JEAN PIERRE MARIELLE nous a quittés RIP

JEAN PIERRE MARIELLE

 

 

 

 

 

 

Jean-Pierre Marielle, né le  à Paris13e arrondissement1 et mort le  à Saint-Cloud2, est un acteur français.

Connu pour sa voix chaude et caverneuse, il a joué dans plus de cent films. Habitué des personnages comiques hauts en couleur ( Les Galettes de Pont-Aven… Comme la luneLa ValiseLe Diable par la queue…), il s’est aussi fait remarquer dans les rôles dramatiques (Les mois d’avril sont meurtriersTous les matins du mondeLa Controverse de ValladolidLes Âmes grises…) ou encore dans des classiques en demi-teinte comme Quelques jours avec moi de Claude Sautet.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Marielle est le fils de Georges Marielle, industriel qui dirige une entreprise agro-alimentaire et de Josette Coulbois3, couturière vivant à Précy-le-Sec où il a grandi4.

Formation[modifier | modifier le code]

Ses premières expériences d’acteur remontent au lycée Carnot de Dijon où il monte quelques pièces de Tchekhov avec ses camarades. Il voulait initialement étudier la littérature mais l’un de ses professeurs l’encourage à devenir plutôt comédien de théâtre. Il monte à Paris, se présente au Centre d’art dramatique de la rue Blanche et intègre le Conservatoire national. Il s’y lie d’amitié avec Jean-Paul Belmondo et Jean Rochefort, au sein de la « bande du Conservatoire », et en sort avec le second prix de comédie classique en 1954. D’abord stagiaire au Théâtre-Français, il joue ensuite sur de petites scènes de la rive gauche, puis est engagé dans la compagnie GrénierHussenot5.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre-Marielle sera marié quatre fois.

De sa seconde union avec Catherine-Françoise Burette, naitra un fils : François-Arthur3.

En quatrièmes noces il épousa l’actrice Agathe Natanson le 4 octobre 20036 C’est elle qui annoncera son décès à la presse

La fin de sa vie sera assombrie par la maladie d’Alzheimer. En juin 2012, son interview par un journaliste de France 3 – Île-de-France avait choqué les téléspectateurs, inquiets de l’état de santé de l’acteur : celui-ci semblait absent, ne pas comprendre qu’il était interviewé et ce moment de malaise pénible s’était achevé par un long silence pesant… 7

Il meurt le 24 avril 2019 à Saint-Cloud8 à l’hôpital des Quatre Villes.

C’était un grand amateur de jazz et de New York.

Carrière[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Ses débuts consistent en quelques rôles sur les planches avec la compagnie GrenierHussenot, notamment dans des pièces de Pinter, et en petites apparitions sur grand écran à la fin des années 1950, avec sa voix particulière lui donnant les moyens de jouer des personnages plus âgés. Mais, déçu par ses premiers rôles au cinéma, il se tourne un moment vers le cabaret.

Après un premier film en 1957Charmants Garçons, sa carrière cinématographique commence véritablement dans les années 1960. À la suite de l’échec de Climats, en 1962, Jean-Pierre Marielle tente sa chance au cabaret au côté de Guy Bedos5 avant de retourner au cinéma. D’abord voué aux seconds rôles (notamment dans Faites sauter la banqueou Le Diable par la queue), il s’impose comme un acteur de premier plan et compte dans sa filmographie un nombre important de classiques, parmi lesquels Les Galettes de Pont-AvenQue la fête commenceLa ValiseCoup de torchonUranusTous les matins du monde ou plus récemment Les Âmes grises. Alternant films grand public et films d’auteurs, il est devenu une référence dans le cinéma français.

