RIKA ZARAI nous a quittés RIP

RIKA ZARAI

notre dernière rencontre

Rika Gozman, dite Rika Zaraï (“ריקה זראי” en hébreu), est une chanteuse franco-israélienne, née le  à Jérusalem (Palestine mandataire), et morte le .

Biographie

Rika Gozman naît le . Le prénom israélien Rika est un diminutif de Rivka, dont Rebecca est la forme usuelle en français1. Son père vient de Odessa en Russie2, et sa mère de Valojyn, alors en Pologne3. Elle passe son bac à 17 ans et obtient de faire immédiatement sa période militaire, devançant l’appel d’un an. Elle suit le conservatoire de musique de Jérusalem où elle obtient un premier prix de piano. Au cours des 18 mois d’armée, elle est désignée productrice de musique dans un groupe de l’armée du centre. Elle chante une comédie musicale, Cinq sur cinq, composée par Yohanan Zarai, qui deviendra son mari. Ce spectacle a un grand succès dans les camps militaires, comédie qui sera également montée au Grand-Théâtre d’Israël. Sa fille, Yaël, naît en Israël4.

Rika et Yohanan Zaraï en 1958.

Venue en France pour poursuivre ses études du métier de chanteuse, elle se présente devant Bruno Coquatrix, qui est à l’époque le directeur artistique de l’Olympia. Elle ne parle à ce moment-là que l’anglais et l’hébreu. Bruno Coquatrix refuse de l’engager tant qu’elle ne sait pas parler français. Elle chante alors dans des cabarets notamment le Caroll’s et la Villa d’Este pendant deux ans et demi. Elle rencontre Eddie Barclay, en quête de chanteuses « avec accent5 », qui l’engage. Cette rencontre est décisive : Eddie Barclay lui fait signer un contrat sous le label « bel air ». Elle enregistre L’Olivier et Hava Nagila, qui commencent à être diffusées à la radio. Les médias parlent d’elle. En 1961, Bruno Coquatrix, fidèle à sa parole l’engage en première partie de Jacques Brel à l’Olympia. Elle rencontre à cette occasion Jean-Pierre Magnier (à l’époque musicien pour Brel) qui devient un collaborateur, puis son producteur et enfin son second mari6.

Denise Glaser l’invite dans sa célèbre émission Discorama et Lucien Morisse à Europe 1, dans l’émission diffusée en direct Musicorama. En , elle est la révélation du programme de Bobino dont Marcel Amont est la vedette. Elle assure la première partie du récital de Jacques Brel en  à l’Olympia et en 1963 à Bobino. Elle est à l’Olympia en  avec Les Chaussettes noires. Elle est à Bobino en 1964 pendant trois semaines avec Henri Tisot.

Rika Zaraï en 1963.

En 1963, elle enregistre Tournez manèges et elle est filmée dans un scopitone par Claude Lelouch. Puis elle crée deux chansons de Charles Aznavour : le Temps et Et pourtant. De ce dernier, en 1964, elle a également publié une version en italien, sous le titre Ma perchè, avec l’autre chanson Non dite le bugie (Fais pas pleurer les filles de Armand Seggian et Pierre Varenne)7. En 1965, c’est sa première grande tournée avec Gilbert Bécaud en vedette ; elle compose la musique de la chanson Prague la même année. Sa carrière est lancée et arrive son premier grand tube en 1969, Casatschok (adaptation de la chanson russe Katioucha), suivi par des titres comme Sans chemise, sans pantalon (reprise de Gérard La Viny), Alors je chante (l’adaptation française de Vivo cantando, une des quatre chansons gagnantes de l’Eurovision 1969), MichaelBalapapa et Tante Agathe. Elle popularise également en francophonie des classiques du répertoire israélien, tels que Hava NagilaYerushalayim shel zahav (Jérusalem ville d’or) et Hallelujah (Grand Prix Eurovision 1979).

Le , elle est victime d’un accident de voiture. La chanteuse sombre dans le coma durant six jours et reste immobilisée pendant huit mois dans une coquille de plâtre. Malgré un pronostic médical réservé, elle récupère totalement au bout de trois ans. C’est pendant sa pénible convalescence que Rika compose, en guise de pied de nez à sa souffrance, la chanson Balapapa, aux paroles joyeuses et qui connaîtra un grand succès.

Elle se produit à l’Olympia en  et  en vedette principale.

Rika Zaraï présente son livre Ma médecine naturelle au premier ministre israélien Shimon Peres en février 1986.

Outre sa carrière musicale, Rika Zaraï s’illustre dans la promotion de la médecine par les plantes à partir des années 1980. Après avoir fait onze années d’étude de la médecine non conventionnelle, elle publie sous son nom en 1985 un livre, rédigé par Dan FranckMa médecine naturelle5, qui est vendu à 2 millions d’exemplaires8. Ses prises de position dans ce domaine rencontrent de vives oppositions, notamment de la part des pharmaciens français, et font l’objet de railleries des humoristes et chansonniers du moment, en particulier sur le sujet des bains de siège.

