MARCEL AZZOLA nous a quittés RIP

MARCEL AZZOLA

 

 

 

 

 

 

Marcel Azzola est un accordéoniste français, né le  à Paris à Ménilmontant décédé le 21 janvier 2019 à 91 ans1.

Biographie[modifier | modifier le code]

La famille de Marcel Azzola est originaire de Pradalunga, un petit village d’Italie, à côté de Bergame. Son père, Giuseppe, exerce le métier de maçon et dirige, le dimanche, un orchestre d’une vingtaine de mandolines. Après la fin de la Première Guerre mondiale, celui-ci s’exile en France afin d’échapper à l’embrigadement des chemises noiresmussoliniennes. Il y arrive en 1921 et fait venir son épouse Angelina six mois plus tard. Ils s’installent rue des Amandiers, à Ménilmontant. Giuseppe fait la connaissance de Joseph Colombo et se lie d’amitié avec le père de Joe Rossi qui le motive pour que son fils, Marcel, apprenne l’accordéon. À cette époque, on jouait de cet instrument, le samedi soir, dans les cafés : ainsi, il pourrait gagner sa vie.

Après avoir commencé par apprendre le violon en compagnie de ses deux sœurs aînées, il commence au bout d’une année à étudier l’accordéon et suit l’enseignement de son « premier vrai professeur » en la personne d’Attilio Bonhommi. Il gagne son premier concours à Suresnes, en 1938, devant un jury composé notamment des Mousquetaires de l’Accordéon : Médard FerreroV. MarceauLouis Péguri et Adolphe Deprince. À noter qu’il rencontre la grande Fréhel à Pantin lors d’un radio-crochet au cinéma Central où il interprète la Csárdás de Monti et gagne un service à liqueurs en remportant le premier prix.

Pendant la guerre, il prend des leçons avec Médard Ferrero qui l’initie à la musique classique : RossiniAlbenizBachBeethovenDebussyetc. Entre deux leçons, il joue dans un orchestre de l’amicale des Aveugles de Pantin et, particulièrement, un air tiré des Contes d’Hoffmann d’Offenbach qui est fort apprécié par l’assistance.

Après la guerre, il découvre le jazzGus Viseur, Charley Bazin, Tony Murena et a même l’occasion de jouer pour Django Reinhardt la Toccata et fugue en ré mineur de Bach. Il est le précurseur de l’accordéon classique et du jazz en France et il donne des concerts en trio ou en quartet avec Stéphane Grappelli qui lui fait rencontrer Yehudi MenuhinDidier LockwoodMichel LegrandToots Thielemans.

En 1947, il représente la France à Lausanne pour la coupe mondiale où il arrive en finale et obtient, trois mois plus tard, le premier prix au concours international de Stradella en Italie. En 1949, il réalise son premier enregistrement avec Mademoiselle de Paris, et enregistre anonymement ses premiers disques comme accompagnateur et au bandonéon avec les orchestres de Ramon Mendizabal, Marcel Feijoo, José Lucchesi et la formation de Tani Scalaun des maîtres du tango français d’après guerre. En 1954, il remporte le Grand Prix du disque de l’académie Charles-Cros pour Surprise Party au Mirliton.

Il faut souligner que, dans les années 1950, il se met à accompagner les grands noms de la chanson française comme Boris VianÉdith PiafTino RossiYves MontandBarbaraJuliette GrécoJean SablonFrancis LemarqueGilbert BécaudJacques Brel (et son fameux « Chauffe, Marcel ! » dans Vesoul2). Il est aussi à la tête d’un orchestre de bal composé de Didi Duprat à la guitare, Pascal Groffe à la basse et Jacques Irsa à la batterie. Et il fait de nombreuses tournées. En 1976, Marcel Mouloudji et Marcel Azzola sortent une anthologie de la chanson musette : Et ça tournait. Au début des années 1960, il s’adjoint une chanteuse, Lina Bossati, élève d’Yves Nat et d’Alfred Cortot, qui joue du piano et du violon et il l’engage dans son orchestre avec son mari, Denis Tuveri. Avec elle, il publie en 2009 un album de duos, Lina et Marcel, qui reprend un large éventail de leur répertoire. Il joue, également, en trio avec Patrice Caratini et Marc Fosset.

