescence se passent sous la dictature franquiste. En 1975, dans l’euphorie des premiers jours de la movida, il entre à l’Ecole des Beaux-Arts de San Fernando à Madrid. Il s’installe à Paris en 1980. Ses premières images s’inscrivent dans les nouveaux courants de la peinture figurat

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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