En 1985, elle publie un nouvel album, Sans rancune et sans regret, et se produit à l’Olympia du 22 au .

De 1987 à 1990, elle fait partie des invités de l’émission culinaire hebdomadaire Quand c’est bon ?… Il n’y a pas meilleur ! diffusée sur FR3 et animée par François Roboth9.

De 1986 à 1990, elle est également une invitée régulière de l’émission Les Grosses Têtes sur RTL.

Après avoir publié d’autres livres dans les années 1990 et continué des études sur la santé (elle obtient le diplôme de conseillère de santé holistique), elle fait son retour à la chanson en 2000 avec l’album Hava. Elle chante au Queen à Paris en 2000, et la version orientale de Hava naguila connaît le succès dans les discothèques où elle chantera jusqu’en 2004.

En 2006, elle publie ses mémoires : L’espérance a toujours raison.

En 2007, elle participe à la deuxième année de la tournée Âge Tendre et têtes de bois dans toute la France.

En 2008, Rika Zaraï fête ses cinquante ans de carrière dans la chanson, avec la sortie d’un nouvel album, Quand les hommes…, où l’on trouve des reprises de titres de Georges Brassens notamment ou encore d’Yves Duteil ainsi que des inédits. Des concerts sont prévus à l’Olympia pour novembre.

Le , Rika Zaraï est hospitalisée en urgence à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Elle est placée en soins intensifs à l’hôpital de la Salpêtrière, souffrant notamment d’une paralysie partielle du côté gauche du corps (hémiplégie). À la mi-juillet, elle regagne son domicile parisien et entame une phase de rééducation10.

Le , elle fait son retour à la télévision au journal de 13 heures sur TF1 et dans le quotidien Le Parisien à l’occasion de la sortie du double CD Anthologie 1960-1982 chez Marianne Mélodie.

Le , Yohanan Zaraï, premier mari de Rika Zaraï et père de sa fille, meurt11.

En  sort chez Marianne Mélodie une compilation de 100 chansons.

Le , douze ans après son AVC, elle chante en public Prague de 1966 lors de la soirée la Nuit de la déprime organisée par Raphaël Mezrahi aux Folies Bergère à Paris.

Mort

Rika Zaraï meurt à 82 ans, le 23 décembre 202012,13.

Discographie

Bibliographie

  • Rika Zaraï à cœur ouvert, Rijois, 1978
  • Ma médecine naturelle, Michel Lafon, 1985
  • 47 recettes de plantes, Mangina, 1986
  • Soins et beauté par l’argile et les plantes, Mangina, 1987
  • Mes secrets naturels pour guérir et réussir, J-C Lattès, 1988
  • La beauté naturelle, Mangina, 1989
  • Mes recettes saines et gourmandes, Taillandier, 1989
  • Ces émotions qui guérissent, Michel Lafon, 1995
  • Le Code secret de votre personnalité, Michel Lafon, 1996
  • L’espérance a toujours raison (mémoires), Michel Lafon, 2006

Notes et références

  1.  Le Livre des prénoms bibliques et hébraïques, Marc-Alain Ouaknin, Albin Michel, 1997, pages 409-410.
  2.  {{Article}} : paramètre « titre » manquantparamètre « périodique » manquantparamètre « date » manquant (lire en ligne [archive])
  3.  Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. https://akadem.org/magazine/2019-2020/apres-la-shoah-je-n-avais-plus-que-le-chant-25-10-2019-115170_4852.php [archive], sur Akadem
  4.  « La chanteuse israélienne Rika Zaraï est morte à l’âge de 82 ans », Le Monde.fr,‎  (lire en ligne [archive], consulté le23 décembre 2020)
  5. ↑ Revenir plus haut en :a et b Le Figaro, 23 mai 1987.
  6.  « Rika Zaraï et son mari Jean-Pierre Magnier à Paris, le 2 avril 2008 » [archive], sur Pure People
  7.  Discografia Nazionale della Canzone Italiana [archive].
  8.  Jérôme Dupuis, « Michel Lafon, l’as du best-seller » [archive], sur L’Express
  9.  « Les Bonnes Ondes des pianos… de cuisson » in Improvisation so pianoJean-Pierre Thiollet, Neva Éditions, 2017, p. 176. (ISBN 978-2-35055-228-6)
  10.  AFP, 17 juillet 2008.
  11.  « Rika Zaraï : la chanteuse en deuil, le père de sa fille vient de mourir » [archive]Télé Star
  12.  « Profondément attristés de la disparition de Rika Zaraï » [archive], sur Ambassade d’Israël en France
  13.  La chanteuse Rika Zaraï est décédée à l’âge de 82 ans [archive]

Liens externes

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