Il enregistre une centaine de musiques de films dont Mon oncleTrafic et Playtime de Jacques Tati ; Le Juge et l’Assassin de Bertrand Tavernier ; Vincent, François, Paul et les autres de Claude Sautet ; L’Emmerdeur d’Édouard Molinaro ; Les Uns et les Autres de Claude Lelouch ; La Zizanie avec Louis de Funès ; La Veuve Couderc avec Simone Signoret.

D’après le générique de Milou en mai, les musiciens rassemblés autour de Stéphane Grappelli en 1989 sont Marc FossetMaurice VanderMartin TaylorJack SewingPierre Gossez (en) et Marcel Azzola. Ils enregistrent la bande originale du film au studio de la Grande Armée.

Il a également participé à de grandes manifestations sportives : trois fois le Tour de France et plusieurs fois les Six jours de Paris.

C’est à la suite de la rencontre du fils d’Ernano Cavagnolo3, à Villefranche-sur-Saône, Claude, que celui-ci lui fabrique son premier Vedette 5 Compact. C’est à proximité du magasin situé Rue du Faubourg-Saint-Martin que s’installe l’« Académie des quatre » pour y faire un centre d’enseignement.

Il milite avec André AstierJoss BaselliJoë RossiMyriam Bonnin, Christiane Bonnay et Max Bonnay afin que l’accordéon rentre au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, ce qui se réalise en 2002.

Il a reçu de nombreux prix, dont une Victoire de la musique d’honneur en 2006. Marcel Azzola est aujourd’hui l’un des musiciens les plus respectés. Il a participé au développement de l’enseignement de l’accordéon notamment à l’École nationale de musique et de danse de la vallée de Chevreuse à Orsay dont le directeur fondateur était Pierre Yves Le Roux (pianiste français).

Dans ses dernières années, Marcel se produit le plus souvent avec la pianiste Lina Bossatti, toujours avec beaucoup de talent et de modestie, n’hésitant pas à citer les meilleurs de ses confrères accordéonistes, y compris ceux de la jeune génération, et incitant les spectateurs et auditeurs de ses concerts à écouter également d’autres instruments que l’accordéon.

Distinctions et récompenses[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • 2007 : Chevalier puis Commandeur des Arts et Lettres, par le ministre de la culture française pour sa carrière et son rayonnement international.

Récompenses[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Livre[modifier | modifier le code]

  • Chauffe Marcel – mémoires de Marcel Azzola – l’Archipel (novembre 2006) (ISBN 9782841878536)

Partitions[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Mort d’un Pourri, (Avec. Stan Getz) (Melba, 1977)
  • Gipsy Waltz (EmArcy, 1989)
  • L’ Accoreoniste: Homage to Piaf (Polygram, 1995)
  • Et Ca Tournait: Anthologie du Musette (Sony, 2000)
  • Jazzola (Black & Blue, 2002)
  • Le Meilleurs (Disky, 2002)
  • 3 Temps Pour Bien Faire (Le Chant du Monde, 2005)
  • Adios Muchachos (Intense, 2006)
  • Les Grands Standards, Vol. 1 (Universal, 2006)
  • Les Grands Standards, Vol. 2 (Universal, 2006)
  • Musique a La Mode (Universal, 2007)
  • Vignola Reunion Trio (Nel Jazz, 1999)
  • Accordeon Seduction (Wagram, 2010)
  • La Cumparsita (Sound and Vision, 2012)
  • Les Archives de l’Accordéon (Marianne Melodie/Multiwaves, 2010)
  • Vive le Musette (Parlophone, 2013)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  « Marcel Azzola l’accordéoniste de la célèbre chanson « Vesoul » est décédé » [archive], sur Crooner Radio(consulté le 21 janvier 2019).
  2.  Site consacré à la chanson Vesoul avec Jacques Brel : [1] [archive].
  3.  Site consacré à l’entreprise : Cavagnolo [archive].

Liens externes[modifier | modifier le code]

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