Jean-Pierre Marielle a obtenu des rôles un peu plus consistants dans les années 1960, dans des films tels que Faites sauter la banque (1963), jouant aux côtés de Louis de FunèsWeek-end à Zuydcoote (1964), Un monsieur de compagnie (1965) et surtout Le diable par la queue (1969), où le réalisateur Philippe de Broca lui donna l’occasion d’exprimer tout son talent. Mais sa popularité explosa vraiment au cours des années 1970 où il apparut dans beaucoup de comédies notamment dans Sex-shop (1972) de Claude Berri dans lequel il incarne un dentiste vicieux fort en gueule, La Valise (1973) de Georges Lautner où il incarne un espion israélien qui tente de rejoindre la France dans la valise diplomatique à travers des pays arabes, Comment réussir quand on est con et pleurnichard (1974) de Michel AudiardOn aura tout vu (1976) de Georges Lautner où il incarne un savoureux producteur de films pornographiques, Calmos(1976) de Bertrand Blier considéré comme un véritable pamphlet anti-féministe et Cause toujours… tu m’intéresses !(1979) de Édouard Molinaro où il donne la réplique à son amie de toujours, Annie Girardot.

Révélation[modifier | modifier le code]

Mais ce sont des rôles dramatiques qui lui apportèrent une grande notoriété dans la profession, notamment dans Que la fête commence (1974) de Bertrand Tavernier où Jean-Pierre Marielle incarne un Marquis de Pontcallec grandiloquent, Les Galettes de Pont-Aven (1975) de Joël Séria, film devenu culte dans lequel il explose littéralement dans le rôle d’un citoyen banal en quête d’identité et de bonheur, cette performance lui vaudra une nomination en tant que meilleur acteur à la première cérémonie des CésarUn moment d’égarement (1977) de Claude Berri où il incarne un rôle difficile de père de famille tombant amoureux de la fille de son meilleur ami, et enfin Coup de torchon (1981) de Bertrand Tavernier, il y incarne à la fois un proxénète ordurier et son frère militaire, cette double composition lui vaudra une seconde nomination aux César, cette fois-ci en tant que second rôle.

Confirmation[modifier | modifier le code]

Les années 1980 sont marquées par de multiples comédies où Jean-Pierre Marielle excelle, notamment dans Signes extérieurs de richesse (1983) ou Hold-up (1985), mais il prouve une fois de plus son aisance dans le registre dramatique notamment dans Les mois d’avril sont meurtriers (1987) de Laurent Heynemann dans lequel incarne un flic désabusé et suicidaire, sa prestation lui permettra d’être récompensé au MystFest. Durant cette décennie, on retiendra aussi Quelques jours avec moi (1988) de Claude Sautet, dans lequel il incarne face à Daniel Auteuil et Sandrine Bonnaire, un personnage qui se révèle d’une profonde humanité, avec à la clé une nouvelle nomination pour le César du meilleur acteur dans un second rôle.

Les années 1990 marquent un tournant dans la carrière de l’acteur, il est considéré par beaucoup comme un mercenaire du cinéma français (c’est son ami Bernard Blier qui le qualifiait ainsi). Il tourne notamment Uranus (1990) de Claude Berriréunissant une distribution de premier choix, à ses côtés Gérard DepardieuMichel BlancPhilippe NoiretFabrice LuchiniGérard DesartheDaniel Prévost et Michel Galabru, Marielle y incarne un ingénieur hypocrite rongé de remords dans ses actions durant la Seconde Guerre mondiale.

En 1991, il tourne le film le plus important de sa carrière : Tous les matins du monde réalisé par Alain Corneau. Le film constitue le chef-d’œuvre du réalisateur qui adapte le roman de Pascal Quignard, et pose des questions existentielles sur l’art, la musique et l’émotion. Jean-Pierre Marielle y incarne Jean de Sainte-Colombe, violiste veuf et janséniste, refusant les honneurs de Versailles et les sollicitations de Louis XIV pour vivre en reclus à la campagne avec ses deux filles avant qu’il n’accepte, malgré lui, de recevoir un élève nommé Marin Marais, interprété à des âges différents par Guillaume et Gérard Depardieu. Le film attire plus de 2 millions de spectateurs en salles et devient le succès inattendu de 1991 avec Delicatessen de Jean-Pierre JeunetTous les matins du monde est récompensé par le Prix Louis-Delluc1991 et sept Césars en 1992. Néanmoins, à la surprise générale, le César du meilleur acteur n’est pas attribué à Marielle, grand favori, mais à Jacques Dutronc pour sa composition de Vincent van Gogh dans le film éponyme réalisé par Maurice Pialat.

Il est une nouvelle fois nommé pour le César du meilleur acteur dans un second rôle en 1993 pour sa prestation dans Max et Jérémie de Claire Devers.

