Le grunge en étendard mais pas que… Automobile Club débarque dans le paysage de ce rock en revival majeur avec un album comme un pavé dans la mare… sociétale. On entre par les salutations qui annoncent la couleur et sonnent comme une injonction jubilatoire à l’écoute. Ca sature et gronde dès les premières notes et ça performe sévèrement avec des références notables mais une trempe évidente. Certains titres évoquent le fantôme de Cobain comme ce Body Lotion ou le So and so, sensuel et désinvolte. Les armatures sont souvent stoner lorgnant davantage vers la Californie des impériaux Queens of the Stone Age que la scène prolifique et légendaire de Seattle. D’une plongée abyssale et écorchée dans le Savvy Sense, nous remontons en épopée en ponts puissants non sans rappeler les trop peu démocratisés Hollywood Porn Stars dans Clear, addictive qui verrait un Grandaddy embarqué dans le Grand Huit, avec la sueur en prime et sans pleurer… On y parle de virilité. Il y a de la rage contenue avec un jeu guitaristique versant dans le heavy metal dans Quiet Game et de véritables manifestes avec un lead en nostalgie Beastie Boys dans le logiquement intitulé Under the paving stones, dans Violences aussi, autant souterraine qu’éthérée, vertiges… et accalmie entre deux tempêtes avec Solace qui nous fait reprendre notre respiration et l’outro Dear Imagination planant et dans la difformité esthétique d’une nuée d’oiseaux s’atomisant pour mieux se refédérer dans une géométrie parfaite. Enfin la cartouche, c’est la satirique Sci-Fi Movies avec sa batterie percussive et une structure mélodique se rapprochant – là encore il y a pire aspiration – de Placebo. Ca saisit, époumone, bouscule, émeut évidemment dans la prouesse du jeu, ça breake savamment pour mieux repartir au front… et quand le calme est revenu, on a envie de se réinjecter la révolte dans nos veines dorées, puisqu’elle est Amour…
Premier single en uppercut ce 28 novembre : Sci-Fi Movies
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