Diversification[modifier | modifier le code]

En 1996, Jean-Pierre Marielle livre une performance hilarante aux côtés de ses deux amis Jean Rochefort et Philippe Noiret dans la comédie Les Grands Ducs, où il interprète un acteur « has-been » râleur et dézingué. Bien que le film n’ait pas rencontré le succès escompté à l’époque, il devient au fil du temps un film culte.

En 1999, il joue son propre rôle dans le film Les Acteurs de Bertrand Blier dans lequel il donne la réplique à André Dussollier et Jacques Villeret, eux-mêmes dans leur propres rôles.

En 2005, on le retrouve aux côtés de Jacques Villeret et Denis Podalydès dans Les Âmes grises où il interprète un procureur mystérieux et austère mêlé à deux meurtres.

En 2007, il joue le rôle d’un homme voulant éternellement rester jeune et ne pensant qu’à faire le beau auprès de femmes bien plus jeunes que lui dans Faut que ça danse !, ce qui lui vaudra une nouvelle nomination pour le César du meilleur acteur.

Dernières années[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Marielle au festival de Cannes 2006.

Jean-Pierre Marielle a également effectué une brillante carrière sur les planches et a reçu un Molière du meilleur comédien en 1994 pour son interprétation dans Le retour de Harold Pinter.

Il fait partie de ces grands acteurs à avoir de nombreuses fois été nommé aux César (sept fois au total) sans jamais remporter le prix. Lui-même revendique de ne jamais avoir assisté à la cérémonie et déclare : « Les César ? J’en ai rien à foutre, je ne suis pas un acteur de tombola. L’important, c’est devant la caméra. C’est servir un auteur, en découvrir un nouveau »9.

En 2014, il est membre du comité de soutien à la candidature d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris10.

Distinctions honorifiques[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Marielle est nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1992 et est promu Officier en avril 2007.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Années 1950[modifier | modifier le code]

Années 1960[modifier | modifier le code]

Années 1970[modifier | modifier le code]

Années 1980[modifier | modifier le code]

Années 1990[modifier | modifier le code]

Années 2000[modifier | modifier le code]

Années 2010[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Marielle en 2013.

Publications[modifier | modifier le code]

Existe également sous forme de livre audio publié en septembre 2010 par Audiolib et auquel Jean-Pierre Marielle prête sa propre voix, « redoublant ainsi, pour l’auditeur, les plaisirs d’une connivence jubilatoire.11 »(ISBN 978-2-35641-249-2)

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Césars[modifier | modifier le code]

Prix[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  Acte de naissance no 00766/1932, de Paris XIII (consulté le 24 septembre 2016)
  2.  « Décès de Jean-Pierre Marielle » [archive] (consulté le 24 avril 2019)
  3. ↑ a et b Who’s Who in France : dictionnaire biographique, Éditions Jacques Lafitte, .
  4.  Émission Des mots de minuit du 21 juin 2012 sur France 2.
  5. ↑ a et b Piero Zanotto, Encyclopédie Alpha du cinéma, Alpha, p. 145
  6.  « Agathe Natanson » [archive], sur premiere.fr (consulté le 29 février 2016)
  7.  selon la critique Clara Margaux écrivant le 6 mars 2015 à propos du téléfilm sur l’euthanasie diffusé sur France 2 le 11 mars 2015 et où Jean-Pierre Marielle tenait le rôle principal [archive]
  8.  Armelle Héliot, « L’acteur Jean-Pierre Marielle est mort à l’âge de 87 ans » [archive], sur lefigaro.fr.
  9.  Avec Jean-Pierre Marielle, « ça vient du cœur ou du fusil » [archive]Le Nouvel Observateur, 23 mars 2012
  10.  Bertrand Gréco et Gaspard Dhellemmes, L’histoire secrète d’une élection capitale, éditions du Moment, 2014, page 154.
  11.  Le grand n’importe quoi [archive], Médiathèque municipale de Bessines sur Gartempe.
  12.  La Dépêche, 9 avril 2007 [archive]
  13.  Décret du 14 novembre 1997 portant nomination et promotion dans l’ordre national du Mérite [archive]
  14.  Palmarès des Coups de cœur, Parole enregistrée & documents sonores 2012 [archive]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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